Coburn and mother TBL

Comme ce serait le cas pour n'importe quel fils, Braydon Coburn s'inquiète pour sa mère, qui travaille dans le domaine de la santé durant la pandémie de coronavirus.

Mais le défenseur du Lightning de Tampa Bay ne va même pas tenter de supplier sa mère, Gwen, qui est infirmière clinicienne spécialisée en injections et perfusions à Saskatoon, en Saskatchewan, de se retirer de son travail pour se protéger.

Il la connait trop. Il sait que ce n'est pas son genre.

« C'est certain que tu t'inquiètes un peu, mais quand j'étais plus jeune, elle était technicienne ambulancière paramédicale, et en entendant certaines histoires, nous étions encore plus inquiets, a raconté Coburn. Il s'agissait de moments effrayants. Une fois, elle faisait un transfert à l'extérieur de Regina, et quelqu'un a tenté de la pousser en dehors de l'ambulance. Elle a toujours été dans le domaine de la santé et elle est très forte. Nous sommes très fiers d'elle. Elle en a fait beaucoup pour aider plusieurs personnes. C'est sa vocation depuis longtemps. »

La seule différence pour Gwen en ce moment, c'est la protection et l'anxiété associées à son travail, tant dans les cliniques où elle travaille que lorsqu'elle effectue des visites à domicile pour donner des médicaments et des infusions à des patients immunosupprimés qui ne peuvent pas se les administrer eux-mêmes.

Le coronavirus, qui a contraint la LNH à mettre sa saison sur pause le 12 mars, a fait en sorte que tous les travailleurs de la santé ont dû améliorer leur protection en utilisant des masques, des visières, des gants, des blouses et des bottines.

Gwen a également dû s'en remettre à la bonne foi de ses patients, afin que ces derniers disent la vérité sur leur état de santé lorsqu'ils sont filtrés par un collègue à la clinique ou par elle-même lorsqu'elle doit se déplacer à domicile.

Sa clinique ne peut actuellement pas procéder au test de dépistage du coronavirus.

« Quand ils te disent qu'ils se sont isolés, tout comme leurs proches qui les côtoient, tu dois leur faire confiance, a expliqué Gwen. Il faut traiter chaque personne comme si elle était porteuse du virus, même si elle dit ne pas être atteinte de la maladie ou qu'elle ne montre aucun symptôme. »

Cela dit, Gwen a mentionné que son équipement de protection est plus important pour protéger ses patients d'elle-même que le contraire, puisqu'elle est plus à risque d'être exposée au coronavirus avec ses déplacements et ses visites à domicile, alors qu'elle couvre un territoire dans un rayon d'un peu plus de 320 kilomètres autour de Saskatoon.

« J'ai 55 ans et j'habite avec deux chiens, donc je ne peux pas exposer quelqu'un d'autre chez moi. Mes enfants sont tous grands et indépendants », a affirmé Gwen. Mais ai-je peur d'être asymptomatique et de transmettre la maladie à mes patients? C'est ma plus grande crainte. J'aimerais qu'on puisse tester tout le monde, particulièrement tous les travailleurs de la santé, mais il y a tellement peu de tests disponibles que l'on peut seulement tester les gens qui montrent des symptômes. Je n'en ai pas, donc je ne passe pas le test, mais tout le monde pourrait être porteur du virus. »

Braydon a expliqué que son anxiété vient plutôt du fait que sa mère habite seule et qu'elle doit s'isoler quand elle ne travaille pas.

« Elle est seule, a dit Braydon. J'imagine qu'elle voit ses patients et certains collègues, mais il y a peu d'interactions sociales. Nous avons discuté par FaceTime. C'est très difficile. J'ai deux enfants, mon frère en a trois, mon autre frère en a deux, ma sœur en a un et mon troisième frère en a un. Les enfants se retrouvent devant la caméra et on ne peut plus s'entendre parce que tout le monde crie. »

Mais ces moments sont les plus relaxants pour Gwen.

Elle passe la majeure partie de sa journée avec un masque, une visière, des gants, une blouse et des bottines, ayant de la difficulté à respirer et à parler à ses patients en raison de tout cet équipement. Elle retire sa protection une fois qu'elle n'est plus avec ses patients ou lorsqu'elle prend une pause.

C'est la nouvelle réalité de Gwen et des autres travailleurs de la santé, qui ne seront peut-être jamais à l'aise dans cette situation. Mais ce qu'on ne pourra jamais enlever à Gwen, c'est l'amour de sa famille et de son fils, qui admire sa mère au plus haut point.

« Les précautions qu'elle doit prendre, l'importance de son travail, son rôle et son professionnalisme me rendent très fier, a affirmé Braydon. Je ne lui dis pas assez souvent, mais je suis très fier d'elle. »

Ces propos donnent envie à Gwen de travailler encore plus fort.

« D'entendre mon fils dire qu'il est fier de moi et mes enfants m'admirer pour mon travail est probablement la plus belle chose que j'ai entendue depuis longtemps, a dit Gwen. J'adore mon travail. J'ai l'un des plus beaux emplois au monde. »