Jacques Martin Lepage

MONTRÉAL – La méthode Jacques Martin commence lentement à faire son chemin dans le vestiaire des Sénateurs d’Ottawa.

L’équipe n’est pas parvenue à changer le cours de sa saison depuis que le vétéran pilote a remplacé D.J. Smith derrière le banc – elle montre une fiche de 6-9-1 sous sa gouverne – mais ses enseignements et sa philosophie portent fruit dernièrement.

« Ça prend du temps établir certaines choses, a plaidé le défenseur Thomas Chabot. Jacques apporte beaucoup de détails et beaucoup d’ajustements, et c’est ce qu’on commence à voir. Tout le monde s’adapte de mieux en mieux et fait attention à sa manière de jouer. »

Si le directeur général Steve Staios souhaitait administrer un électrochoc en congédiant Smith, il n’est pas venu. Mais les résultats du travail que Martin accomplit avec la structure défensive de ce groupe, en ce moment, se verront à long terme. C’est probablement ce dont cette formation avait le plus besoin.

« Si tu veux gagner régulièrement, c’est important d’avoir le même engagement sans la rondelle qu’avec la rondelle, a fait valoir Martin. J’en parle beaucoup depuis mon arrivée. Il faut s’habituer à ne pas tricher et à prendre les bonnes décisions sans la rondelle. On doit avoir la même urgence. »

« On accordait beaucoup de chances de qualité, a ajouté Chabot. Chaque joueur avait des correctifs à apporter et Jacques est un spécialiste là-dedans. Il prend le temps de bien expliquer et de faire du vidéo pour s’assurer que tout le monde comprend bien. Ça fait de plus en plus effet et tout le monde comprend mieux. »

Depuis leur séquence de cinq revers pour entamer la nouvelle année, les Sénateurs ont récolté au moins un point dans quatre de leurs cinq derniers matchs (3-1-1).

Ils ne sont pas encore devenus des spécialistes défensifs, toutefois. Loin de là. La troupe de Martin est celle qui a accordé le plus de buts dans la Ligue depuis qu’il a pris les rênes de l’équipe; elle en a donné 65 en 16 matchs, pour une moyenne de quatre buts alloués par rencontre.

Il y a encore beaucoup de pain sur la planche, donc.

« À mon premier passage à Ottawa, j’ai pu inculquer des habitudes de travail et la compréhension du jeu à des joueurs qui commençaient leur carrière, a expliqué Martin. Là, j’ai un groupe qui a déjà de l’expérience, un style et une philosophie établie. Ce n’est pas facile d’apporter des changements du jour au lendemain.

« Ils doivent opérer les changements et se laisser convaincre que les résultats seront mieux à long terme. »

On peut donc comprendre que la deuxième portion de la saison sera consacrée à l’enseignement et à l’évaluation des effectifs en vue de la prochaine campagne. Derniers dans l’Est, les Sénateurs peuvent difficilement espérer regagner du terrain au point de se faufiler en séries éliminatoires.

Avant le match face aux Canadiens de Montréal, mardi (19 h HE; RDS, TSN2, TSN5), ils accusaient 18 points de retard sur le Lightning de Tampa Bay et la deuxième place de quatrième as, avec cinq matchs de plus à disputer.

« Si on regarde le portait d’ensemble, ce n’est pas nécessairement positif, a conclu l’attaquant Mathieu Joseph. Il reste encore la moitié de la saison et beaucoup de choses peuvent se produire. Tout est tellement hors de notre contrôle qu’on peut juste se concentrer sur le prochain match. »