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QUÉBEC – Mathieu Olivier sait que les Blue Jackets de Columbus ont surpassé les attentes et surpris bien des gens la saison dernière. Malgré ça, lui et ses coéquipiers abordent la prochaine campagne avec le sentiment qu’ils peuvent faire encore mieux.

« Ça laisse un goût amer, mais tout le monde possède la même mentalité et approche la prochaine saison avec une motivation encore plus grande », a affirmé Olivier, rencontré dans le cadre du Pro Am Sun Life au Centre Vidéotron le 14 août. « Cette année, c’est comme si on avait un travail inachevé. On veut continuer notre montée au classement, puis dans les séries. »

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Après avoir terminé au dernier rang de l’Association de l’Est pendant deux ans de suite, les observateurs ne donnaient pas cher de la peau des Blue Jackets lorsque s’est amorcée la saison 2024-25. Cette perception a été renforcée en raison du décès tragique de l’attaquant vedette Johnny Gaudreau quelques semaines avant le début de la saison.

Après un départ surprenant, les Blue Jackets se sont maintenus dans la course pour une place en séries éliminatoires pendant la majeure partie du calendrier. Ils ont finalement terminé à deux points des Canadiens de Montréal et de la deuxième place de quatrième as dans l’Est en vertu de leur fiche de 40-33-9 pour 89 points.

L’attaquant québécois est conscient que l’effet de surprise ne jouera plus en faveur de Columbus, mais il est persuadé que la formation de l’Ohio sera tout de même en mesure de livrer la marchandise.

« Je pense que les autres équipes vont nous attendre, c'est certain, a noté Olivier. De notre côté, on veut prendre un autre step. On a raté les séries par [deux] points, et notre sentiment en tant qu’équipe, c'est que nous avons raté des occasions pendant la saison et que ce n’est la faute de personne sauf de la nôtre. »

Parmi ces occasions ratées, Olivier fait probablement allusion à une séquence de huit revers (1-7-1) en neuf matchs au mois de mars, immédiatement après la Série des stades. Dans le cadre de ce match extérieur contre les Red Wings de Detroit, les Blue Jackets avaient signé un quatrième gain de suite, ce qui leur avait permis de se hisser en première place de quatrième as.

En raison de ce passage à vide, leur séquence de sept gains en 10 matchs pour conclure la saison, avec notamment six victoires à leurs six dernières parties, n’a pas été suffisante pour combler l’écart avec les Canadiens.

L’excitation liée à cette course aux séries ainsi que la déception qui a suivi vont toutefois servir de motivation aux Blue Jackets, selon Olivier.

« La grosse différence par rapport aux deux dernières années c'est la façon dont ça s’est terminé pour notre équipe, a-t-il soumis. On a raté les séries par [deux] points, l'approche était un peu différente cet été. Au cours des deux dernières années, nous savions que nous étions éliminés alors qu’il restait 25 ou 30 matchs, alors que cette année, on était là jusqu'à la dernière journée de la saison.

« Ça a laissé un goût amer, donc c'était plus facile de mettre les bouchées doubles [pendant l’été]. Nous savons que nous sommes près du but, qui est de faire les séries. Un coup que tu es en séries, tout peut arriver. Ce côté mental, c’est ce qui a fait la plus grosse différence cette année dans ma préparation physique. »

Une reconnaissance, mais pas de changement d’approche

Sur le plan personnel, Olivier va amorcer en 2025-26 un contrat de six ans d’une valeur de 18 millions $ (moyenne annuelle de 3 millions $), qu’il a paraphé avec les Blue Jackets le 5 mars.

S’il est heureux de la marque de confiance que lui ont témoignée les Blue Jackets, l’attaquant de 28 ans n’entend pas modifier son approche ou sa façon de jouer en raison de sa toute nouvelle sécurité d’emploi.

« Ça me dit simplement que le rôle que j’occupe présentement avec l'équipe est le bon et que c'est ce qui est attendu de moi, a-t-il mentionné. Le contrat ne change donc rien par rapport à mon approche, à mon identité, à comment je me vois comme joueur de hockey. Au contraire, ça fait juste prouver que ça marche. Les attentes montent un peu personnellement, mais c'est le cas chaque année. Je veux tout le temps m'améliorer, ça a toujours été ma mentalité et ça ne changera pas. »

S’il a été récompensé de la sorte, c’est parce qu’Olivier a connu, et de loin, la meilleure saison de sa carrière l’an dernier. Il a établi des sommets avec 18 buts, 14 mentions d’aide et 32 points, lui qui n’avait jamais récolté plus de 15 points en une saison auparavant.

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Ses 139 minutes de punition et ses 306 mises en échec, qui lui ont conféré le deuxième rang de la LNH dans chacune de ces catégories, démontrent que même s’il connaît plus de succès offensivement, il n’a pas l’intention d’abandonner son rôle d’attaquant robuste qui répond toujours présent quand vient le temps de défendre ses coéquipiers.

Il a notamment offert un conseil aux jeunes joueurs qui cherchent à gravir les échelons au hockey, sans pour autant avoir le profil d'une grande vedette offensive.

« Ce que je leur dis, c'est de jouer selon leur identité et selon leurs forces, a-t-il lancé. J'ai eu la chance d'avoir un père qui était dans le hockey et qui a rapidement identifié quel joueur j'étais, quelles étaient mes forces comparativement à d'autres joueurs. Il savait que je n'allais pas devenir un marqueur de 50 buts. J'allais peut-être en marquer une vingtaine un jour, mais mon identité première n’était pas de remplir le filet.

« Il était donc important de développer les autres habiletés que j'avais et d’être vraiment fier d’apporter ça à une équipe de manière positive. C'est ce que je répète aux jeunes. Si tu es bon pour bloquer des lancers, que tu es bon défensivement, que tu es bon sur les mises en jeu, peu importe quelle est ta force, deviens le meilleur dans cette force, puis bâtis le reste autour de ton identité de joueur. C’est comme ça qu'on réussit à développer des joueurs qui ont des rôles un peu différents. »