« Je n’ai jamais pensé que nous allions perdre même quand nous tirions de l’arrière 2-0 et que rien ne fonctionnait, a indiqué DeBoer. Tout le monde dans le vestiaire savait qu’il allait se passer quelque chose, et Rantanen a mis l’équipe sur ses épaules lors des dix dernières minutes.
« Ce groupe est spécial. On a connu beaucoup d'adversité cette saison et les joueurs n’ont jamais abandonné et ont fait mentir nos dénigreurs. Je savais que quelque chose allait se passer, mais je ne pouvais prédire un tel revirement.
« J’ai seulement vécu un autre match comme celui-là. »
Il n’y a eu que trois autres rencontres comme celle-là dans l’histoire de la LNH, où une équipe a comblé un retard de plus d’un but en troisième période pour gagner un match no 7. Avant samedi, la dernière fois que ça s’était produit remontait à la première ronde de l’Association de l’Ouest en 2019, quand les Sharks de San Jose avaient défait les Golden Knights de Vegas 5-4 en prolongation.
Qui était l’entraîneur de San Jose?
Vous l’aurez deviné : DeBoer.
Les Sharks tiraient de l’arrière 3-0 au troisième engagement quand l’attaquant des Golden Knights Cody Eakin a écopé d’une pénalité majeure de cinq minutes pour un double échec à l’endroit de l’attaquant Joe Pavelski. Les Sharks avaient explosé avec quatre buts en avantage numérique, prenant les devants 4-3. Après avoir accordé le but égalisateur en fin de troisième engagement, ils avaient gagné en prolongation.
« Le fait que j’aie été du bon côté dans deux matchs no 7 comme ceux-là est… », a amorcé DeBoer, sa voix se perdant dans un songe. « C’est fou. »
Tu as besoin d’un peu de chance et de bonnes équipes pour avoir une fiche de 9-0 en matchs no 7, mais tu as aussi besoin d’être un bon entraîneur.
C’est loin d’être uniquement de la chance. DeBoer a remporté 92 matchs de séries, au premier rang chez les entraîneurs actifs et au huitième échelon dans l’histoire de la LNH. Seul le défunt Pat Quinn a remporté plus de matchs en séries (94) sans gagner la Coupe Stanley.
DeBoer a gagné 18 séries en 10 participations au tournoi printanier et il aura la chance d’améliorer cette statistique en deuxième ronde contre les Blues de St. Louis ou les Jets de Winnipeg, qui jouent le match no 7 de leur série de première ronde au Canada Life Centre dimanche (19 h HE; TVAS, CBC, SN, TBS, MAX, FDSNMW).
Deux fois, DeBoer a atteint la finale de la Coupe Stanley : avec les Devils du New Jersey en 2012 et les Sharks en 2016. Dans chacun de ces parcours, il a dû remporter un match no 7.
Les cinq dernières fois où ses équipes se sont qualifiées pour les séries, elles ont atteint la finale de l’Association de l’Ouest : les Sharks en 2019, les Golden Knights en 2020 et 2021, et les Stars en 2023 et 2024. DeBoer a remporté deux matchs no 7 en 2019. Chacun des autres parcours a été composé d’une victoire dans un match no 7.
« Lorsque j’étais petit, je ne pense pas que je rêvais d’être entraîneur dans un match no 7, a affirmé DeBoer. Ce n’était pas mon rêve. Mais nous faisons ce travail pour vivre un match no 7.
« Ils sont tous tellement différents. Il y a tellement de situations différentes – à l’étranger, à la maison, en prolongation, en deuxième prolongation. Évidemment, ça donne de beaux souvenirs. En fait, je n’en ai aucun mauvais et je n’en veux pas non plus. »
DeBoer était à égalité avec Darryl Sutter (8-3) pour le plus de gains dans un match no 7 parmi les entraîneurs.
Il a appris à connaître Sutter en travaillant comme entraîneur adjoint avec Brent Sutter, le frère de Darryl, avec le Canada en vue du Championnat mondial junior de la FIHG 2005. Lors du camp estival à Calgary, Brent avait fait appel à Darryl comme entraîneur invité.
« Quand il est entré dans le vestiaire, tu aurais pu croire qu’il s’agissait d’un match no 7 en finale de la Coupe Stanley, a raconté DeBoer. Les jeunes se seraient fondus dans le mur s’ils avaient pu. »
DeBoer a éclaté de rire.
« Je pense que Darryl et moi avons différentes approches, a-t-il ajouté. Je ne suis pas certain que je pourrais avoir le même effet. »
Ce n’est ni la force de DeBoer ni son style. Il a répété à différentes occasions à quel point il aime le défi unique de diriger en séries, de faire face à la même équipe soir après soir et de s’adapter en cours de série. Ses joueurs parlent de son attention aux détails et de sa préparation.
Comment est DeBoer le jour d’un match no 7?
« C’est une partie comme une autre », a répondu le joueur de centre Wyatt Johnston. « Bien entendu, c’est un gros match, mais il ne fait rien de trop fou. »
Comment était DeBoer après un autre match no 7 complètement fou samedi?
« Comme coach Pete l’a dit dans son discours d’après-match, il n’a jamais douté », a lancé Johnston.