Veleno lepage

MONTRÉAL – C’est peut-être dans un contexte comme celui de samedi soir que l’expérience des vétérans qui luttent pour un poste avec les Canadiens de Montréal a fait la différence.

Avec un seul match à jouer avant la prise des décisions finales quant à la composition de la formation, Joe Veleno et Samuel Blais ont su, chacun à leur façon, tirer leur épingle du jeu. Dans une rencontre sans grandes histoires – une défaite de 3-1 face aux Sénateurs d’Ottawa – les deux attaquants ont brillé.

À commencer par Veleno, de loin le joueur le plus visible dans le camp montréalais. Si on ne doutait pas nécessairement de sa place comme 13e attaquant, il est venu la cimenter. L’état-major discutera dans les prochaines heures, et les derniers retranchements seront annoncés dimanche.

« Je n’ai pas vraiment pensé à la situation, a expliqué le Montréalais. Ma mentalité avant un match est de garder les choses simples, de jouer dans mon identité, d’utiliser ma vitesse, de gagner mes batailles et d’être responsable partout sur la glace. Je pense que j’ai bien fait ça. »

Veleno n’a pas marqué ni récolté de points sur le trio qu’il complétait avec Kirby Dach et Brendan Gallagher, mais il est parvenu à générer quelques belles occasions de marquer en plus de récupérer des rondelles.

Il a aussi eu de beaux flashs offensifs en transportant la rondelle avec vitesse, un aspect de son jeu que l’on avait un peu moins vu lors des trois autres matchs préparatoires qu’il a disputés. Veleno a ainsi prouvé que les habiletés offensives qu’il avait à ses années juniors ne sont pas si loin derrière.

« Le match va parfois te demander de jouer avec ton talent, a expliqué Martin St-Louis. Mais tu ne peux pas juste jouer avec ton talent, tu dois jouer collectivement. Parfois, tu vas avoir l’occasion de faire des choses extraordinaires – et Joe a les qualités pour le faire – mais combien de choses ordinaires tu peux faire?

« Il s’est amélioré au fur et à mesure que le camp a progressé, a-t-il poursuivi au sujet de Veleno. Il venait d’ailleurs, et il n’utilisait pas le même langage que le nôtre. Nous ne sommes pas si différents que les autres équipes, mais nous jouons d’une certaine façon. Il a été excellent ce soir. »

Le Tricolore n’a pas fait son acquisition au cours de l’été dans l’optique de le voir devenir un joueur offensif dominant. Reste qu’il pourrait éventuellement offrir de belles options à St-Louis sur les deux ou trois premiers trios de l’équipe si une blessure survient ou si un joueur n’est pas à la hauteur.

Utilisé dans des rôles de soutien à ses premiers matchs, Veleno a justement vu la porte s’ouvrir, il y a deux jours, avec la blessure à Zachary Bolduc. Il a pris la place de son compatriote sur un trio plus offensif et n’a pas manqué la chance de se faire valoir. La direction a assurément pris des notes.

« Le camp dans l’ensemble s’est bien déroulé, a analysé Veleno. Je ne suis jamais vraiment satisfait. C’est sûr que j’ai commis quelques erreurs, mais mon niveau d’effort et de compétition était à point. C’est ce que je pouvais contrôler. Ç’a quand même bien été. »

Un poste de 14e attaquant?

Blais était quant à lui dans une position un peu moins enviable que celle de son compatriote. Utilisé sur le « cinquième trio » en compagnie de Florian Xhekaj et d’Owen Beck – deux jeunes qui se battent aussi pour demeurer avec le grand club – il devait à tout prix laisser une bonne dernière carte de visite.

Le robuste attaquant y est parvenu en jouant son meilleur match du calendrier préparatoire. Il a utilisé sa vitesse, a distribué six mises en échec et s’est même permis quelques belles manœuvres offensives.

« Je pense que des trois matchs que j’ai joués, c’est ce soir qu’on a vu le vrai Samuel Blais, a dit le principal intéressé. J’ai été physique et j’ai été capable de faire de bonnes choses offensivement. Ç’a vraiment bien été. Je pense que j’ai tout laissé sur la glace ce soir. »

Son sort dépendra d’abord et avant tout du nombre d’attaquants que l’état-major décidera de garder avec le grand club. Si les Canadiens amorcent la saison avec 14 attaquants, il pourrait bien être l’heureux élu, surtout qu’il est le seul joueur du « cinquième trio » à devoir passer par le ballottage s’il est retranché.

La logique voudrait aussi que le Tricolore renvoie Xhekaj et Beck dans les rangs mineurs pour leur permettre de jouer des matchs plutôt que de passer la majeure partie de leur temps sur la galerie de presse.

« Être 14, ce n’est pas facile, a admis St-Louis. Tu ne joues pas beaucoup. Il faut faire attention pour ne pas ralentir le développement de certains jeunes joueurs. Il faut être calculé dans nos décisions. C’est très compétitif à l’interne et on a beaucoup plus de profondeur qu’on avait.

« Ce sont de beaux problèmes à avoir et ce ne sont pas des décisions faciles. »

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 14

C’est le nombre de minutes de pénalité distribuées dans cette rencontre, une baisse de 136 minutes comparativement à l’affrontement de mardi entre les deux équipes – le signe qu’on a véritablement joué au hockey même si ça n’a pas été très excitant.

Prêts malgré tout

À l’instar du reste de l’équipe, le trio de Nick Suzuki a connu une soirée de travail plutôt tranquille. Les trois attaquants n’ont généré que très peu de chances de marquer jusqu’à ce qu’ils unissent leurs forces pour animer le spectacle un tant soit peu en fin de troisième période.

Cole Caufield a complété un bel échange entre Suzuki et Juraj Slafkovsky pour priver Linus Ullmark de son deuxième jeu blanc du calendrier préparatoire. Malgré cette dernière sortie plutôt terne, St-Louis a confiance que son équipe est fin prête pour entamer le marathon.

« Je pense que c’est notre meilleur camp depuis que je suis arrivé ici, a dit l’entraîneur. Ça vient avec l’évolution et la continuité. Je suis fier de l’engagement des joueurs. Je suis fier de comment on s’est comportés, de la progression des jeunes et de l’engagement des vétérans. »

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Les dernières expériences

St-Louis y est allé d’une expérience intéressante pour ce dernier match préparatoire en plaçant Lane Hutson dans l’enclave en avantage numérique plutôt qu’à la pointe – c’est Adam Engstrom qui occupait son poste habituel. Ça n’a pas donné de but, mais ç’a quand même été concluant.

Il ne faut toutefois pas tenter de voir trop loin, a prévenu l’entraîneur en matinée : « Je suis sûr que ça peut être une bonne option juste parce que c’est Lane. Mais c’est une question de diviser les tâches et de bien gérer le temps de glace avec le personnel qu’on a ce soir. »

Toujours en lutte pour un poste, Xhekaj et Beck ont notamment obtenu du temps de jeu sur la deuxième vague de l’infériorité numérique.

Les débuts de Jensen

Nick Jensen a disputé un premier match préparatoire avec les Sénateurs après avoir été opéré à une hanche en mai dernier. Il a été mis à l’épreuve puisqu’il a été la cible d’au moins trois mises en échec, dont la plus percutante gracieuseté de Samuel Blais en deuxième période.

Le défenseur a inscrit 21 points, dont 18 passes, en 71 matchs la saison dernière. Il sera un membre important du top-4 des Sénateurs, lui qui a été le quatrième défenseur le plus utilisé en moyenne la saison dernière (20:13).

« C’est emballant », a confié Jensen au site web des Sénateurs vendredi. « Le moment de l’opération était idéal. J’ai eu tout l’été pour me rétablir et m’entraîner en même temps. Traverser tout ça et ne pas vraiment rater d’action était important pour moi mentalement. »

• Avec la collaboration d’Hugues Marcil, pupitreur LNH.com