Patrik Laine promet de grandes choses

BROSSARD – Tempérer les attentes? Patrik Laine n’en avait aucune intention.

Au deuxième jour du camp d’entraînement, jeudi, l’attaquant des Canadiens n’a pas hésité à ajouter une couche aux propos tenus par l’entraîneur Martin St-Louis, la veille, qui avait affirmé qu’on « pourrait bien voir la meilleure version de Patrik Laine » cette saison.

« Je ne dirais pas qu’on pourrait [voir ma meilleure version], on va la voir, a lancé le Finlandais de 27 ans avec toute l’assurance qu’on lui connaît. Il n’y a aucun doute là-dessus. »

Et qu’est-ce qu’on verra s’il est bel et bien en mesure d’atteindre ces hauts standards?

« La meilleure version de moi-même, c’est quand je patine, quand je bouge mes pieds, quand je réalise de bons jeux, quand je suis fiable et, je l’espère, quand je marque une fois de temps en temps. Ça ne ferait pas de mal. C’est un peu plus facile de faire progresser le jeu quand tu as tes jambes. »

Ne vous en faites pas, Laine avait bel et bien ses deux jambes, l’an dernier. On se souviendra toutefois qu’il avait raté les deux premiers mois de la saison régulière en raison d’une entorse au genou gauche subie à son tout premier match préparatoire.

À son retour au jeu, il a contribué aux succès de l’équipe en avantage numérique, mais il n’était assurément pas le patineur le plus dynamique. Il était souvent forcé de ralentir le jeu puisqu’il n’avait pas l’explosion ni la vitesse pour se démarquer de ses adversaires. Cette réalité pourrait changer, si l’on en croit ses propos.

« Ç’a été très bénéfique pour moi d’être en santé tout au long de l’été et d’être en mesure de m’entraîner plutôt que de faire de la réadaptation, a souligné Laine. L’an dernier, je crois que j’ai patiné deux fois avant le début du camp. Cette fois, j’ai recommencé à patiner au mois de mai.

« Je crois que ça fera une assez grande différence. J’ai la même mentalité que l’an dernier, je veux avoir du plaisir à jouer au hockey, mais je me sens dans ma meilleure forme depuis longtemps. »

En 52 matchs, la saison dernière, Laine a inscrit 20 buts – dont 15 sur le jeu de puissance – et récolté 33 points. Sa première campagne dans la métropole s’était terminée en queue de poisson alors qu’il avait été particulièrement invisible en séries éliminatoires, probablement ennuyé par une blessure.

La question qui reste à élucider est de savoir si Laine veut afficher la meilleure version de lui-même depuis son arrivée à Montréal, ou bien depuis son arrivée dans la LNH. La première option est fort réaliste, la seconde un peu moins… Rappelons qu’il a marqué 44 buts et récolté 70 points en 2017-18.

De bonnes occasions

S’il veut revenir au niveau de jeu qu’il affichait à ses débuts avec les Jets de Winnipeg, le grand franc-tireur devra être placé dans une position avantageuse. Il le sera pour amorcer le camp d’entraînement, du moins. À l’entraînement, jeudi, il complétait un trio avec Kirby Dach et la jeune sensation Ivan Demidov.

Si Dach représente un point d’interrogation compte tenu de ses récents ennuis de santé et de son faible total de matchs joués au cours des deux dernières saisons (59), Demidov pourrait bien être l’ingrédient qui permettra à Laine de retrouver sa touche de marqueur à forces égales. Il a d’ailleurs noté à « 10 » son niveau d’excitation.

« C’est lui qui aura la chance de jouer avec moi », a d’abord reformulé Laine, à la blague, quand un collègue lui a souligné qu’il aurait l’occasion de jouer avec le jeune homme. « Mais non, il peut faire des choses spéciales. Ç’a été plaisant de le voir à l’œuvre et de m’entraîner avec lui, cet été. »

L’arrivée du jeune Russe à temps plein dans la formation risque aussi de brasser les cartes sur l’avantage numérique. St-Louis pourrait éventuellement être tenté de faire confiance à Demidov sur la première vague et d’envoyer Laine sur la deuxième. Ce dernier ne s’en fait pas trop avec ça pour le moment.

« On a assez de talent pour bâtir deux bonnes unités, a-t-il observé. On verra peut-être un partage équitable des deux minutes. C’est un beau problème à avoir pour l’équipe. Ça fera de la bonne compétition. »