BROSSARD – Ivan Demidov a toujours un sourire dans le visage. Sa joie de vivre se dégage plus dans son non verbal que dans ses réponses courtes. À deux jours de ses débuts en séries dans l’uniforme des Canadiens, l’ailier de 19 ans a minimisé l’impact d’une confrontation contre Alexander Ovechkin, un héros dans sa Russie natale.
« Oui, ça ajoute un peu à l’excitation (jouer contre Ovechkin), a dit Demidov à sa sortie d’un entraînement samedi à Brossard. Mais je veux juste aider mon équipe à gagner. »
Le cœur de Demidov battait plus pour une gloire des Penguins de Pittsburgh dans sa tendre enfance.
« Dans ma jeunesse, je regardais beaucoup Evgeni Malkin. Je l’aimais encore plus qu’Ovechkin, a-t-il lancé en montrant encore plus ses dents. Maintenant, je n’ai plus d’idoles. »
« J’ai commencé à regarder le hockey de la LNH plus attentivement vers la saison 2011-2012, a-t-il dit à la fin de sa mêlée de presse. Lors de cette année, Malkin était incroyable (109 points). »
Demidov, qui représentera une carte de plus dans le jeu de Martin St-Louis pour cette confrontation au premier tour entre le CH et les Capitals, n’était pas encore né quand Ovechkin a fait ses premiers pas dans la LNH.
Ovechkin a joué son premier match avec les Caps le 5 octobre 2005. Demidov a vu le jour exactement deux mois plus tard (5 décembre 2005). Vingt ans plus tard, Ovechkin est le roi des buts dans la LNH avec un total de 897 en carrière, alors que Demidov a un but et une mince expérience de deux matchs.
Aux collègues présents à Washington, Ovechkin a parlé de l’aspect unique de ce duel contre Demidov.
« Est-ce spécial pour moi? Ou pour lui? Oui, il s’agira d’une confrontation intéressante, a affirmé le capitaine des Capitals. Évidemment, il est un joueur talentueux. Mais on verra. »
Ovechkin a toutefois précisé qu’il ne connaissait pas le jeune numéro 93 du CH.
Aider l’équipe à gagner
Pour ses débuts en séries, Demidov a un objectif simple.
« Les Capitals ont une bonne équipe. Je veux simplement aider mon équipe à gagner, a-t-il mentionné. J’apporterai de l’énergie. Je veux juste aider. »
À ses deux premiers matchs contre les Blackhawks de Chicago et les Hurricanes de la Caroline, le cinquième choix au dernier repêchage a démontré qu’il avait le talent pour suivre le rythme en plus d’une bonne gestion de la nervosité.
« Il était probablement un de nos rares joueurs qui n’étaient pas stressés, a expliqué St-Louis. Nous avons eu deux matchs pour voir comment il pouvait s’intégrer à l’équipe. Pour lui, il a profité de deux matchs pour connaître l’équipe. Il a aussi participé à quelques entraînements. Je pense qu’il continuera à s’améliorer. On voit qu’il est capable d’avoir un impact. »
Pour le premier match de cette série contre les Capitals, Demidov restera à l’aile droite en compagnie d’Alex Newhook et de Patrik Laine. S’il a hâte d’expérimenter la folie des séries, le Russe a déjà remarqué une nette différence entre la LNH et la KHL.
« J’en ai parlé après mon premier match. Dans la LNH, le jeu est encore plus rapide. Les passes sont plus vives. Il s’agit des meilleurs joueurs. La qualité du jeu est plus grande dans la LNH. »
Dans un aspect unique, Demidov participera à ses séries dans deux ligues différentes la même année. Il y a quelques semaines, le SKA de Saint-Pétersbourg a subi l’élimination en six matchs contre le Dynamo de Moscou.
« C’est cool (de jouer deux fois en séries la même année), a répliqué Demidov. J’espère maintenant que j’aurai un plus long parcours dans la LNH que dans la KHL. »
L’élimination du SKA ne reposait toutefois pas sur ses épaules. Malgré son jeune âge, il a partagé le sommet des pointeurs de son équipe avec Arseni Gritsyuk grâce à une récolte de cinq points (trois buts, deux passes) en six matchs.
De bonne humeur devant la petite meute de journalistes, Demidov a admis qu’il connaissait très bien la symbolique de son nouveau numéro dans la LNH, le 93.
« Je sais que 93 représente la dernière année de la Coupe Stanley à Montréal, a-t-il répliqué. J’aime ce numéro. J’aurais peut-être opté pour le 91, mais il était déjà pris (Oliver Kapanen). J’aime ce numéro. »