Mathieu Joseph Ottawa badge Chaumont

OTTAWA – Mathieu Joseph ne vit pas sur une autre planète. Il sait que son nom circulait dans les rumeurs avant le début de la saison et que le phénomène risque de ressurgir d’ici la date limite des transactions du 8 mars. 

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Malgré cette réalité, Joseph dort paisiblement. Il est heureux avec les Sénateurs et il ne s’imagine pas dans une autre ville de la LNH. 

« Je veux rester à Ottawa, a-t-il dit en rangeant son équipement à sa sortie de l’entraînement matinal, lundi, au Centre Canadian Tire. On a une belle équipe, un beau noyau et je crois au futur de l’organisation. Je suis bien ici, je reste proche de ma maison. Mais le hockey reste une business. Il y a des trucs que je ne contrôle pas. Je ne veux juste pas y penser. »

Âgé de 26 ans, le Québécois a assez d’expérience pour savoir qu’il n’est jamais à l’abri complètement d’un échange. Il a connu ce sentiment le 20 mars 2022 quand le Lightning de Tampa Bay l’a échangé aux Sénateurs. 

Sur le plan contractuel, Joseph a une empreinte salariale de 2,95 millions $ cette saison et pour encore les deux années suivantes. 

Juste des distractions

Avant le début de la saison, les Sénateurs se retrouvaient coincés dans la gestion du plafond salarial. Pierre Dorion, l’ancien directeur général de l’équipe, n’avait pratiquement pas d’argent pour s’entendre avec Shane Pinto. Les Sens n’ont finalement pas eu à négocier avec cet enjeu puisque Pinto a reçu à la fin du mois d’octobre une suspension de 41 matchs pour son implication dans des paris sportifs. 

Mais avant que l’histoire de Pinto sorte au grand jour, Joseph a navigué avec les bruits à son sujet. 

« Non, ce n’était pas difficile, a-t-il répliqué rapidement. Je voyais ça partout. Il y avait même des partisans qui venaient me voir et ils me remerciaient pour mon temps à Ottawa. J’étais toujours un joueur des Sénateurs, je n’avais même pas été échangé. J’ai entendu cette rumeur un peu partout. Malgré cela, je gardais ma concentration. Je me connais comme joueur de hockey. Je suis un gars polyvalent et je peux jouer un paquet de rôles au sein d’une équipe. 

« L’an dernier, j’avais connu une saison moyenne et j’imagine que les rumeurs partaient pour cette raison. Je connais aussi les risques du métier. Mais je ne trouvais pas ça lourd ou pénible. »

Un rythme à regagner

Joseph n’a jamais changé de camp. Et Pinto a fini par réintégrer la formation des Sénateurs depuis le 21 janvier. L’Américain a paraphé un contrat d’une saison à un salaire de 775 000$. 

De l’avis des collègues attitrés à la couverture des Sénateurs, Joseph est l’un des joueurs les plus fiables cette saison à Ottawa. Le grand frère de Pierre-Olivier, un défenseur avec les Penguins de Pittsburgh, n’a toutefois pas le même son de cloche quand on lui demande s’il est heureux de sa saison.

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« Ce n’est pas si pire, a-t-il répondu. Si je suis heureux de mon jeu, je te réponds oui et non. J’ai perdu un peu mon rythme avec ma blessure au mois de décembre. Je trouve que je jouais bien avant ça, j’avais beaucoup de patience avec la rondelle. J’ai ralenti un peu à mon retour puisque je cherchais mon synchronisme et ma confiance aussi, surtout avec la rondelle. Je trouve que je crée moins de jeux récemment et je deviens moins patient. Je sais que ça reviendra. 

« Je n’ai pas manqué un temps énorme, c’était juste trois semaines, a-t-il poursuivi. Mais quand tu sautes trois semaines, ça représente dix matchs. Pour être honnête, je trouve que je ne joue pas mal, mais je dois plus saisir mes chances. J’ai manqué des buts sur des occasions en or, je dois finir mes jeux. »

En 35 matchs cette saison, Joseph a marqué huit buts et ajouté 14 passes pour 22 points. Il a aussi l’un des rares dossiers positifs chez les Sénateurs à plus-6. Il s’est absenté pour dix rencontres au mois de décembre en raison d’une blessure au bas du corps.

Il a joué dix matchs depuis son retour au jeu, obtenant seulement deux buts et une passe. En plus de chercher à retrouver son rythme, il a eu à s’adapter à la présence d’un nouvel entraîneur-chef en Jacques Martin.   

Dans une saison où les défaites sont trop présentes, Martin avait un sourire dans le visage en décrivant l’impact de son ailier. 

« Mathieu amène de la rapidité, mais il est aussi fiable défensivement. Il aide notre jeu sur les unités spéciales, surtout en infériorité numérique. Il apporte aussi un élément de robustesse grâce à sa vitesse. »