Doughty JO badge Chaumont

CALGARY – À 20 ans, Drew Doughty gagnait l’or avec l’équipe canadienne aux Jeux olympiques. À 24 ans, il ajoutait une autre médaille d’or olympique à son palmarès. Après Vancouver et Sotchi, Doughty a maintenant les yeux tournés vers Milan.

Aux Jeux olympiques de Milano Cortina 2026, Doughty serait à 36 ans le plus vieux défenseur de la formation canadienne et le deuxième joueur le plus âgé de l’équipe après le capitaine, Sidney Crosby.

En entrevue dans une salle d’un chic hôtel à Calgary avec les représentants de LNH.com lors du camp d’orientation d’Équipe Canada, le défenseur des Kings de Los Angeles n’a pas caché ses plans. Il a encerclé le mois de février 2026 depuis longtemps sur son calendrier.

« Premièrement, je trouve la situation un peu triste, a dit Doughty. Je pourrais me préparer pour la cinquième fois pour les Jeux olympiques. Mais il s’agirait uniquement de ma troisième participation. Ça vaudrait tout l’or du monde pour moi si je parvenais à obtenir un poste avec l’équipe. Je veux toujours porter les couleurs de ce chandail, je le fais toujours avec une immense fierté. J’ai tellement de plaisir quand je représente mon pays. J’ai le sentiment que toute une population nous regarde. Tout le monde s’attend à de grands résultats.

« Alors oui, je veux gagner ma place avec cette équipe. Je ferai tout en mon pouvoir pour y arriver. J’espère maintenant connaître un bon début de saison avec les Kings. »

Doughty, qui fêtera ses 36 ans le 8 décembre prochain, sait que l’horloge jouera maintenant contre lui. À moins d’un miracle ou de la découverte d’une machine pour revenir dans le temps, il s’agira des JO de la dernière chance pour lui. Cette réalité ajoute à sa motivation.

« Oui, j’avais commencé à penser ne plus jamais pouvoir revivre les Jeux olympiques, a dit l’Ontarien. Nous n’avons pas joué en 2018 et 2022. J’ai manqué deux cycles. Je ne veux pas sonner comme prétentieux, mais je crois que j’aurais joué un rôle clé au sein de l’équipe canadienne advenant la participation des joueurs de la LNH. Maintenant que nous retournons aux Jeux, j’ai la chance de rejouer 16 ans après ma première présence ou 12 ans après ma deuxième. C’est pour ça que je pousserai très fort pour y retourner.

« Je trouvais ça unique de jouer à Vancouver alors que je n’avais que 20 ans, j’étais encore un jeune homme. Je ne m’attendais pas à recevoir l’invitation des dirigeants de l’équipe. Maintenant, je m’attends à obtenir une place avec la formation. Je sais que ce sera difficile puisqu’il y a de très bons défenseurs au pays, mais j’ai confiance en mes moyens. Si je gagne mon pari d’obtenir un poste à 36 ans avec la meilleure équipe de hockey au monde, il s’agirait d’un véritable accomplissement. Ce serait génial.

« Pour vous dire la vérité, j’ai pensé beaucoup trop souvent aux Jeux olympiques au cours de l’été, même si l’événement reste encore loin. »

L’expérience comme atout

À la mi-juin, en plein cœur de la finale de la Coupe Stanley, Doug Armstrong et les dirigeants de l’équipe canadienne ont octroyé les six premiers billets pour les JO. Du groupe des six, Cale Makar était l’unique défenseur. Crosby, Connor McDavid, Nathan MacKinnon, Brayden Point et Sam Reinhart complétaient le groupe.

Des six, Crosby est l’unique joueur avec l’expérience olympique. Pour cette raison, Doughty croit que la carte de la sagesse aidera sa cause.

« J’amène de l’expérience, a-t-il rappelé. J’ai déjà vécu cette grande scène. À ce camp (d’orientation), nous représentons uniquement trois médailles d’or (John Tavares est le 3e). Je calmerais mes coéquipiers par ma simple présence sur la glace et dans le vestiaire. C’est l’une de mes grandes qualités. Et c’est important quand tu joues des matchs cruciaux. À l’extérieur de la patinoire, je suis également un rassembleur. Je m’assure que tout le monde reste heureux à l’intérieur du vestiaire. C’est un aspect un peu moins connu chez moi, mais il s’agit d’une de mes forces. »

En santé cette saison

À pareille date l’an dernier, Doughty suivait une rééducation pour guérir une fracture à la cheville. Il avait manqué les 47 premiers matchs des Kings la saison dernière.

Même s’il n’était revenu au jeu que le 29 janvier et qu’il n’avait participé qu’à six matchs avec les Kings, Doughty avait reçu le mandat de remplacer Alex Pietrangelo à la ligne bleue de l’équipe canadienne pour la Confrontation des 4 nations.

« Je ressentais encore un peu de douleur à mon premier match aux 4 nations, je n’avais pratiquement pas joué de l’année et je devais sauter dans l’action dans un rythme vraiment élevé, a-t-il souligné. J’ai connu un tournoi assez solide et je considère que j’ai démontré que j’ai encore ma place à ce niveau. J’avais la cheville enrubannée, mais ça ne m’empêchait pas de jouer. Contrairement à l’été dernier, j’ai profité de mon temps pour maintenir une bonne forme physique à la place de soigner une blessure. »

En quatre matchs à ce tournoi, Doughty a obtenu une passe, il a présenté un différentiel de +1 et il a joué en moyenne près de 20 minutes (19:57). Il a aussi ajouté une autre médaille en or à sa collection.

Doughty 4 nations gold

Récipiendaire du trophée Norris en 2016, Doughty a déjà un curriculum vitae qui lui permettra de faire son entrée au Temple de la renommée du hockey avec deux médailles d’or aux Jeux olympiques et deux conquêtes de la Coupe Stanley avec les Kings (2012 et 2014).

Assis derrière une grande table de conférence lors de cette entrevue, Doughty a reculé un peu de sa chaise pour répondre à la question suivante. Quel est le moment le plus euphorique entre gagner la Coupe Stanley et une médaille d’or olympique ?

« Hum, je n’ai pas le choix de répondre la Coupe Stanley. Ça restera toujours le sommet. Tu deviens une famille avec tes coéquipiers. À Los Angeles, j’en serai à une 18e saison avec Anze Kopitar. Tu crées des liens pour la vie. Mais quand tu gagnes une médaille d’or aux Jeux olympiques, c’est aussi toute une sensation. Tu te retrouves avec les grandes étoiles de ton pays. Tu dois devenir une équipe en une très courte période. C’est unique comme moment, mais la conquête de la Coupe Stanley représentera toujours la fin d’un marathon. C’est difficile de gagner la Coupe. Pour les Jeux olympiques, c’est difficile aussi. Mais le Canada a toujours une bonne équipe et on s’attend à la médaille d’or. »