VELENO BADGE LEPAGE

BROSSARD – Ce n’est pas parce que la signature d’un contrat d’un an avec les Canadiens était le meilleur dénouement possible pour lui que Joe Veleno n’a pas pris le temps de procéder à une introspection cet été.

Il a eu raison de le faire, parce que plusieurs voyants commençaient à s’allumer sur son tableau de bord.

CAMP D'ENTRAÎNEMENT DU CH : Slafkovsky doit partir à l’heure | Joshua Roy a mis toutes les chances de son côté | Patrik Laine promet de grandes choses | Kirby Dach et la leçon de son grand-père

À 25 ans, l’attaquant a vu son association avec les Red Wings de Detroit, l’équipe qui l’a repêché au premier tour en 2018, prendre fin avec une transaction mineure en cours de saison. Les Blackhawks de Chicago, qui l’ont acquis en mars, l’ont ensuite échangé au Kraken de Seattle au début de l’été.

Puis, le Kraken a choisi de le laisser filer sur le marché des joueurs autonomes, et il a dû patienter un peu plus de deux semaines avant de s’entendre avec le Tricolore. Ce sont des signes qui ne mentent pas.

« Je crois que j’ai bien progressé depuis mon arrivée dans la LNH, mais j’ai affiché un recul la saison dernière, a reconnu le Québécois plus tôt cette semaine. J’en prends le blâme. Je n’ai pas connu une bonne saison. J’ai senti que les choses allaient un peu mieux à Chicago, mais il y a des choses qu’on ne contrôle pas.

« Je suis ici maintenant et je suis emballé par cette nouvelle occasion. »

Rien ne lui a été promis avec l’équipe de son enfance, même s’il détient un contrat à un volet. Il devra faire ses preuves et convaincre Martin St-Louis de sa valeur. Avec le peu de postes disponibles à l’attaque, Veleno aura toutefois fort à faire pour s’immiscer parmi les 12 attaquants en uniforme.

« Je sais que rien ne me sera donné, a admis le principal intéressé. On me l’a dit dès le départ. Je savais qu’importe où je me retrouverais, j’aurais à me battre pour un poste. Je me suis préparé mentalement pour ça cet été et j’ai travaillé très fort pour prendre un autre pas vers l’avant dans ma game. »

Autrefois un joueur offensif dans la LHJMQ, Veleno n’est toujours pas parvenu à transposer ce savoir-faire au plus haut niveau. Il a connu sa meilleure campagne avec les Wings en 2023-24 avec 12 buts et 28 points en 80 matchs, mais il a régressé l’an dernier avec huit buts et 17 points en 74 rencontres.

En quatre saisons complètes dans la LNH, on ne lui a donc toujours pas confié un rôle purement offensif. Ça ne risque pas de changer à Montréal, où les éléments des deux premiers trios semblent coulés dans le béton. Ce n’est plus un problème pour le Montréalais.

« J’ai dû trouver une façon de changer ma façon de jouer depuis que je suis dans la LNH, a-t-il expliqué. C’est difficile d’être le même joueur qu’au niveau junior quand je récoltais 100 points par saison. Pour moi, c’est une question d’adaptation, de ce que je peux apporter d’autre.

« J’ai appris à me rendre utile d’une autre manière. […] Je me concentre sur les détails défensifs, sur le positionnement de mon bâton et sur mon jeu physique tout en limitant les revirements. »

C’est dans un rôle comme celui-là qu’il pourrait trouver sa chaise à Montréal. À vue de nez, les quelques postes à combler le seront sur les deux derniers trios – à l’aile ou au centre selon la façon dont les dominos tomberont à cette position. Veleno devra assurément faire preuve de polyvalence pendant le camp.

« Si tu as confiance en tes habiletés, tu es capable de tout faire, a-t-il assuré. Je ne vois pas vraiment de plafond à un potentiel. Si tu continues de travailler sur un aspect de ton jeu, tu vas t’améliorer. »