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LOS ANGELES, Californie – Caleb Desnoyers se souvient encore très bien du moment où son frère Elliot a franchi une étape importante vers son rêve en étant repêché par les Flyers de Philadelphie, en 2020.

Le contexte était bien différent de celui dans lequel il se retrouve, à un peu plus de 24 heures de son propre repêchage. On était alors en pleine pandémie, et le traditionnel encan avait eu lieu virtuellement au mois d’octobre, alors que la saison de la LHJMQ était en cours.

Elliot était seul à Halifax, et le reste de la famille vaquait distraitement à ses occupations, au Québec.

« Ma prof de secondaire 3 ne serait probablement pas contente d’entendre ça, mais j’avais caché mon cellulaire derrière mon étui à crayon pour regarder le repêchage en ligne », a rigolé l’attaquant des Wildcats de Moncton, en révélant cet écart de conduite sur la chic terrasse d’un hôtel de Los Angeles, jeudi.

« Un peu plus tard, j’étais en train de marcher vers le Stade L.P. Gaucher (l’aréna de Saint-Hyacinthe) quand j’ai vu son nom apparaître au 135e rang chez les Flyers. »

Son frère l’a vécu un peu de la même façon, sans tambour ni trompette, à sa pension d’Halifax. À la seule exception qu’il n’a pas eu à se cacher pour regarder la séance.

« Personne n’avait pu venir à Halifax en raison du confinement, s’est souvenu Elliot. Ç’a vraiment été un drôle de moment. Tu vois ton nom apparaître à la télévision et ton téléphone se met à sonner. C’était une drôle de journée. Je vais toujours m’en souvenir, même si c’était un peu loufoque. »

Le destin fait toutefois bien les choses. Un peu moins de cinq ans plus tard, les Desnoyers pourront enfin vivre un repêchage en famille. Et il promet d’être excitant puisque Caleb risque de ne pas attendre très longtemps avant d’entendre son nom au premier tour, vendredi, au Peacock Theatre.

« C’est comme une deuxième partie pour moi, a lancé Elliot en entrevue avec LNH.com. Ça me donne l’occasion de le vivre en présentiel. J’ai vu l’horaire de Caleb, et ç’a l’air trippant ce qu’il vit. »

Elliot Desnoyers

C’est trippant pour toute la famille, cette fois. Et quand on dit toute la famille, on n’exagère pas. Plus de 20 personnes – parents, frères, grands-parents, oncles, tantes, amis – ont fait le voyage en Californie pour vivre ce grand moment en compagnie de Caleb.

« Ç’a une valeur inestimable de les avoir ici avec moi, a commenté le septième meilleur espoir en Amérique du Nord. La famille, ce sont les gens qui m’ont aidé à me rendre ici.

« Mis à part moi, ce sont eux qui ont eu le plus gros impact dans ma jeune carrière. Je suis chanceux qu’ils soient ici, on est une bonne gang. »

Il n’y a aucune nervosité au sein du clan, même pas du côté du principal intéressé. Le jeune attaquant n’a pas tenté de se faire des scénarios ou de penser à ce qui pourrait arriver, vendredi.

« Je ne suis pas stressé, a-t-il assuré. La réalité des choses, c’est que j’ai contrôlé tout ce que j’avais à contrôler. Le reste, c’est hors de mon contrôle. Je n’ai pas mon sort entre les mains présentement. Ce sont les équipes qui vont décider ça. Je vais aboutir où je dois aboutir. »

Une réunion?

C’est la mentalité avec laquelle les Desnoyers ont grandi : faire confiance à la vie en misant sur le travail bien fait. Avec sa récolte de 35 buts et 84 points en 56 matchs, un championnat de la LHJMQ et une participation au tournoi de la Coupe Memorial, Caleb a rempli sa part du contrat.

« Il a géré ça de manière incroyable, a observé Elliot, toujours un espoir des Flyers. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de jeunes de cet âge qui auraient pu gérer ça comme il l’a fait. Il s’est mis de la pression, mais pas de la mauvaise pression. Il a profité des projecteurs, il a eu du plaisir et il a livré la marchandise.

« On était peut-être plus nerveux en début de saison, parce qu’on ne savait pas ce qui allait arriver. Là, le travail est fait. On profite du moment. Il arrivera ce qui arrivera. »

Même si les Desnoyers n’aiment pas trop se projeter dans l’avenir, il fallait tout de même poser la question : avec les Flyers qui repêchent au sixième échelon, y’a-t-il un petit espoir que Caleb glisse jusque-là pour que les deux frères soient éventuellement réunis?

Après tout, Philadelphie est la ville de l’amour fraternel.

« On va voir rendu là, a conclu Elliot, qui a déjà disputé quatre matchs avec les Flyers. S’il est là, ça peut être quelque chose de vraiment excitant. On va mettre ça dans l’univers et voir ce qui va se passer demain. »