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QUÉBEC - En une vingtaine d'années d'existence, les Predators de Nashville ont eu peu de hockeyeurs québécois ou francophones dans leurs rangs. Le plus célèbre d'entre eux a été l'attaquant Jean-Pierre Dumont, qui a joué pendant cinq saisons avec l'équipe et dont la famille est établie dans la région de Nashville.
Ce n'est pourtant pas parce que les Predators ne s'abreuvent pas à la source du Québec. Ils ont un recruteur au Québec, le Trifluvien Jean-Phillipe Glaude, en qui ils vouent une grande confiance et qui leur a dégoté l'attaquant Frédérick Gaudreau et le défenseur Samuel Girard au cours des dernières années.

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Gaudreau, engagé comme joueur autonome le 5 janvier 2016, a encore une saison de contrat à écouler dans l'organisation tandis que Girard, choix de deuxième tour en 2016 (47e au total) de l'équipe, a été échangé à l'Avalanche du Colorado, le 5 novembre 2017.
D'autres pourraient bientôt faire leur place sous le soleil du Tennessee parce que la filière québécoise - ou la « filière Glaude » - est bien vivante au sein du principal club-école des Predators, à Milwaukee.
La saison dernière, il y a eu six Québécois qui ont évolué chez les Admirals. À la fin, ils étaient cinq, Jeremy Grégoire, anciennement des Canadiens de Montréal, ayant été échangé pendant la saison. Les Predators ont également fait l'acquisition de Laurent Dauphin des Coyotes de Phoenix en cours de route. Dauphin, 23 ans, s'est lié à l'organisation pour cette saison.
L'attaquant Anthony Richard, 22 ans, ainsi que les défenseurs Alexandre Carrier, 22 ans, et Frédéric Allard, 21 ans, sont trois espoirs que les Predators ont repêchés.
Richard, natif de Trois-Rivières, a d'ailleurs fait ses débuts dans la LNH, la saison dernière, le temps d'un match qu'il a disputé contre les Blackhawks de Chicago, le 1er décembre.

L'attaquant Mathieu Olivier s'est greffé au groupe à titre de joueur autonome, la saison dernière, après avoir complété son parcours dans les rangs juniors avec le Phoenix de Sherbrooke.
Pas de dépaysement
« Nous étions un peu trop, je ne peux même pas dire combien », rigole Carrier quand on lui pose la question.
« On oublie parfois que nous ne sommes plus avec une équipe junior au Québec tellement on se parle en français, ajoute Richard. Ça arrive qu'on se le fasse reprocher par nos coéquipiers, mais c'est fait avec humour. Ça se passe très bien entre nous tous. »
Ils aspirent tous à faire le saut dans la LNH, en se serrant les coudes. L'entraide est leur marque de commerce.
« L'intégration est pas mal plus facile », souligne Richard, qui a fait partie de la même équipe que Carrier et Allard à l'occasion du Boot Camp de Québec, en fin de semaine dernière. « Les gars t'aident à te trouver un appartement et pour plein d'autres trucs, comme les cartes de crédit. J'étais cochambreur avec Mathieu Olivier la saison dernière et ça m'a fait plaisir de l'aider. C'est le "fun" de redonner aux jeunes. À mes débuts, j'avais apprécié que de plus vieux m'aident. »
Allard a souligné que des collègues québécois, comme Pierre-Cédric Labrie et Gaudreau, lui avaient permis de se dégourdir à son arrivée dans l'organisation, il y a deux ans.
« Nous ne sommes pas dépaysés en tout cas, mentionne Carrier. C'est rassembleur d'être plusieurs Québécois ensemble. C'est le "fun" de pouvoir parler à quelqu'un dans sa langue quand ça va moins bien. »
Progression satisfaisante
Richard, choix de quatrième tour en 2015 (100e au total), a été le premier du trio à jouer dans la LNH. Carrier, choix de quatrième tour en 2015 (115e au total) et Allard, sélection de troisième ronde en 2016 (78e au total), piaffent d'impatience de se voir offrir la chance.
« Je suis satisfait de la troisième saison que je viens de compléter à Milwaukee, dit Carrier qui a été le deuxième marqueur des Admirals derrière Richard, avec 37 points. La deuxième saison s'était moins bien passée pour moi et je suis content d'être revenu fort. Tout avait super bien été à ma première saison que je ne me suis pas trop méfié de l'adversité.
« Nous voulons tous monter dans la Ligue nationale, continue-t-il. Il arrive qu'on se taquine entre nous, mais c'est une saine compétition. Nous étions tous contents pour Anthony quand il a été rappelé, la saison dernière. »
Allard, qui demeure dans la région de Québec, connaissait une bonne deuxième saison à Milwaukee, au moment où il a subi une blessure à une épaule.

« J'ai manqué un mois et demi d'activités à un mauvais moment parce que le calibre était relevé à mon retour au jeu après les Fêtes, explique-t-il. Je suis satisfait de ma progression. J'ai eu comme partenaire de jeu Jarred Tinordi (premier choix des Canadiens en 2010). Il m'a donné de la confiance, en m'aidant à peaufiner mon jeu en défense. Je dois me renforcer et jouer un style plus physique, c'est ma lacune. Mais je suis prêt à être patient. »
Richard n'a visionné que dernièrement la bande vidéo de sa performance contre les Blackhawks.
« J'étais satisfait de ce que j'ai vu. Je me souviendrai longtemps de cette folle journée. L'adrénaline avait compensé le manque d'énergie, mentionne-t-il. J'ai goûté à la Ligue nationale, je veux maintenant y goûter davantage. Les Predators ont une excellente équipe, mais je suis encore jeune. La clé, c'est de rester patient. »