ROY BADGE LEPAGE

BROSSARD – Joshua Roy préfère ne pas trop tenter de lire entre les lignes ou de se projeter dans l’avenir depuis le début du camp d’entraînement.

Or, pas besoin de savoir lire dans les feuilles de thé pour comprendre que la position de l’attaquant québécois dans la hiérarchie des Canadiens de Montréal a bien changé depuis un an. Placé en audition aux côtés de joueurs réguliers au dernier camp, le voilà aujourd’hui en position un peu plus précaire.

Depuis le retour à l’action, il est jumelé à Alex Belzile et Vinzenz Rohrer, deux joueurs qui ont très peu de chances d’être de la formation partante lors du premier match de la campagne, le 8 octobre.

« Je ne me fie pas vraiment à ça, les trios et tout le reste, a lancé Roy après avoir inscrit deux des quatre buts des siens dans un match intraéquipe, vendredi. J’arrive ici bien concentré, et mon but est de prouver que je suis capable de jouer dans cette ligue. »

Roy en est capable. Il a joué 35 matchs dans l’uniforme tricolore au cours des deux dernières saisons. La question est de savoir s’il peut occuper un poste régulier, et s’il peut faire sentir sa présence sur une base régulière. Il ne l’a pas encore prouvé et la congestion qui se dessine à l’attaque lui compliquera la tâche.

Le Beauceron a toutefois mis toutes les chances de son côté avec un intense été d’entraînement, « le plus chargé de toute ma vie ». Il a passé beaucoup d’heures dans le gymnase et en est ressorti avec 16 livres en moins, l’objectif qu’il avait au sommet de sa liste de priorités au terme de la dernière campagne.

Vous avez bien lu : pendant que ses homologues cherchaient à gagner du poids pour être plus imposants, Roy voulait voir l’aiguille de la balance pointer légèrement plus à gauche.

« Je savais que c’est ce qu’il fallait que je fasse pour devenir meilleur, a-t-il amorcé. Mon entraîneur a été bon, il m’a poussé dans un entraînement de style crossfit. Je voulais perdre du poids pour être plus rapide sur la patinoire, et ça part dans le gym. J’ai aussi fait attention à mes habitudes de vie et à mon alimentation. »

Roy voit la différence. Il se sent « plus rapide » et « plus léger », contrairement à certains membres de la confrérie qui ont connu un été d’abondance. Ses efforts ont d’ailleurs été remarqués.

« C’est difficile de se tailler un poste régulier dans cette ligue, a relativisé l’entraîneur Martin St-Louis. Tout commence par l’individu, et de ce que je vois, il a pris les choses en main cet été. Josh fait partie d’un groupe de gars qui essaient de percer la formation.

« Pour les joueurs comme lui, le but est de compliquer nos décisions. Peu importe s’il commence la saison ici, c’est de bien se positionner pour un éventuel rappel. Ça ne s’arrête pas ici. »

Une voie vers la grande ligue

Dans un contexte où il y avait un peu moins de profondeur, Roy était parvenu à obtenir un rappel de huit matchs dans le dernier mois de la saison pendant que le Tricolore se battait pour une place en séries. Il a terminé la dernière campagne avec deux buts en 12 matchs dans la LNH et 35 points, dont 20 buts, en 46 rencontres dans la Ligue américaine (LAH).

La clé de l’énigme pour lui sera de trouver le moyen de transposer son apport offensif des rangs mineurs à la grande ligue. À 22 ans, il aura encore des chances d’y parvenir, mais le sablier continue de s’écouler.

« Je suis encore jeune, mais tu n’as pas 50 ans pour te tailler un poste, a-t-il illustré. Mon but, c’est de le faire le plus rapidement possible. […] Plus les années passent, plus il y a une urgence. Je suis arrivé ici très prêt. »

Les postes disponibles ne pleuvent pas, mais il pourrait y avoir une place pour lui à l’aile du troisième trio, s’il est en mesure de montrer, dans les prochaines semaines, qu’il peut fournir une production secondaire.