BROSSARD – Mike Matheson sort son cellulaire et imite un photographe pendant l’entrevue avec Brendan Gallagher, au cœur du vestiaire de l’équipe au même moment où Martin St-Louis s’entretenait avec les autres journalistes dans la salle de conférence de presse au complexe d’entraînement des Canadiens.
« J’imagine qu’il te parle encore des Blue Jays », a dit Matheson à l’auteur de ces lignes sans connaître la nature de la conversation.
Non, le baseball n’était pas au cœur de cette entrevue en tête à tête avec LNH.com même si Gallagher porte le titre du plus grand partisan au sein de l’équipe. On ne lui a pas demandé sa prédiction pour la Série mondiale contre les Dodgers de Los Angeles. On n’avait pas à le faire. On se doute qu’il choisira les Jays contre l’équipe du phénomène, Shohei Ohtani.
S’il a longuement parlé de sa longévité au sein du CH, Gallagher a touché d’autres sujets plus personnels, comme l’apprentissage du français et le décès de sa mère au mois de mars dernier, Della Gallagher.
Décrit comme un honnête travailleur depuis ses débuts dans la LNH, l’ailier droit a gardé la même franchise pour décrire son incapacité à s’entretenir dans la langue de Jean Béliveau et de Maurice Richard après 14 saisons à Montréal.
« J’ai essayé d’apprendre tout seul, mais sans succès, a-t-il répliqué. Ma femme (Emma Fortin) fait de son mieux pour m’enseigner le français, mais je ne suis probablement pas le meilleur étudiant. Maintenant, je retourne à la base en apprenant aux côtés de ma fille. C’est ma nouvelle stratégie.
« À la maison, je parle en anglais avec ma fille et ma femme lui parle en français. Je n’ose pas parler en français avec ma fille. J’aurais peur de nuire à son français! Notre fille parlera rapidement les deux langues. J’aimerais un jour parler en français avec mes enfants. Mais je trouve encore cela difficile. »
Gallagher a connu les joies de la paternité depuis le mois de février avec la naissance d’Everly Mona Della Gallagher.
« Elle porte les noms de ses deux grands-mères, Mona et Della », a précisé le numéro 11.
Pour Gallagher, ce simple geste représente plus qu’un clin d’œil. Au mois de mars dernier, soit à peine un mois après la naissance de son premier enfant, il a vécu le deuil de sa mère après un long combat contre un cancer du cerveau.
« Ma mère est encore présente avec moi, a dit l’ailier de 33 ans. Ça ne devient pas plus facile. Il y a encore des jours où je suis triste. Mais je pense aux bons souvenirs et je retrouve un grand sourire. Ma mère m’a offert bien des leçons dans la vie. Je garderai ce bagage. Je raconterai à ma fille des histoires de ma mère. Ma mère était tellement compétitive, elle aimait les sports et elle voulait gagner à tout prix. Elle aimait aussi sa famille. Et c’était une femme tellement courageuse. Les médecins lui avaient dit qu’elle vivrait pour 12 à 18 mois après l’annonce de son cancer. Elle s’est battue pour près de quatre ans.
« Ma mère s’est probablement accrochée pour vivre d’autres grands moments dans sa vie. Elle était là pour mon mariage. J’ai partagé la première danse avec ma maman. Elle a trouvé une façon d’attendre la naissance de ma fille. Et l’an dernier, elle a attendu notre voyage dans l’Ouest canadien pour partir. J’étais à Calgary quand j’ai appris son décès et j’ai ensuite profité de quelques jours avec ma famille à Vancouver. »


















