Le blogue de Juraj

Juraj Slafkovsky, qui a été le premier choix au total du Repêchage de la LNH 2022 par les Canadiens de Montréal, a accepté de partager mensuellement avec LNH.com les dessous de sa vie de hockeyeur professionnel. Pour une quatrième année déjà, il discute de sa saison sur la glace, mais aussi de ses expériences à l'extérieur de la patinoire.

Bonjour à vous tous,

Nous reprenons une vieille tradition. À 21 ans, je reste encore jeune, mais j’ai maintenant un peu plus d’expérience. Je vous raconterai les coulisses d’une saison chez les Canadiens de Montréal pour une quatrième année avec ce blogue de LNH.com. Comme dans le passé, je vous parlerai une fois par mois.

Je vous écris à deux jours de l’ouverture de la saison contre les Maple Leafs à Toronto. Martin St-Louis l’a dit plusieurs fois depuis le premier jour du camp. Nous aurons besoin de connaître un bon départ. Nous sortons d’un bon camp et de bons matchs préparatoires.

Nous ne voulons pas nous creuser un trou en raison d’un mauvais mois d’octobre ou mois de novembre. Si nous démarrons la saison du bon pied, nous n’aurons pas à pourchasser les autres équipes, comme nous l’avons fait la saison dernière pour finalement atteindre les séries.

Le thème d’un bon départ n’est pas juste sur le plan collectif. Je devrai également apprendre de mes erreurs. J’ai vécu de mauvais départs à mes deux dernières saisons. Je ne peux répéter la même chose. J’ai hâte à cette nouvelle saison. Je sais ce que je dois faire sur la patinoire pour connaître du succès. Et j’ai l’intention de le démontrer dès le premier match de la saison mercredi soir à Toronto.

Je parle souvent avec Marty. Pour partir du bon pied, je ne dois pas uniquement marquer des buts ou obtenir des points. Quand tu es gros comme moi, tu dois utiliser ton corps. Je ne peux pas juste patiner autour de mes rivaux sans les frapper. J’ai besoin de jouer physique, j’ai besoin d’apporter du papier sablé à notre équipe.

S’il y a un côté rassurant pour moi, c’est que j’aurai encore la chance de jouer à l’aile droite avec Nick Suzuki et Cole Caufield. Nous jouons ensemble depuis longtemps. Nous avons construit une grande complicité et nous connaissons nos tendances, nous savons où nous nous retrouvons sur la glace. Il n’y a toutefois aucune certitude dans la LNH. Nous aurons besoin de jouer du bon hockey afin de rester au sein du même trio.

Quand tu regardes notre formation, il y a une belle profondeur. Il n’y a pas vraiment de chiffre pour décrire nos trios. Nous ignorons qui forme le deuxième trio ou le quatrième trio. Nous avons un équilibre, nous avons quatre trios pour jouer plusieurs rôles. Le chiffre du trio sur papier n’a aucune importance. Les trios doivent faire leur boulot sur la glace.

Je vous décris nos attaquants. C’est plus simple pour moi puisque je suis un ailier. Mais mes coéquipiers à ligne bleue auraient aussi un discours semblable. Il y a de la profondeur chez nos défenseurs. Et nous compterons sur deux bons gardiens en Monty (Samuel Montembeault) et Dobs (Jakub Dobes).

Je n’ai pas peur de le dire. Depuis mon arrivée à Montréal, il s’agit de la meilleure équipe. C’est une chose de le dire, mais nous devrons maintenant le démontrer.

L’an dernier, nous avons franchi une première étape avec notre participation aux séries. Nous voudrons maintenant nous battre pour revivre cette expérience. Nous désirerons gagner plus qu’un match en séries. C’est ce que nous viserons. Mais nous aurons besoin de jouer 82 matchs avant de penser aux séries. Nous devrons gagner notre place.

La fin d’un marathon

Je me réjouis de la fin du camp. J’ai toujours le sentiment que nous venons de terminer un marathon. Nous jouerons maintenant de véritables matchs. Les matchs préparatoires ne sont pas pareils. Je me répète, mais j’ai vraiment hâte à nos premières rencontres. Je trouve qu’il y a une belle énergie au sein de l’équipe. Nous avons passé près d’une semaine à Québec à la fin du camp pour bâtir encore plus notre camaraderie.

Pour notre premier match, nous croiserons un rival de division avec les Leafs. J’aurais aimé mieux ouvrir la saison à Montréal comme l’an dernier, mais je ne fais pas le calendrier! Nous jouerons nos trois premiers matchs sur la route. C’est un cliché, mais nous aurons l’occasion de passer du temps en équipe avec des arrêts à Toronto, Detroit et Chicago.

Demidov : un talent unique

Ce n’est pas un secret. Ivan Demidov a un talent rare. Il est un ailier avec des habiletés incroyables. Le talent lui sort par les oreilles. C’est lui qui dictera sa saison. Nous croyons tous en lui. Nous savons qu’il a le potentiel pour devenir un joueur qui fera la différence pour notre équipe. Ivan marquera plusieurs buts, il réalisera plusieurs jeux spectaculaires, mais il aura aussi besoin de notre aide.

Demidov sera un joueur clé pour le CH, mais j’aurai aussi besoin de l’être. Je désire m’établir comme un ailier dominant dans la LNH. Je veux être celui qui montre le chemin à suivre sur la patinoire. Mais j’ai besoin d’arrêter d’en parler, et le faire.

*Propos recueillis par Jean-François Chaumont, journaliste principal LNH.com