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EDMONTON – Il est plutôt rare de voir les Panthers de la Floride s’écraser de la sorte quand ils ont le plein contrôle d’une rencontre. Dans ce cas-ci, le terme « rare » est un euphémisme : ça n’arrive tout simplement jamais.

En tout cas, pas depuis l’arrivée de Paul Maurice à la barre de l’équipe, il y a trois saisons. Avant le premier match de cette finale face aux Oilers d’Edmonton, la formation floridienne avait une fiche de 31-0 quand elle détenait l’avance après une ou deux périodes en séries.

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Mercredi, elle avait les devants 2-1 après 20 minutes. C’était 3-2 après 40 minutes. Ça sentait la victoire.

« On a connu notre meilleure période en deuxième, a analysé l’attaquant Sam Bennett, auteur de deux buts. Nous étions bons en échec avant et nous avons réussi à créer plusieurs revirements dans cette période. Ensuite, j’ai trouvé qu’on s’est un peu assis sur notre avance en troisième quand ils ont poussé. »

C’est une façon polie de le dire. Les Oilers ont dominé 14-2 au chapitre des tirs au dernier engagement, et ce qui devait arriver arriva. Mattias Ekholm a créé l’égalité pour envoyer tout le monde en prolongation, et Leon Draisaitl a tranché le débat en surtemps, procurant aux siens une victoire de 4-3.

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Les Panthers ont donc non seulement échappé une avance de deux buts, ils en ont encaissé trois sans riposte pour se retrouver en retard dans la finale – une situation qu’ils n’avaient pas vécue, l’an dernier, quand ils ont triomphé des Oilers en sept rencontres.

« Ils ont poussé fort, a souligné Brad Marchand, qui a inscrit l’autre but des Panthers. Il y a quelques rondelles que nous n’avons pas envoyées en fond de territoire. Nous devons être un peu meilleurs pour réussir des jeux sous pression et nous servir de notre vitesse.

« On s’est fait prendre. On ne faisait que rejeter la rondelle dans leur territoire, ils la reprenaient et revenaient vers nous en contre-attaque. Nous devons nous ajuster dans cet aspect du jeu. »

Les Panthers, habituellement si solides et imperturbables avec l’avance, ont peut-être maintenant devant eux un adversaire capable d’afficher le même calme et la même confiance en leur plan, qu’importe les aléas d’un match. Ils ont devant eux un adversaire qui a l’expérience de cette grande scène.

Ils devront sans doute s’en méfier davantage pour la suite des choses. Cette bête ne se laisse pas amadouer comme celles qu’ils sont parvenus à dresser jusqu’ici dans ce parcours.

« Nous étions en bonne posture à 3-1, nous imposions notre rythme à ce moment, a observé Maurice. Nous appliquions beaucoup de pression. Ils ont réduit l’écart, et ensuite, il y a des jeux que nous n’avons pas su compléter. Nous étions trop prudents avec la rondelle. Mais ça ne m’inquiète pas particulièrement. »

Ça ne devrait pas être le cas. Cette impressionnante séquence allait prendre fin un jour ou l’autre. Elle a simplement un peu plus d’amplitude compte tenu du contexte.

« Ce sera une longue série, a assuré Marchand. Personne ne s’attendait à ce que ce soit facile. Nous pouvons apprendre des choses de ce match et passer à autre chose. »

Pas de bonnet d’âne

Tomas Nosek aura un peu plus de travail à faire que ses coéquipiers pour parvenir à tourner la page sur ce dur revers. C’est sa pénalité pour avoir retardé le match qui a ouvert la porte aux Oilers en toute fin de prolongation. Connor McDavid et Draisaitl n’en demandaient pas autant.

« Ce sont des choses qui arrivent dans un match, a relativisé Marchand. C’est un mauvais bond. Tomas a été excellent pour nous tout au long de la saison et des séries. On est tous derrière lui. »

Maurice a d’ailleurs l’intention de faire un peu de renforcement positif avec son attaquant d’ici au début du prochain match, vendredi. Il a déjà commencé son travail devant les médias.

« Quand nous sommes tombés en retard 0-2 contre les Maple Leafs de Toronto (au deuxième tour), c’est son trio qui a orchestré le renversement de situation, a rappelé l’habile pilote. Nous ne serions pas ici sans Tomas Nosek. C’est un jeu malchanceux.

« Ce sera difficile pour lui pendant quelques heures. On va s’assurer qu’il ne mange pas seul ce soir. Il y aura beaucoup de gars à sa table pour lui rappeler à quel point il a été bon pour nous dans ce parcours. »