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Mavrik Bourque pensait bien que ses espoirs de percer la formation canadienne junior venaient de s'envoler en fumée. Une mise en échec anodine, un contact maladroit avec la bande et une douleur vive à l'épaule.

Le 1er novembre, le verdict tombait : une entorse à l'épaule qui le tiendrait à l'écart du jeu pendant huit semaines. Juste assez pour l'empêcher de faire ses preuves au camp de sélection à la mi-décembre. Du moins, c'est ce qu'on croyait au premier abord.
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« Quand on m'a dit que ça prendrait deux mois, ç'a été une grosse déception de mon côté, s'est souvenu l'attaquant de Cataractes de Shawinigan, mercredi. J'ai appelé mon agent Dominic De Blois et il a essayé de me convaincre de garder le moral et d'aborder les choses une journée à la fois.
« J'étais vraiment démoralisé, mais il est demeuré positif. Finalement, tout a bien tourné. Comme quoi, dans le monde du hockey, tout peut changer très vite. »
Après une semaine, l'équipe médicale des Cataractes sentait que la blessure était moins grave que ce qui avait été prévu initialement. Il s'est donc envolé vers Dallas pour consulter les médecins des Stars - l'équipe qui l'a repêché au premier tour en 2020.
Il a passé une semaine là-bas pour y subir des examens plus approfondis, amorcer sa réadaptation avec le personnel de la formation texane et établir un protocole clair pour sa guérison. Deux semaines plus tard, Bourque s'apprête à revenir au jeu avec les Cataractes, avec une invitation au camp de sélection en poche.
« Je ne suis pas surpris, a commenté son entraîneur Daniel Renaud. Le diagnostic initial était conservateur et les choses ont été faites de la bonne façon avec son agent et avec les Stars. Ça fait quelques semaines que la date du 3 décembre est ciblée à l'interne pour son retour, et Mavrik a suivi le plan à la lettre de façon très professionnelle. »
Le natif de Plessisville se battait contre le temps, et il savait qu'il ne pouvait s'accorder aucun répit s'il voulait recevoir l'appel de Hockey Canada pour une deuxième année. Il a expérimenté des montagnes russes d'émotions et des journées bien remplies, toujours avec le même objectif clair en tête.

« Quand je suis revenu de Dallas, j'ai recommencé à patiner, a-t-il expliqué. J'arrivais à l'aréna à 7h30 et j'avais des séances d'exercices pour mon épaule, un plan de conditionnement physique sur la glace, un autre en gymnase et des traitements à suivre avant de retourner à la maison.
« J'ai été très bien encadré, mais ça faisait des journées chargées. Je revenais souvent à ma pension complètement brûlé. Je regarde les résultats aujourd'hui et je suis très heureux de l'avoir fait. Je me sens bien et je suis prêt à revenir au jeu. »
Trois en trois?
Ne lui reste plus qu'à retrouver son rythme avant de s'envoler vers Calgary, en compagnie de 35 autres joueurs qui viseront l'un des 25 postes disponibles au sein de la formation. Ça tombe bien parce que les Cataractes ont trois matchs en autant de soirs à l'horaire à compter de vendredi.
« On va voir avec son agent ce que sera le plan pour la fin de semaine, a laissé tomber Renaud. C'est à moi de gérer son temps de glace aussi. Je ne pense pas que ce soit judicieux de lui donner trois matchs de 25 minutes. Mais je crois que trois matchs de 17 ou 18 minutes seraient mieux que deux matchs de 25 minutes.
« Pour l'avoir vu à l'entraînement, cette semaine, je peux dire qu'il est en forme. Il va lui manquer un peu de synchronisme au début, mais c'est normal pour chaque joueur qui revient d'une blessure. Il a pris soin de son corps et je suis convaincu qu'il va connaître du succès assez rapidement. »
Le patineur de 19 ans disputera donc un premier match depuis le 29 octobre contre les Voltigeurs de Drummondville, vendredi. Reste maintenant à voir s'il aura suffisamment de temps pour en arriver au niveau de jeu qu'exige un camp de sélection qui réunit les meilleurs joueurs de moins de 20 ans au pays.
« Je veux retrouver mon niveau de compétition et ma confiance en fin de semaine, a conclu celui qui totalise 12 points, dont trois buts, en huit matchs. […] Je veux arriver là-bas et leur montrer qui est le véritable Mavrik Bourque. Si je me concentre sur ce que je fais de bien, tout devrait bien se passer. »