« C'est toujours bien de marquer, surtout le premier du tournoi, a commenté celui qui pourrait être le premier choix du prochain encan de la LNH. C'est toujours excitant, peu importe qui en est l'auteur. »
Bedard n'a donc pas repris exactement là où il avait laissé en décembre - une récolte de quatre buts contre l'Autriche - mais considérant qu'il n'avait pas joué de match en trois mois, sa récolte d'un but et d'une aide laisse entrevoir de belles choses pour la suite du tournoi.
« Il a maintenant l'expérience du Championnat junior, même si ç'a été assez court en décembre, a fait valoir l'entraîneur Dave Cameron. À cet âge, les jeunes gagnent en maturité physique et mentale. Il est donc plus fort et il sait à quoi s'attendre. Ça l'aide évidemment. »
Bedard a touché la cible une seule fois, et il a tenté sa chance à huit reprises au cours du match - touchant aussi le poteau à une occasion. Chaque fois, son tir des poignets foudroyant a provoqué des murmures d'étonnement dans la foule d'un peu plus de 2000 spectateurs.
Même s'ils le voient à l'œuvre tous les jours à l'entraînement, ses coéquipiers ont également de la misère à croire que toute la puissance et la précision de ce tir des ligues majeures sont générées par un petit bonhomme de 5 pieds 9 pouces et 181 livres.
« Je ne sais même pas comment expliquer ça, a commenté son compagnon de trio Joshua Roy. Il va chercher la rondelle tellement loin, et il la ramène tellement proche de lui. Ça mêle le gardien, il ne sait jamais où et quand elle va partir. C'est impressionnant. »
Cette façon de dégainer n'est pas sans rappeler celle d'Auston Matthews, l'attaquant des Maple Leafs de Toronto qui vient d'inscrire 60 buts en une saison. Bedard n'a jamais caché qu'il s'en était inspiré, et il semble maîtriser cet art à la perfection malgré qu'il vienne à peine de souffler ses 17 bougies.
« C'est tellement naturel son affaire, a vanté William Dufour, qui a marqué 56 buts cette saison. Moi aussi, j'essaie de changer mon angle de tir, mais lui le fait de façon incroyable. C'est l'un des meilleurs tirs que j'ai vus dans ma vie. On essaie de faire comme lui, mais ce n'est pas tout le monde qui a son talent. »
Il a le talent, certes, et la volonté de faire la différence. Cameron aime également voir son poulain décocher le plus souvent possible, mais il aime encore davantage le dévouement qu'il observe chez Bedard depuis le début du tournoi.
« Il n'a pas hésité à aller se planter dans la peinture bleue et à payer le prix contre la Suède (en match préparatoire), a-t-il conclu. C'est aussi le travail d'un marqueur. On parle beaucoup de son tir qui est dans une classe à part, avec raison, mais il est aussi prêt à se salir le nez. Pour moi, c'est un signe de maturité. »