FORT LAUDERDALE, Floride – Quand le tir est arrivé, Sergei Bobrovsky était prêt. Ce qui s’était passé dans les deux premiers matchs ou en première période ne changeait rien. Ce qui comptait, c’était le moment présent.
Bobrovsky était prêt.
William Nylander a reçu la passe tout juste de l’autre côté de la ligne bleue, alors que seul Gustav Forsling tentait de le rattraper, puis il a dégainé du cercle droit. Bobrovsky s’est avancé pour le défier et il a sorti la jambière pour réaliser l’arrêt.
Il y avait 8 min 46 s de jouées en prolongation dans le match no 3, un match que les Panthers de la Floride avaient désespérément besoin pour éviter de se retrouver en retard 3-0 dans la série quatre de sept contre les Maple Leafs de Toronto. Tout le monde se devait d’être au sommet de son art, particulièrement Bobrovsky.
Et il l’était.
Il s’est levé, stoppant les chances de Nylander et de Matthew Knies, ce qui a permis aux Panthers de trouver une ouverture, quand Brad Marchand a joué les héros à 15:27. La Floride a ainsi réduit l’écart à 2-1 dans la série, qui se poursuivra dimanche au Amerant Bank Arena (19 h 30 HE; MAX, truTV, TBS, SN, TVAS, CBC).
« C’est ce qu’il fait toujours, et c’est ce qu’il a fait d’innombrables fois à ce temps de l’année, a dit l’attaquant Sam Reinhart en parlant de Bobrovsky. Nous avons toute la confiance du monde en lui. »
Avant le match no 3, Bobrovsky avait accordé neuf buts en deux matchs, après en avoir concédé seulement 11 en cinq rencontres face au Lightning de Tampa Bay au premier tour. Il en a accordé quatre de plus dans le match no 3, bien que ça inclut le but égalisateur en troisième période qui a dévié sur son défenseur Seth Jones.
« C’est comme ça, a dit Bobrovsky. Tu contrôles ce que tu peux contrôler. Parfois, il y a des rebonds comme celui-là, et parfois ils sont en ta faveur. »
Mais une fois rendu en prolongation, Bobrovsky a brillé, comme il en a l’habitude.
« C’est un très gros match pour nous, a dit le gardien russe. Tu tentes simplement de rester dans le moment. »
C’est une qualité qu’il a apprise, perfectionnée et développée au cours de ses 15 saisons dans la LNH, 15 ans d’une carrière qui a été tout sauf linéaire. Il a connu de bonnes comme de mauvaises années, il a hérité du trophée Vézina – deux fois –, et sa capacité à gagner quand ça compte a aussi été remise en question.
Des doutes qui revenaient encore, même la saison dernière, quand il semblait être un potentiel candidat pour l’obtention du trophée Conn-Smythe.
Mais en tant que joueur qui a maintenant amené son équipe en finale de la Coupe Stanley à deux reprises, remportant les grands honneurs une fois, ça semble évident que Bobrovsky peut retrouver sa concentration aussi vite qu’il peut la perdre.
Et ce n’est peut-être même pas une question de la perdre.
« Je ne pense pas qu’il la perd, a pensé l’entraîneur Paul Maurice. Ce n’est qu’une soirée où ça ne fonctionne pas. Je ne pense pas qu’il ait besoin d’aller où que ce soit. Quand tu en es à tes trois ou quatre premières années dans cette ligue et que tu connais un match difficile, tu te demandes si tout est en train de s’écrouler. Je pense qu’il est très loin de cette façon de voir les choses. »
Il a trop d’expérience pour s’en faire.
Il sait qu’une autre occasion va venir, encore et encore. Une autre chance de se prouver, une autre chance de sauver son équipe, un autre moment dans lequel on aura besoin de lui.
« Nous faisons confiance à Bob, a soutenu l’attaquant Carter Verhaeghe. Il est incroyable. Des fois, la chance [ne tourne pas de notre côté], mais c’est en partie notre faute. Nous avons donné beaucoup de chances et il était là pour fermer la porte. Nous avons confiance en lui. Il est notre gardien, notre mur de briques derrière. Nous l’adorons. »