Suzuki Lepage

BROSSARD – Si l’on en croit les paroles de Nick Suzuki, il pourrait s’agir d’un des derniers printemps que les joueurs des Canadiens de Montréal passeront sur les terrains de golf plutôt que sur la glace.

« Il y a encore beaucoup de place à l’amélioration et c’est excitant, a lancé le capitaine, mercredi, lors du bilan de fin de saison. Nous ne sommes assurément pas si loin d’être une équipe de séries et de nous battre pour la Coupe Stanley. Ce sera notre objectif au début de la prochaine saison. »

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La déclaration du centre de 24 ans a de quoi faire sourciller quand on regarde froidement le portrait de la situation. La troupe de Martin St-Louis a conclu la saison à l’avant-dernier rang dans l’Est avec une récolte de 76 points – 15 points de moins que la dernière équipe qualifiée pour la danse du printemps.

Or, Suzuki trouvait un peu de réconfort dans le fait que le Tricolore a été impliqué dans pas moins de 44 matchs décidés par un seul but – un sommet dans la LNH. La formation montréalaise a maintenu une fiche de 17-11-16 dans ces duels : « Si on gagne la moitié de ces matchs, on est en séries », élaborait-il.

La formule n’est peut-être pas si simple, mais l’énoncé n’est pas complètement faux. On peut au moins s’entendre sur le fait que l’équipe a affiché meilleure mine que par les années passées. Elle a amassé 21 points de plus au classement qu’à la première année de la reconstruction, en 2021-22.

« Après notre participation à la finale (en 2021), on savait qu’on amorçait une reconstruction, mais on ne savait pas combien de temps ç’allait prendre. Je pense qu’on est en avance sur le plan que les gens avaient en tête. Nous formons un bon groupe. Nous avons battu de bonnes équipes cette année. »

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Le CH s’est aussi incliné contre de bonnes équipes, mais il leur a aussi tenu tête. Le directeur des opérations hockey, Jeff Gorton, soulignait en matinée qu’il avait aimé voir ses hommes se battre jusqu’à la toute fin, même quand la possibilité de participer aux séries ne relevait que du fantasme.

« Avec la façon dont on a terminé la saison, je ne vois pas de raison pour laquelle nous ne serions pas dans la course pour une place en séries l’an prochain, a avancé l’attaquant Jake Evans. Notre fin de saison devrait établir les standards pour le début de la prochaine campagne. »

À ses 15 derniers matchs, le Tricolore a maintenu une fiche de 5-5-5 alors qu’il a disputé 13 de ces duels contre des équipes qui étaient dans le portrait des séries, ou impliquées dans la course. Vous comprendrez donc que les joueurs accordent plus d’importance à la manière de jouer qu’au résultat.

Ils pensent également à l’expérience acquise dans ces moments. Ils ont échappé des avances, ils ont commis des erreurs à de mauvais moments, mais ils jugent avoir appris de tout ça. Ça leur servira peut-être s’ils doivent disputer des matchs significatifs en avril prochain.

« Nous avons fait face à beaucoup d’adversité, et je crois que c’est bon pour nous, a déclaré Cole Caufield. Nous sommes une équipe plutôt jeune et nous vivons beaucoup d’expériences ensemble. On en sortira plus expérimentés. On apprend plus vite que la plupart des groupes parce qu’on est tous dans le même bateau. »

Lentement, mais sûrement

Il y a la progression collective, mais aussi la progression individuelle. Suzuki et Caufield ont tous les deux connu leur meilleure saison en carrière, tout comme leur partenaire de trio Juraj Slafkovsky. Alex Newhook a démontré de belles choses et un Kirby Dach en santé pourrait faire une différence, l’an prochain.

Il y a aussi le rayon de soleil Kaiden Guhle à la ligne bleue, et les bonnes premières impressions laissées par Logan Mailloux et Lane Hutson en fin de saison. Puis, devant le filet, l’émergence de Samuel Montembeault et la tenue rassurante de Cayden Primeau sont des aspects encourageants.

Est-ce qu’un été d’entraînement et l’expérience de cette récente campagne seront suffisants pour permettre au noyau de passer à la prochaine étape?

« Je sais que c’est la plus grande question, a conclu le défenseur Mike Matheson. Tu ne peux pas avoir de réponse avant de jouer les matchs. Il faut gagner des matchs. Ça ne sert à rien de parler et de promettre que nous serons assez bons l’an prochain. Il faut juste le prouver. »