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GATINEAU - Guy Lafleur n'a jamais eu la chance de jouer au hockey dans sa région natale à l'époque à laquelle il évoluait dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) avec les Remparts de Québec.

La concession de Gatineau n'avait pas encore fait son entrée dans le circuit junior québécois. Bien que les liens soient inexistants entre l'équipe et le Démon blond, c'était plein de sens que les Olympiques soient la première des 18 équipes du circuit à retirer officiellement le numéro 4 qu'il portait à l'époque, cette saison.
C'est que c'est à quelques dizaines de kilomètres de Gatineau, à Thurso, que tout a commencé.
« Pour moi, ç'a toujours été important de revenir à mes sources et de ne pas oublier d'où je viens pour m'assurer que je m'en vais dans la bonne direction », a lancé un Lafleur souriant avant la cérémonie. « L'Outaouais, c'est la région qui m'a permis d'exploiter mon talent de hockeyeur à un jeune âge.
« J'ai été un peu surpris de l'initiative des Olympiques parce que j'ai passé ma carrière avec les Remparts, mais je suis très content que la région de l'Outaouais décide de me rendre hommage. J'espère que ça va encourager les jeunes à persévérer et à atteindre leurs rêves. »
Les Olympiques ont aussi profité de l'occasion pour hisser les sept bannières de la Coupe du Président, celle de la Coupe Memorial, celles des 11 numéros retirés et des deux entraîneurs honorés - Pat Burns et Jacques Demers - dans les hauteurs de leur tout nouveau domicile, le Centre Slush Puppie.
C'est évidemment l'ancienne gloire des Canadiens de Montréal qui a reçu la plus longue ovation de la soirée quand les joueurs actuels des Olympiques, Tristan Luneau et Mathieu Bizier, ont dévoilé la bannière ornée du no 4 en rouge et blanc.

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Le parterre de quelque 300 personnes et les centaines d'amateurs réunis dans les gradins se sont levés d'un trait pour l'applaudir à tout rompre et lancer des « Guy! Guy! Guy! »
« Il faut continuer et persévérer, je l'ai appris avec ma maladie », a dit Lafleur, aux prises avec une récidive de son cancer du poumon, étouffé par l'émotion. « Souvent, on dit que la vie est un combat et c'est vrai. On se bat constamment et il y a des années plus faciles que d'autres.
« Il faut continuer de se battre, persévérer et croire que les avancées technologiques apporteront de nouveaux traitements. L'important, c'est de regarder en avant, d'espérer et de faire confiance à la recherche. J'espère que ce numéro retiré et tous les autres seront une source de motivation pour les jeunes. »
Le Démon blond est le deuxième joueur de l'histoire à voir son numéro retiré à travers la LHJMQ, après Sidney Crosby et son no 87, en septembre 2019. Lafleur a été intronisé au Temple de la renommée de la LHJMQ en 1997, en plus d'être élu meilleur joueur de l'histoire du circuit à l'occasion des 50 ans de la Ligue.
« Guy a été l'élément déclencheur pour la LHJMQ », a expliqué le commissaire Gilles Courteau. « Il était précédé d'une très grande popularité en raison des succès qu'il avait connus au tournoi pee-wee de Québec et avec les Citadelles de Québec. C'est lui qui a été le premier véhicule promotionnel. »
Auteur de 379 points, dont 233 buts, en 118 matchs dans la LHJMQ, Lafleur sera honoré de nouveau à Québec, le 27 octobre.
« Pas pire »
Lafleur est apparu en bonne forme et a pris une dizaine de minutes pour s'adresser aux médias avant la cérémonie. L'homme de 70 ans suit un traitement expérimental et il entamera une nouvelle étape plus agressive à compter du 5 octobre.
« Pas pire », a-t-il répondu quand on lui a demandé comment il allait. « […] C'est exigeant, j'ai le souffle court. Je dors l'après-midi et j'essaie de récupérer le plus possible. Ils vont changer la recette au début du mois d'octobre, ça va être plus intense. »
En ce sens, on peut comprendre toute l'importance qu'avait cette cérémonie pour Lafleur et ses proches.
Photos : Dominic Charette