Crosby chaumont 4nations

BOSTON – Sidney Crosby a percuté Mikael Granlund et il a capté avec sa main une passe de Sam Reinhart en se relevant près du cercle central. Le numéro 87 a eu le temps de lever la tête pour bien regarder sa cible et il a décoché un tir précis sur une distance de 87 pieds pour marquer dans un filet désert.

Crosby n’a pas raté son coup. Toujours posté au centre de la patinoire, il a enlacé ses coéquipiers Reinhart, Nathan MacKinnon, Cale Makar et Devon Toews pour célébrer cette victoire. Le capitaine a libéré son équipe en inscrivant le but dans un filet désert dans un gain de 5-3 contre la Finlande, lundi après-midi au TD Garden de Boston.

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« C’était probablement l’un des plus gros buts de ma carrière dans un filet désert, a dit Crosby avec le sourire en coin à la fin de sa mêlée de presse dans le minuscule vestiaire de l’équipe adverse à Boston. J’ai réalisé un placement un peu comme au curling. »

Pour l’équipe canadienne, c’était plus qu’un but. Il s’agissait aussi d’une libération. La Finlande, qui perdait 4-0 après 40 minutes, venait d’inscrire trois buts contre Jordan Binnington. À deux reprises, ils ont déjoué Binnington alors qu’ils étaient six patineurs sur la glace avec le retrait de Juuse Saros.

Mikael Granlund, auteur des deux derniers buts de son équipe, a fait augmenter le niveau de pression à l’intérieur de l’édifice.

« C’était intense à la fin, mais nous avons fait un bon boulot pour réussir le but d’assurance dans le filet désert, a expliqué Brayden Point. Nous pouvions mieux respirer. »

Retour sur la victoire du Canada 5-3 contre la Finlande

Pour 53 minutes, les Canadiens ont dicté le rythme face aux Finlandais. On s’attendait à une petite victoire tranquille. Mais l’équipe d’Antti Pennanen a démontré beaucoup de caractère en inscrivant trois buts dans les sept dernières minutes.

« Je crois que nous avons joué un très bon match, nous avons très bien géré la rondelle et les meilleurs joueurs au monde ont accepté de faire des choses qu’ils n’ont pas l’habitude, a analysé l’entraîneur-chef Jon Cooper. Ils l’ont fait pour le bien de l’équipe. Des gars comme McDavid, Crosby et MacKinnon ont placé des rondelles en fond de territoire, mais nous devions jouer de cette façon pour l’emporter. Notre objectif était aussi de réussir à nous qualifier pour le match de jeudi. S’il y a un autre aspect, nous avons maintenant de bons vidéos à regarder pour notre jeu à cinq contre six (deux buts de la Finlande). »

Jeudi soir, le Canada retrouvera donc les États-Unis dans cette finale de la Confrontation des 4 nations. Il y aura donc une deuxième bataille entre les grands rivaux, mais elle se passera maintenant en territoire hostile pour la formation à la feuille d’érable.

McDavid et MacKinnon : deux fusées

Il y avait une disparité de talent sur papier entre le Canada et la Finlande, mais aussi sur la glace du TD Garden pendant un peu plus de 50 minutes. Menés par ses gros canons, les Canadiens ont réussi à se forger une avance de quatre buts et ils ont chassé du match Kevin Lankinen.

Pour gagner, tes meilleurs joueurs doivent être tes meilleurs joueurs. Connor McDavid (un but, une passe), Nathan McKinnon (deux buts) et Sidney Crosby (un but, une passe) ont fait honneur à ce cliché en jouant un match inspiré. Ils ont donné le ton avec deux filets rapides tôt en première période. Assez discret à ses deux premiers matchs contre la Suède et les États-Unis, Sam Reinhart a aussi eu son mot à dire avec trois passes.

McDavid et McKinnon ont exploité leur grande rapidité du début à la fin pour déstabiliser un groupe de défenseurs des plus fragiles dans le camp finlandais.

« Connor et Nathan ont de grandes attentes envers eux-mêmes et ils comprennent toute la pression qui vient avec cette réalité, a expliqué Crosby. Ils ont l’habitude de jouer sur la grande scène et ils ont encore trouvé des façons de s’illustrer. »

Cale Makar, qui était de retour à son poste à la ligne bleue du Canada, a offert une description parfaite de MacKinnon.

« Quand tu lui donnes la rondelle et qu’il part à galoper, tu sais qu’il trouvera un joueur qui est libre ou qu’il foncera vers le filet, a affirmé Makar. Il est un joueur incroyable et il l’a encore démontré. »

Makar appartient lui aussi à cette catégorie des joueurs uniques. Le numéro 8 a mené les siens avec un temps de jeu de près de 24 minutes face à la Finlande.

« C’était immense de revoir Makar au sein de notre formation, a noté Crosby. Il est tellement bon et il nous a donné une grande dose de confiance. »

Un capitaine qui marche sur les eaux

Toujours aussi loquace, Cooper a envoyé des fleurs à Crosby en décrivant son impact pour les plus jeunes joueurs au sein de son équipe.

« Quand vous croisez un héros, il arrive parfois que la réalité soit moins impressionnante que l'image qu'il dégageait dans votre esprit. Que la lumière soit moins éclatante. Dans le cas de Sidney Crosby, cette lumière reste la même. Il est une véritable inspiration pour nos plus jeunes joueurs au sein du vestiaire et même nos plus vieux. Dans notre pays, Crosby marche sur les eaux, mais il reste tellement humble. On comprend mieux pourquoi il est l’une des personnes les plus respectées dans notre sport. »

Pour ce match contre la Finlande, Cooper a choisi de rester fidèle à Binnington. Le gardien des Blues de St. Louis a réalisé de bons arrêts dans les premières secondes de la rencontre, mais il ne s’est pas montré rassurant dans les dernières minutes.

Il n’y aura toutefois pas de controverse de gardiens. Binnington restera l’homme de confiance pour la finale. Cooper et ses adjoints vont vivre et mourir avec lui.

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 46

Après un bon début de match de la Finlande, Connor McDavid et Nathan MacKinnon ont marqué deux buts en 46 secondes pour donner deux buts d’avance au Canada avec seulement 4:59 d’écoulées au cadran.

Une brigade vulnérable

L’entraîneur finlandais Antti Pennanen a confié au duo formé de Nikolas Matinpalo et de Urho Vaakanainen la lourde tâche de freiner le trio de McDavid, Brayden Point et de Mark Stone.

Le duo s’est fait prendre en défaut sur deux des trois premiers buts du Canada – ceux de McDavid et Point. Le pilote a ensuite jonglé avec ses duos pour éviter cette confrontation. Il a aussi tenté d’envoyer Aleksander Barkov contre McDavid le plus souvent possible.

Contre une formation canadienne aussi redoutable offensivement, il n’y avait quand même pas de solution miracle. Matinpalo et Vaakanainen ont conclu la rencontre avec un différentiel de -3.

Saros en relève

Kevin Lankinen a permis à la Finlande d’arracher une victoire en prolongation contre la Suède dans le deuxième match, mais il n’a pas été à la hauteur face au Canada. Il a donné quatre buts sur 13 lancers et a été remplacé par Jusse Saros après le deuxième but du match de MacKinnon.

Saros a stoppé les 14 tirs dirigés vers lui pour donner la chance aux siens de tenter une remontée dans les dernières minutes de la rencontre. Le portier des Predators s’est montré bien plus solide que lors de son difficile départ contre les États-Unis, qui lui avait éventuellement coûté son poste de partant.

Laine a été « correct »

Avec cette défaite, le tournoi de la Finlande a pris fin, et celui de Patrik Laine aussi. Avec une longue dernière présence de 5:34 au cours de laquelle il a récolté une passe, d’ailleurs.

L’attaquant des Canadiens a conclu le tournoi avec trois aides en autant de matchs, étant blanchi seulement lors de l’affrontement face aux États-Unis. Il n’a cependant décoché que trois tirs au total en passant environ 15 minutes par match sur la patinoire, et n’a pas été d’une grande menace en attaque. Une continuité pour Laine, puisqu’il n’a pas touché la cible à ses dix derniers matchs avec les Canadiens de Montréal.

« Il a été plutôt correct, a dit Pennanen. Il a été meilleur qu’il ne l’était avant le tournoi. Chaque fois qu’il met ce chandail, il joue de bons matchs. Il a été assez correct et solide durant la compétition. »

- Avec la collaboration de Guillaume Lepage, journaliste principal LNH.com