BLAIS BADGE CHAUMONT

BROSSARD – À l’été 2024, Samuel Blais n’a jamais réussi à se trouver un contrat avec l’une des 32 équipes de la LNH. À l’été 2025, au premier jour de l’ouverture du marché des joueurs autonomes du 1er juillet, il a écrit son nom au bas d’un pacte d’un an et 775 000$ avec les Canadiens de Montréal.

« Quand l’occasion s’est présentée de signer un contrat avec les Canadiens le 1er juillet, je n’ai pas pensé à attendre d’autres appels, a dit Blais. Je voulais dire oui à cette offre. Je suis heureux d’être ici. J’ai hâte aux matchs préparatoires. »

À 29 ans, Blais a maintenant un objectif double devant lui, celui de redevenir un joueur à temps plein de la LNH et celui de gagner un poste avec l’équipe de son enfance, le Tricolore.

« Quand ils sont venus me chercher, ils m’ont parlé de mon jeu physique et de mon expérience dans la LNH en séries, a affirmé le Québécois. Je sais ce que ça prend pour gagner. Je voudrai apporter ça ici à Montréal. »

« Martin (St-Louis) m’a téléphoné cet été. Il sait le genre de joueur que je suis. Il m’a juste dit de rester moi-même et d’avoir du fun. Pour moi, de signer un contrat avec les Canadiens, il s’agit d’une expérience incroyable. Je ne me place pas trop de pression. »

Blais, qui a gagné la Coupe Stanley en 2019 avec les Blues de St. Louis et qui a une expérience de 257 matchs dans la grande ligue, était sorti du radar de la LNH l’an dernier. Incapable de se trouver un contrat, il a passé la dernière saison en entier avec les Canucks d’Abbotsford dans la Ligue américaine (LAH).

S’il a retrouvé sa confiance et le bonheur de jouer à Abbotsford, il a aussi vu son orgueil en prendre un coup.

« Oui, c’était difficile, mais je devais oublier ça, a-t-il mentionné à sa sortie d’un premier entraînement au camp du CH. Je suis arrivé dans la Ligue américaine et j’ai agi comme un meneur pour les plus jeunes joueurs. J’ai fait un bon travail là-bas. Oui, ça faisait mal un peu pour l’orgueil, mais je me retrouvais quand même dans la Ligue américaine, ça reste un bon calibre. J’ai retrouvé ma game. »

Limité à sept points (un but, sept passes) à sa dernière saison avec les Blues en 2023-2024, Blais a regagné sa touche de marqueur avec l’équipe-école des Canucks. Il a obtenu 40 points (14 buts, 26 passes) en 51 matchs en plus d’ajouter 19 points (6 buts, 13 passes) en 23 matchs en séries.

« Je jouais dans la LNH depuis cinq ans sans retourner dans la Ligue américaine. Au départ, ce n’était pas facile mentalement d’y être de retour. J’ai travaillé avec un bon coach en Manny Malhotra. Il a été très bon pour moi. J’ai retrouvé le plaisir de jouer. J’ai gagné la Coupe Calder aussi, c’était vraiment agréable de jouer en séries. »

« À ma dernière année à St. Louis, je me retrouvais souvent à l’extérieur de la formation. Je ne jouais pas beaucoup. J’ai eu de la misère à me trouver un contrat la saison suivante. Mais je suis arrivé à Abbotsford avec une bonne attitude. Nous avions un bon groupe de joueurs là-bas. »

Les Canucks d’Abbotsford ont vaincu les Checkers de Charlotte en grande finale de la Ligue américaine. En six matchs de finale, Blais a agi comme l’un des moteurs offensifs de son équipe avec sept points (trois buts, quatre passes).

Blais espère maintenant que son séjour dans la Ligue américaine pour une saison lui permettra de franchir un pas de plus vers l’avant après un petit recul.

« Oui, je vois ça à 100% comme un pas en arrière pour mieux avancer, a-t-il répliqué. Parfois, ça ne va pas comme tu veux. C’est difficile de jouer dans la LNH. Il y a toujours de nouveaux joueurs qui arrivent, des joueurs qui se font repêcher. Je dois arriver prêt cette année et montrer ce que je peux faire. »

Une identité physique

S’il a connu un regain offensif l’an dernier dans la Ligue américaine, Blais reste conscient qu’il méritera un poste à Montréal grâce à une autre carte dans son jeu : la robustesse.

Au bilan du CH après l’élimination en cinq matchs contre les Capitals de Washington, Jeff Gorton, le vice-président aux opérations hockey, avait mentionné qu’il désirait ajouter du papier sablé à son groupe. Blais cadre dans cette définition.

« En séries, quand nous avions gagné la Coupe à St. Louis, les Blues préconisaient un style de jeu robuste, a rappelé Blais. Nous avons gagné pour cette raison. À Abbotsford, c’était la même chose. Quand tu joues du hockey physique et que tu ralentis l’autre équipe, tu as des chances de gagner.

« Je me sens bien. L’an dernier dans la Ligue américaine en séries, j’étais un joueur très physique, a-t-il enchaîné. Je jouais bien et je m’impliquais. J’aime encore le jeu robuste. J’espère juste connaître un bon camp. »

Blais, qui portera le numéro 27 avec le CH, gardait les deux pieds sur terre en décrivant ses chances d’obtenir un poste parmi les 12 ou 13 attaquants de l’équipe.

« Dans un camp, il y a toujours bien des choses qui peuvent arriver, a-t-il rappelé. Dans ma tête, je veux commencer la saison ici et gagner ma place. J’ai encore du bon hockey à offrir. C’est à moi de prouver que je suis prêt. »