London Medicine Hat badge Duhamel

RIMOUSKI – Pour une équipe, la situation est inconnue. Pour l’autre, elle a des airs de mauvais souvenir.

Les Tigers de Medicine Hat sont de retour en finale de la Coupe Memorial pour une première fois depuis 2007. Certains joueurs de l’équipe actuelle n’étaient pas encore nés lorsque les anciens de la LNH Kris Russell, Darren Helm, Derek Dorsett, David Schlemko et Tyler Ennis – rien de moins – s’étaient rendus jusqu’au bout.

Les Knights de London, eux, ont vécu la finale du tournoi l’an dernier. Le scénario avait été crève-cœur pour la troupe de Dale Hunter, qui s’était inclinée 4-3 contre le Spirit de Saginaw. Le but gagnant avait été inscrit par Josh Bloom avec 21,7 secondes à écouler au cadran.

Pour plusieurs joueurs de l’édition 2023-24 comme Landon Sim et le capitaine Denver Barkey, cette finale a fait partie de la « pire journée de leur vie », mais elle n’est en rien associée à celle qu’ils s’apprêtent à disputer à un endroit différent, une année différente contre une équipe différente.

« Le passé est le passé, on ne s’apitoie pas là-dessus, a assuré Barkey samedi. On approche ce match comme un autre, un tout nouveau.

« [Mais] on se rappelle comment on s’est senti après cette défaite et on s’en servira comme motivation en vue de demain. »

Cet effectif des Knights obtiendra une deuxième chance de remporter la Coupe Memorial, mais aussi de battre les Tigers, qui l’avaient emporté 3-1 mardi, au tour préliminaire. Ce sont d’ailleurs les champions de l’Ouest qui, avec cette victoire, ont obtenu le laissez-passer en finale. London a dû passer par une demi-finale face aux Wildcats de Moncton pour accéder à l’étape ultime.

Mais ce n’est pas parce que les Tigers ont eu l’avantage au tour préliminaire et qu’ils sont invaincus dans le tournoi qu’ils se considèrent comme les favoris. Devant les médias samedi, Willie Desjardins réitérait à quel point son équipe aurait pu disputer un meilleur match face aux Knights quatre jours plus tôt.

« Si nous avions joué 10 fois ce genre de match face aux Knights, nous aurions perdu huit fois », a imagé l’entraîneur.

« Habituellement, tu apprends plus en perdant un match qu’en gagnant un match, car quand tu gagnes, tu crois avoir fait les choses correctement, a-t-il poursuivi. Mais on est dans une situation différente. Je crois qu’on n’a pas bien joué mardi. On a l’avantage de ne pas être satisfaits de notre prestation et d’être conscients qu’il faudra s’améliorer. Et on va trouver des moyens de s’améliorer. »

Deux puissances

Les Tigers sont en finale grâce à leur talent de pointe, avec le jeune prodige Gavin McKenna en tête de liste, mais aussi grâce aux prestations étincelantes de leur gardien Harrison Meneghin (3-0; moyenne de 2,00; taux d'efficacité de ,927) depuis le début du tournoi. Meneghin a bloqué 35 des 36 tirs dirigés vers lui face aux Knights au tour préliminaire.

Il devra à nouveau connaître un grand match face à une force de frappe comme les Knights si les Tigers espèrent l’emporter une autre fois. Car comme le décrit bien l’espoir des Predators de Nashville et défenseur des Tigers Tanner Molendyk, leurs prochains adversaires sont des maîtres dans l’art de créer des occasions de marquer.

« On doit s’attarder au nombre de chances qu’ils ont créées – ils en ont créé beaucoup, surtout en transition, a-t-il souligné. Ils sont une équipe rapide, habile. Il faut trouver un moyen de les neutraliser. »

Du côté de London, le succès passera notamment par la discipline. L’équipe a été prise en défaut six fois en demi-finale face aux Wildcats. Ces derniers ont marqué leurs deux buts en avantage numérique.

« La discipline doit être l’une de nos priorités, a confirmé Barkey. Les Tigers ont un bon avantage numérique et peuvent te faire payer. Leur laisser des chances sur l’attaque massive ne nous favorisera pas. Il faudra rester disciplinés. »

Barkey devrait faire le saut chez les professionnels dès l’an prochain, dans l’organisation des Flyers de Philadelphie. De nombreux joueurs, comme lui, disputeront dimanche le dernier match de leur carrière junior. Dans les deux camps, les émotions seront à leur comble à l’aube de la rencontre.

« Il y aura beaucoup d’émotions, mais c’est correct, a conclu l’attaquant des Knights. Je regarde ce qu’on a traversé en groupe et là, tout se joue sur un match de 60 minutes. Il y aura des émotions partagées, mais pour une bonne raison. Ça veut dire qu’on aime le hockey et qu’on a tous rêvé d’un match comme celui-là quand on était plus jeune. Il y aura de l’emballement et des émotions. »

Le coup d’envoi de cette grande finale sera donné à 19 h (HE) au Colisée Financière Sun Life de Rimouski.