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BROSSARD - Charlie Lindgren est un peu sorti de nulle part en 2016. Le gardien, qui vient tout juste de fêter ses 23 ans, a connu une progression fulgurante lors des derniers mois.

À la fin de la saison dernière, lorsque Carey Price était blessé, Lindgren s'est amené avec les Canadiens en signant un contrat de deux ans, à deux volets, alors qu'il était joueur autonome.
Il a même pu goûter à la Ligue nationale, alors qu'il a disputé un match dans l'uniforme tricolore, le 7 avril 2016.
Comme il a signé une victoire de 4 à 2 contre les Hurricanes de la Caroline et qu'il n'a pas rejoué de match en saison régulière depuis, il a toujours une fiche immaculée dans la grande ligue.
Cette saison, il a encore une fois profité de l'absence de Price (virus) pour passer une semaine dans l'entourage des Canadiens. Son passage a été court, mais très important pour son développement.
«Avec Stéphane Waite [l'entraîneur des gardiens de but du CH], tu apprends chaque jour. J'ai appris plusieurs petites choses de bases. Ensuite, quand je suis allée à St. John's, je me suis senti super à l'aise avec Marco Marciano [entraîneur adjoint des gardiens des IceCaps]. On a une très belle relation. Depuis le début de l'année, je sens que je me suis déjà beaucoup amélioré et que c'est très bon pour mon développement», a indiqué Lindgren, un cerbère de 6 pi 2 po et 190 lb.
La transition entre les rangs universitaires - il a passé trois ans avec les Huskies de St. Cloud State - s'est donc bien faite.
«Je pense que le fait d'avoir joué à un haut niveau collégial lors des dernières années m'a vraiment aidé. Et maintenant, j'adore St. John's. J'aime la ville, on a une bonne équipe, une belle chimie», a poursuivi l'Américain, natif de Lakeville, au Minnesota.
Ignoré, motivé
Lindgren n'a jamais été repêché. S'il a d'abord été offensé d'être ignoré de la sorte, le portier se sert maintenant de cet «affront» comme source de motivation.
«Ça me pousse, sans aucun doute. Je me souviens que ne pas avoir été repêché a été très frustrant, mais au final ç'a été une bonne chose pour moi parce que ça m'a juste motivé. Encore aujourd'hui, quand je joue contre des gardiens qui ont été repêchés dans les mêmes années, je veux juste les battre. Je veux prouver aux autres dirigeants qu'ils ont eu tort. Ça fait partie de mon ADN, je veux être le meilleur», a-t-il admis.
Il n'a peut-être qu'un match d'expérience dans la LNH, mais il peut tout de même se vanter d'être sur la photo d'équipe officielle des Canadiens, en raison d'un concours de circonstances.
«Ça, c'est très cool. La photo des gardiens avec Waite, Price et Al Montoya… je l'adore. C'est vraiment une belle expérience», a mentionné Lindgren.
Une nouvelle famille
Pour la première fois de sa vie, Lindgren est éloigné de sa famille. C'est donc une toute nouvelle vie «d'adulte» que lui offre Terre-Neuve.
«J'ai été assez chanceux pour jouer près de la maison à l'université, alors je voyais ma famille tout le temps.
Évidemment, cette année, je ne l'ai pas vue du tout. On se parle avec FaceTime tous les jours. C'est le plus gros changement dans ma vie», a confié Lindgren.
À St. John's, il habite avec ses coéquipiers Tom Parisi et Ryan Johnston. Si les trois ont des talents «similaires» pour la cuisine, Lindgren admet qu'il a également fait de grands progrès à ce chapitre. Mais il faut dire qu'il partait de loin. Même… très loin.
«Quand j'étais au collègue, je n'avais aucune idée quoi faire dans une cuisine. Je ne faisais que des plats qui allaient dans le micro-ondes. Mes colocs de l'époque se moquaient toujours de moi. Je dois avoir gagné un peu en maturité depuis», a-t-il dit en riant.
Avec les IceCaps, le jeune gardien a aussi trouvé un grand frère en Yann Danis. L'ancien gardien des Canadiens, maintenant âgé de 35 ans, agit un peu comme mentor avec lui, ce qui plaît à l'entraîneur-chef Sylvain Lefebvre.
«Charlie a une bonne tête sur les épaules et c'est un gars qui est quand même en contrôle de ses émotions. C'est un compétiteur, un gars qui veut gagner et qui veut le filet. Yann Danis lui apporte son expérience. C'est un gars calme, qui ne parle pas fort. Je pense que ça lui amène une présence calmante», a noté l'entraîneur.
Lindgren est du même avis.
«Il agit clairement comme un grand frère. Il a été si bon pour moi. Il y a quelques semaines, on a eu quelques matchs difficiles de suite et il m'a dit de ne pas m'en faire. C'est toujours plaisant de lui parler. Il a beaucoup d'expérience et a un grand talent. J'aime quand il m'éclaire et m'en apprend», a-t-il conclu celui qui prévoit terminer son baccalauréat en Études générales d'ici deux ou trois ans.