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MONTRÉAL- Alain Vigneault se demandait si les Flyers de Philadelphie avaient encore de l'essence dans le réservoir en se présentant à Montréal pour conclure un éreintant mois de novembre. L'entraîneur-chef avait ses raisons de croire que le témoin lumineux était sur le point de s'allumer.

Avec un 16e match en 30 jours - un deuxième en deux jours et huitième à l'étranger de surcroît - il n'en aurait pas fait de cas si ses troupiers avaient échappé les deux points face aux Canadiens. Il s'avère toutefois qu'il restait quelques effluves de carburant au fond de la canisse.
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Les Flyers ont puisé dans leurs réserves pour signer une victoire de 4-3 en prolongation grâce à un but spectaculaire du défenseur Ivan Provorov et aux 39 arrêts du gardien Brian Elliott.
« Nous n'avons pas commencé le match de la bonne façon », a dit Vigneault à propos du but accordé à Joel Armia avec seulement 19 secondes d'écoulées à la rencontre.
« Brian Elliott, c'est un compétiteur. Il s'est relevé et nous a donné une chance de demeurer dans le match, surtout en deuxième période alors que les Canadiens ont eu plusieurs chances de marquer. Pour nous, de venir ici et de trouver une façon de l'emporter, c'est très positif. »
Ce qui est d'autant plus positif, c'est que les Flyers ont conclu ce marathon automnal avec une fiche de 10-2-4, la meilleure de la LNH en novembre. C'est tout un revirement de situation si l'on compare avec celle de 5-5-1 qu'ils avaient maintenu en octobre.
Grâce à cette heureuse séquence - c'est le plus haut total de points récoltés par l'équipe en un mois dans l'histoire de la concession - les Flyers sont passés du 22e au sixième échelon du classement général.
« C'est excitant de venir à l'aréna », a commenté l'attaquant Kevin Hayes, auteur d'un but contre le CH. « Nous aimons mieux jouer que de rester à la maison. Parfois, tu peux perdre le rythme quand tu ne joues pas. C'est certain que le fait de jouer 16 matchs en un mois, c'est exigeant pour le corps.
« Nous allons profiter de notre journée de congé de lundi et ensuite nous mettre au travail pour établir un autre record au mois de décembre. »
S'ils ont pu le faire en novembre, c'est notamment parce qu'ils n'ont jamais paniqué contre les Canadiens. Même si les locaux ont pris les devants à deux reprises dans la rencontre, les Flyers ont continué de gérer leur match sans forcer les choses et en attendant les ouvertures.
C'est probablement la différence la plus flagrante entre une équipe qui a le vent dans les voiles comme les Flyers et une autre qui cherche désespérément à freiner une séquence de sept défaites (0-4-3) comme le Tricolore.
« Nous avons fait du bon travail pour demeurer calmes, a indiqué Elliott. C'est ce que nous faisons de bien, ces derniers temps. On peut le voir dans le langage corporel de tous les gars. Personne ne se frustre et tout le monde a le cœur à la bonne place.
« Nous avons tous le même objectif en tête et ça fonctionne à merveille en ce moment. »
Le flair de Provorov
Après les brillants arrêts d'Elliott lors d'un désavantage numérique en fin de deuxième période et quelques-uns en fin de match, c'est Provorov qui s'est chargé d'animer le spectacle en prolongation.
Le défenseur a traversé la patinoire d'un bout à l'autre avant de passer la rondelle entre ses jambes pour déborder Max Domi et battre Keith Kinkaid du côté du bouclier en coupant au filet. Ça ne paraît pas sur la feuille de pointage, mais l'arrière de 22 ans a reçu l'aide de tous ses coéquipiers.

« Tout le banc lui criait que c'était un attaquant (Max Domi) qui jouait en défensive », a expliqué Travis Konecny à propos du but du septième choix au total du Repêchage 2015 de la LNH. « Ce n'est quand même pas surprenant, il a souvent fait ça dans le junior et il a beaucoup de talent. »
Ç'a quand même un peu pris Vigneault par surprise. Le pilote québécois n'a pu s'empêcher d'éclater de rire en serrant la main de son adjoint Michel Therrien, qui était de retour à Montréal pour la première fois depuis son congédiement en février 2017.
« On ne voit pas ça souvent, a commenté Vigneault. Je ne suis pas sûr qu'il va le réessayer non plus (rires). De l'essayer, c'est une chose, mais de le réussir c'en est une autre. Et disons que Montréal, c'est un bon endroit pour le faire. »