C’est la Semaine des gardiens dans la LNH! Du 2 au 7 septembre, le LNH.com célèbre ses gardiens à travers des contenus de tous genres. Aujourd’hui, un texte sur la relation entre trois gardiens qui se batteront pour le poste de no 1 de l’équipe américaine aux Jeux de Milano Cortina.
Hellebuyck, Oettinger et Swayman : Quand rivalité et camaraderie vont de pair
Les trois gardiens s’entraident dans leur quête d’être le no 1 des États-Unis aux Jeux de Milano Cortina

© Andre Ringuette/4NFO/World Cup of Hockey via Getty Images / Brian Babineau/4NFO/World Cup of Hockey via Getty Images / Vitor Munhoz/4NFO/World Cup of Hockey via Getty Images
PLYMOUTH, Michigan – Connor Hellebuyck, Jake Oettinger et Jeremy Swayman partagent le même rêve : être devant le filet de l’équipe américaine lorsque s’amorceront les Jeux de Milano Cortina le 12 février 2026.
Mais il y a un problème.
« C’est la dure réalité d’être gardien de but : il y a plusieurs gars, mais qu’un seul filet! », lance Hellebuyck.
Les trois portiers du pays de l’Oncle Sam étaient au camp d’orientation de l’équipe nationale la semaine dernière non seulement avec l’objectif d’obtenir leur billet pour les JO, mais aussi celui d’être le no 1 pour le match d’ouverture face à la Lettonie.
Si la compétition entre Hellebuyck, Oettinger et Swayman sera certainement féroce, elle sera aussi respectueuse. Les trois gardiens ont développé une belle camaraderie l’hiver dernier, lors de la Confrontation des 4 nations.
« Je ne sais pas s’il existe un meilleur trio de gardiens que le nôtre », affirme Swayman, le no 1 des Bruins de Boston. « Qu’on ne se soit pas vu depuis la veille ou encore depuis plusieurs mois, quand on est réunis, c’est comme si on ne s’était jamais quittés.
« C’est de la pure camaraderie. C’est toujours plaisant de les affronter dans la LNH. Je prends toujours de leurs nouvelles, je leur demande comment ils voient leur jeu, en quoi ils s’améliorent. On s’échange souvent des idées pour se tirer vers le haut. Chacun de nous comprenons la situation dans laquelle on se trouve. »
Swayman, Oettinger (Stars de Dallas) et Hellebuyck (Jets de Winnipeg) étaient trois des 44 invités au camp d’orientation d’Équipe États-Unis. Du lot se trouvait également le gardien du Kraken de Seattle Joey Daccord.
« Lorsque tu es un athlète de haut niveau, tu veux t’entourer des meilleurs, dit Oettinger. Chaque fois que je suis avec eux, j’apprends d’eux, je leur vole des trucs et je leur pose des questions afin de m’améliorer. Je préfère être le petit poisson dans un grand étang que le gros poisson dans un petit étang. »
Hellebuyck était le gardien no 1 de la formation américaine à la Confrontation des 4 nations. En trois rencontres, il a présenté une fiche de 2-1-0 avec une moyenne de 1,59 but alloué par match et un taux d’efficacité de ,932. Il n’a accordé qu’un total de cinq buts, mais le cinquième, inscrit par Connor McDavid en grande finale, a coûté la médaille d’or aux États-Unis.
Oettinger a quant à lui disputé le dernier match du tour préliminaire, effectuant 21 arrêts dans une défaite de 2-1 contre la Suède.
En toute logique, Hellebuyck est favori à l’obtention du poste de no 1 aux prochains JO. Non seulement a-t-il bien fait à la Confrontation des 4 nations, mais en plus, il a remporté en juin les trophées Hart du joueur le plus utile à son équipe et Vézina du gardien par excellence du circuit.
Le vétéran de 32 ans a terminé sa saison avec les Jets avec une fiche de 47-12-3 (2,00; ,925) et un total de huit jeux blancs.
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Il est devenu le quatrième gardien de l’ère de l’expansion (depuis 1967-68) à remporter le trophée Hart, après Dominik Hasek (1996-97 et 1997-98 avec les Sabres de Buffalo), José Théodore (2001-02 avec les Canadiens de Montréal) et Carey Price (2014-15 avec les Canadiens).
Même si Swayman n’a pas joué de matchs à la Confrontation des 4 nations et qu’il pourrait à nouveau être le no 3 de l’équipe américaine à Milan, le principal intéressé vise le rôle de partant afin d’augmenter la compétition à l’interne.
« Je dois être le plus compétitif possible pour tirer le meilleur d’eux, affirme-t-il. On sait qu’au bout du compte, il n’y aura qu’un gardien no 1, mais les gars seraient fâchés contre moi si je prenais des journées ou des entraînements de repos, au même titre que je serais fâché s’ils prenaient des journées de repos.
« C’est la beauté de cette situation : on comprend que c’est en se défiant les uns les autres qu’on fait ressortir le meilleur de chacun. On veut tous être devant le filet lorsqu’arrivera le premier match à Milan, et on va chacun tout faire pour y arriver. Cet état d’esprit ne fera que nous amener vers le haut. »
Le directeur général d’Équipe États-Unis, Bill Guerin, a jusqu’au début du mois de janvier pour soumettre sa formation pour le tournoi. Rien n’est encore coulé dans le béton en ce qui a trait aux gardiens, dit-il.
« On va voir qui joue au meilleur de ses capacités au moment de prendre la décision. On va voir qui est en feu. Ce sera une décision difficile. On ne sent pas le besoin de faire plaisir à quiconque. On va favoriser celui ou ceux qui nous donnent les meilleures chances de gagner. Tout le monde doit acheter cette philosophie. »
Hellebuyck, Oettinger et Swayman l’ont déjà achetée, cette philosophie, mais ils n’ont pas délaissé l’entraide pour autant.
« Il faut être capable de s’échanger des idées, croit Hellebuyck. Personne ne comprend vraiment ce qu’est la vie d’un gardien de but dans la LNH à moins de l’avoir déjà vécue, donc avoir une bonne relation avec d’autres gars dans la même situation que soi ne peut qu’être bénéfique au succès du groupe.
« En plus, Jeremy et Jake sont de bons gars. Je m’entends bien avec eux. Chaque fois que je peux leur soumettre une idée, ou qu’ils peuvent m’en soumettre une, on n’hésite pas. C’est plaisant de faire partie de cette confrérie des gardiens de but. »
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Hellebuyck, Swayman et Oettinger sont les trois meilleurs gardiens américains de la LNH, mais ils ont pris des chemins bien différents pour se hisser parmi l’élite à leur position.
Hellebuyck a probablement connu ce qui est l’un des plus grands parcours Cendrillon de l’histoire de la LNH. Le natif de Commerce Township au Michigan n’était pas répertorié sur la liste des 36 meilleurs gardiens admissibles au repêchage de 2012. Il a finalement entendu son nom être appelé par les Jets au cinquième tour de l’encan, au 130e rang au total.
S’en suivirent deux années à l’Université du Massachusetts-Lowell, 88 matchs dans la Ligue américaine (LAH), puis 26 départs avec les Jets pour clore la saison 2015-16. Depuis, le filet lui appartient à Winnipeg. En carrière dans la LNH, il présente une fiche de 322-185-44 (2,56; ,918; 45 bl.). Le triple récipiendaire du trophée Vézina se classe déjà au cinquième rang chez les gardiens américains pour le nombre de victoires dans la grande ligue, à 82 seulement de Jonathan Quick, le grand meneur à ce chapitre.
Oettinger était beaucoup plus en vue qu’Hellebuyck à son arrivée dans la LNH. Il était déjà l’un des meilleurs espoirs aux États-Unis lorsqu’il a fait son entrée au sein du Programme de développement M-18 de USA Hockey en 2015. Deux ans plus tard, alors qu’il venait de disputer une première saison avec les Terriers de l’Université de Boston, il a été choisi au 26e rang du repêchage de la LNH par les Stars.
Le natif de Lakeville au Minnesota était membre de l’équipe américaine qui a remporté l’or au Championnat mondial junior de 2017, puis de l’équipe qui a remporté le bronze au Championnat mondial de sénior de 2021.
En carrière avec les Stars, il affiche un dossier de 149-66-27 (2,52; ,912; 12 bl.). Il a aidé les siens à atteindre la finale de l’Ouest lors des trois derniers printemps.
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Même si Hellebuyck a longtemps joué le rôle du négligé, c’est Swayman qui a – littéralement – pris la plus longue route vers la LNH. Le natif d’Anchorage en Alaska a traversé l’Amérique d’ouest en est pour jouer son hockey universitaire avec les Black Bears de l’Université du Maine. Il a été sélectionné lors du même repêchage qu’Oettinger, en 2017, mais au 111e rang par les Bruins.
Swayman a participé deux fois au Championnat mondial sénior avec les États-Unis. Cette année, il a présenté une fiche immaculée de 7-0 (1,69; ,921; 2 bl.) pour aider la sélection nationale à obtenir l’or. Il a volé la vedette en grande finale en repoussant les 25 tirs de la Suisse.
« Nos parcours sont différents, mais on a quand même des référents communs, par exemple de nos années dans la division “Hockey East” de la NCAA », soulève Swayman.
« On ressent beaucoup de fierté à l’idée de représenter USA Hockey à titre de gardiens. »
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La semaine dernière, à plus d’un mois du début de la saison, Hellebuyck, Oettinger et Swayman ont pu se concentrer pleinement sur le camp d’orientation de l’équipe américaine. Mais dès que les camps d’entraînement de la LNH s’amorceront, ils mettront le rêve olympique en suspens et prioriseront le succès des Jets, des Stars et des Bruins, respectivement.
Une fois la saison régulière commencée, les trois gardiens ont moins de temps pour garder contact. Un texto ici et là, sans plus.
« Pendant l’année, tout le monde s’adonne à différentes choses, explique Hellebuyck. Tout le monde a sa famille, tout le monde a sa “bulle” de gens proches à qui ils font confiance.
« Tout le monde s’en tient à cette bulle lorsqu'arrive la saison; C’est difficile d’entrer dans différentes bulles. Mais quand je vois Jake et Jeremy, je m’assure de prendre de leurs nouvelles. »
Hellebuyck et les Jets croiseront Oettinger et les Stars dès le premier match de leur saison, le 9 octobre. Un match que les amateurs d’Équipe États-Unis risquent de suivre avec intérêt. Ils s’affronteront à nouveau à Dallas le 9 décembre. Swayman croisera quant à lui Hellebuyck le 11 décembre, quelques semaines avant l’annonce des formations olympiques.
Un bon début de saison de la part des trois gardiens ne sera pas uniquement bénéfique aux Jets, aux Stars et aux Bruins. Les dirigeants de l’équipe américaine olympique célébreront eux aussi chacun de leurs coups d’éclat cet automne.
« Je sais qu’ils augmenteront leur niveau de jeu chaque jour, soutient Swayman. Ce sera mon travail de garder le cap et élever, moi aussi, mon niveau de jeu.
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« Je respecte les Jets et les Stars, mais je souhaite surtout que Connor et Jake élèvent la barre pour le bien de mon pays et de USA Hockey. Pour l’instant, on réussit très bien à élever la barre, à se défier et à comprendre qu’en faisant ça, on améliore indirectement le sort de l’équipe américaine. »
Swayman et ses deux compatriotes partagent le désir de ramener les États-Unis au sommet et de leur procurer une première médaille d’or depuis le « miracle sur glace » de 1980 à Lake Placid. Ils partagent aussi la volonté d’être le gardien no 1 de l’équipe lors des prochains Jeux olympiques, ce qui nécessite de supplanter les deux autres et quiconque d’autre se présentant sur leur chemin.
« On est trois gars compétitifs et on pense chacun avoir ce qu’il faut pour être le gardien no 1, conclut Oettinger. On a notre destinée entre nos mains. Chacun d’entre nous va tout faire en son pouvoir pour s’emparer du filet. Et lorsque viendra l’heure des décisions, on devra les accepter comme elles sont.
« Cela dit, que tu finisses ou non par jouer, tu souhaites être le meilleur coéquipier possible et tu essaies, à ta manière, d’aider l’équipe à gagner. »

















