karlsson

SAN JOSE - Lors de son premier entraînement avec les Sharks, le 19 septembre dernier, Erik Karlsson s'est retrouvé au cœur d'un exercice à trois-contre-trois en compagnie de Joe Pavelski et Brent Burns.
Sur le dernier jeu de la journée, Karlsson a foncé en fond de zone, récupéré la rondelle avant de remettre à travers l'enclave à Burns. Le but et les accolades s'en sont suivies.

C'était un avant-goût de ce qui allait atteindre les équipes de la LNH cette saison, mais aussi les joueurs qui seront au Match des étoiles 2019 présenté par Honda, puisque les trois joueurs ont été choisis pour représenter les Sharks.
Mais Karlsson a eu besoin d'une période d'ajustement à son arrivée à San Jose après la transaction avec les Sénateurs d'Ottawa le 13 septembre. Mais depuis la fin de cette période, Karlsson est revenu au niveau de jeu qui lui a permis de remporter deux trophées Norris comme meilleur défenseur de la LNH, en plus de développer une chimie avec ses nouveaux coéquipiers et de rendre son équipe encore meilleure qu'elle l'était déjà.
« Il est tout ce qu'on pensait qu'il allait être. Non seulement comme joueur, mais aussi en tant que personne, a mentionné le directeur général Doug Wilson. Je l'ai beaucoup regardé avant et j'étais déjà en mesure d'apprécier son jeu. Mais de le voir de plus près, c'est encore plus spécial. »
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Karlsson a amassé 41 points (trois buts, 38 passes) en 45 matchs, ce qui le place au cinquième rang des défenseurs de la LNH, 11 points derrière Burns, qui est le meilleur dans le circuit. Depuis le 2 décembre, Karlsson a amassé 26 points en 18 matchs, premier dans la LNH par un point devant Burns, en plus de jouer un rôle défensif à certains moments.
Les Sharks sont troisièmes dans la LNH avec une fiche de 27-13-7, mais ont remporté 15 de leurs 20 dernières sorties pour un total de 32 points, et surfent actuellement sur une séquence de six gains consécutifs.
« Ce n'est pas important pour moi ce que je fais individuellement, a indiqué le défenseur suédois. Je n'y pense plus. Je suis heureux d'être dans une équipe où on joue bien et où on veut faire de notre mieux à tout moment. C'est génial de gagner des matchs et c'est tout ce qui compte. »
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Karlsson a connu un lent début de saison, avec 15 points lors de ses 26 premiers matchs. C'était compréhensible, puisqu'il devait effectuer un ajustement majeur sur la glace.

STL@SJS: Karlsson marque son 1er but avec San Jose

Depuis qu'il a quitté la Suède à 19 ans, tout ce qu'il connaissait étaient les Sénateurs et la ville d'Ottawa. Il avait joué neuf saisons dans la capitale canadienne et était devenu le capitaine et la principale attraction de l'équipe.
Lorsque la transaction a été réalisée, c'est les yeux remplis d'eau qu'il avait qualifié Ottawa de sa maison pour toujours. Il ne connaissait pas grand-chose de la région de la baie de San Francisco, sauf pour les visites à San Jose pour affronter les Sharks et de vacances en 2017-2018, où il avait visité la région.
De plus, il ne connaissait que très peu ses coéquipiers.
« Je le vois comme un quart-arrière. Ses receveurs doivent courir un certain tracé. Quand tu es un joueur de cette qualité, tu vas envoyer la rondelle vers une zone parce que tu te doutes que quelqu'un va s'y retrouver », a dit Wilson à propos de la position de défenseur, lui qui a remporté le trophée Norris avec les Blackhawks de Chicago en 1981-1982.
Karlsson allait donc devoir apprendre à atteindre ses receveurs, et ses receveurs allaient devoir s'attendre à recevoir la rondelle à tout moment.
Brenden Dillon s'est retrouvé aux côtés de Karlsson lors des 10 premiers matchs de la saison. Il avait dit à la blague que son travail était tout simplement de donner la rondelle à Karlsson.
« Il m'a répondu à la blague que j'allais me recevoir la rondelle pas mal plus que je le pensais, a raconté Dillon. '' Je vais trouver un moyen de te voir. Garde toujours ton bâton sur la glace.'' Avec lui, on dirait toujours qu'il y a une ligne de passe quand il a la rondelle. »
Karlsson devait aussi apprendre la structure de jeu des Sharks.
« Nous avons différentes façons d'effectuer des sorties de zone, a expliqué l'entraîneur-chef Peter DeBoer. Nous avons différentes manières de se comporter en zone neutre et de la manière dont on veut jouer. On tente aussi de réussir des choses en zone offensive d'une certaine façon. Nous ne mettons pas l'accent sur les mêmes choses qu'à Ottawa. »
Le défenseur étoile affirme qu'il s'est senti bien toute la saison. DeBoer lui estime que la transition de Karlsson a nécessité 10 à 15 matchs. Et Wilson lui vous dira que Karlsson jouait bien mieux que ce que les gens pensaient.
Mais en tant qu'équipe, les Sharks ne jouaient pas bien en tant qu'équipe. Les effondrements en défensifs étaient fréquents et ça ne cliquait pas à l'attaque comme on aurait pu s'y attendre.
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Le revirement de situation remontre au 1er décembre, quand les Sharks ont perdu 6-2 à l'occasion du retour de Karlsson à Ottawa. Le prochain jour, Wilson a parlé avec l'équipe au Centre Bell, et les Sharks ont répondu avec un gain de 3-1 face aux Canadiens de Montréal. Deux jours plus tard, DeBoer a annoncé qu'il allait réassigner les responsabilités de son personnel, avec Steve Spott responsable de la défensive.
« Nous avons touché le fond, a dit DeBoer. Nous en avons eu marre. Ils savaient comment il fallait jouer afin d'avoir du succès, et jusqu'à ce moment-là, nous n'étions pas préparés à nous investir pleinement dans ce style de jeu. Et parfois il faut toucher le fond afin de rebondir et aller dans la bonne direction. »
Maintenant, Karlsson a vécu son retour à Ottawa. Il a appris les routes de ses receveurs et les moyens de profiter de ses talents dans la structure des Sharks, et ses coéquipiers ont également appris ses tendances.
Dillon a découvert qu'il a souvent plus de temps et d'espace parce que Karlsson va garder la rondelle avec calme et patience pour attirer l'attention des adversaires avant d'effectuer une remise.
« Dans un sport rapide, tout se résume à la capacité de lire la situation avant qu'elle n'arrive, a indiqué Karlsson. Et je crois qu'à cet égard, nous avons trouvé le moyen d'apprendre ce à quoi nous devons nous attendre l'un de l'autre. »
Lorsqu'on combine un joueur comme Karlsson avec des coéquipiers talentueux, les points suivront. C'est l'effet ainsi que la cause. Les Sharks ont marqué 3,55 buts par match, cinquième dans la LNH. Ils présentent une moyenne de 4,25 buts par match depuis le 2 décembre, deuxième dans la LNH derrière le Lightning de Tampa Bay (4,61).
Une des principales raisons derrière l'acquisition de Karlsson était le jeu de puissance. Les Sharks ont fait le saut du 16e rang en avantage numérique (20,6 pour cent) la saison dernière au septième rang cette saison (24,6 pour cent). Ils occupent le troisième rang depuis le 2 décembre (28,0 pour cent). Karlsson a amassé 17 points en avantage numérique, dont huit depuis le 2 décembre.

SJS@EDM: Le tir de Karlsson a raison de Talbot

Du 7 décembre au 8 janvier, Karlsson est devenu le cinquième défenseur dans l'histoire de la LNH à enregistrer au moins une passe dans 14 matchs consécutifs. Depuis le 7 décembre, il occupe le sixième rang dans la LNH au chapitre des points (25) et le premier rang dans les aides (24). S'il maintient ce rythme, il établira une marque personnelle dans la LNH avec 67 mentions d'aide.
Cependant, Karlsson a également eu un impact à la défensive. Alors que Justin Braun et Marc-Edouard Vlasic étaient absents pendant quatre matchs en raison de blessures entre le 5 et le 10 janvier, Dillon et Karlsson se sont imposés contre des marqueurs de premier plan comme l'attaquant du Lightning Nikita Kucherov et le joueur de centre des Oilers d'Edmonton Connor McDavid.
« Son jeu défensif est aussi impressionnant que son jeu offensif, a mentionné DeBoer. Il s'agit de son espacement, de son maniement de bâton et du nombre de rondelles qu'il perd. Il n'est pas un gros homme, mais il est doté d'une force surprenante avec son bâton, sur ses pieds et dans les batailles. Vous le verrez dans les coins contre de plus grands joueurs, et c'est habituellement lui qui en sort avec la rondelle. »
Dillon et Karlsson présentent chacun un différentiel de plus-19 depuis le 2 décembre. Dillon, qui n'a jamais présenté un différentiel supérieur à plus-8 dans ses sept premières saisons dans la LNH, est plus-21 cette saison. Voilà l'effet Karlsson.
« Il est un tellement bon joueur, il améliore tout le monde autour de lui », a affirmé Dillon.
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Karlsson pourra devenir joueur autonome sans compensation le 1er juillet. Lui et Wilson ne voulaient pas commenter sa situation contractuelle.
Cependant, quand Wilson a fait l'acquisition de Karlsson, il a souligné qu'il voulait retenir les services de Karlsson à long terme. Et de son côté, Karlsson semble très à l'aise sur la glace et en dehors. Il a mentionné que quand il se réveille à San Jose, c'est comme la routine.
« En fin de compte, je pense que nous sommes maintenant bien habitués à la vie ici, a-t-il dit. C'est notre nouvelle vie, nous sommes heureux ici et nous ne tentons pas de nous attarder trop sur ce que l'avenir nous aurait réservé si les choses avaient tourné autrement. »
Bref:
« Gagner, c'est du
fun. Je crois que c'est la chose la plus importante. Les victoires sont le fruit de beaucoup de travail acharné et de dévouement, et je crois qu'au cours des 25 derniers matchs, nous l'avons obtenu de tout le monde.
« Tout le monde commence à réaliser que c'est quelque chose que nous aurons à apporter chaque soir, et si tu le fais et tu travailles fort, ça va mener à beaucoup de
fun* et à beaucoup de victoires.
« Tout cela dit, je dirais que oui, je m'amuse beaucoup. »