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EDMONTON – Il n’existe pas une formule secrète, mais les grands joueurs connaissent la recette pour élever leur jeu dans les moments cruciaux. Leon Draisaitl et Connor McDavid l’ont démontré une fois de plus dans ce gain de 4-3 en prolongation des Oilers d'Edmonton contre les Panthers de la Floride, mercredi, lors du premier match de la finale de la Coupe Stanley.

Les Oilers ont signé un quatrième gain en quatre tentatives en prolongation depuis le début des séries. Trois des quatre fois, Draisaitl est celui qui a tranché le débat. Auteur du but décisif dans le match no 4 au premier tour face aux Kings de Los Angeles et lors du match no 2 au deuxième tour face aux Golden Knights de Vegas, l’Allemand a répété le même scénario pour ce premier duel face aux Panthers.

« C’est difficile de décrire les émotions d’un but gagnant en prolongation pour un match de la finale, a affirmé Draisaitl. Nous nous retrouvions en supériorité numérique et nous voulions terminer ce match. Mais il y a eu des jeux incroyables qui ont mené à mon but. Ça pouvait sembler facile pour moi. Je n’avais qu’à loger la rondelle dans le filet. Il s’agit d’un sentiment unique. Mais nous devons maintenant nous concentrer pour le prochain match. »

Avec trois buts gagnants en prolongation lors d’un même parcours éliminatoire, Draisaitl a écrit son nom dans le livre des records de la LNH. Il partage cet honneur avec quatre autres joueurs, dont deux qui participent à cette finale de 2025 : Matthew Tkachuk (2023 avec les Panthers) et Corey Perry (2017 avec les Ducks). Maurice Richard (1951 avec les Canadiens) et Mel Hill (1939 avec les Bruins) sont les deux autres.

Les Oilers ont senti l’odeur du sang dans les dernières minutes de la prolongation. Tomas Nosek a ouvert la porte à l’équipe locale en écopant d’une punition en dégageant la rondelle dans les gradins alors qu’il se retrouvait en territoire défensif.

Cette erreur de Nosek, qui n’a joué que 9:20 dans ce match, était celle de trop pour les Panthers.

Avec 31 secondes à jouer dans cette quatrième période, Draisaitl a placé la touche finale à un jeu orchestré à merveille par le capitaine Connor McDavid et par le bon vieux vétéran, Corey Perry. Le numéro 29 a déjoué Sergei Bobrovsky d’un tir sur réception pour mettre le feu au Rogers Place.

« Il faut regarder tous les jeux avant ce but », a rappelé Draisaitl qui partageait le podium en compagnie de McDavid dans la salle de conférence de presse après le match. « J’attendais dans l’enclave et je voyais le jeu se développer. Je suis celui qui a marqué le but, mais tout le travail s’est fait en amont. Il y a eu plusieurs gros jeux d’affilée. J’ai reçu une passe magnifique de Connor. »

Sur la séquence du but décisif, les cinq joueurs des Oilers ont touché à la rondelle pour mystifier le quatuor défensif des Panthers en infériorité numérique. Ryan Nugent-Hopkins a refilé la rondelle à Evan Bouchard à la pointe, Bouchard l’a redonné à Nugent-Hopkins qui a ensuite repéré Perry en se servant encore une fois de la bande. Perry a attiré le défenseur Niko Mikkola vers lui et il a réussi une sublime passe de dos du revers en direction de McDavid. Le numéro 97 des Oilers a ensuite glissé la rondelle sous Aleksander Barkov pour trouver le bâton de Draisaitl.

En dix secondes, les Oilers ont bougé la rondelle d’une façon magistrale et ils ont reçu la récompense qu’ils méritaient avec le but vainqueur.

Les éloges des coéquipiers

Ralenti par une fracture aux côtes au printemps dernier, Draisaitl n’avait obtenu que trois passes en sept rencontres en finale face aux Panthers. Il s’est libéré d’un certain poids sur le plan psychologique avec deux buts dès le premier match cette année. Il avait ouvert le pointage dès la 66e seconde en bondissant sur un retour de Kasperi Kapanen.

« Nous ne gagnons pas ce match sans Leon ce soir, c’est tout dire, a dit le défenseur Mattias Ekholm. Il est l’un des deux meilleurs joueurs de notre équipe, mais aussi de la LNH. Ils sont phénoménaux. »

McDavid a également offert des fleurs à son fidèle partenaire.

« On ne peut pas chiffrer tout ce qu’il fait pour notre équipe, a souligné l’Ontarien. C’est inestimable. Il marque de gros buts, il gagne des mises en jeu et il joue bien dans son propre territoire. Ses qualités défensives ne sont pas assez reconnues. Il n'y a peut-être personne de meilleur que lui. »

S’il y a un joueur qui peut s’élever au-dessus de Draisaitl, c’est bien McDavid. Mais il restera trop humble pour le dire. En plus de sa passe sur le but en prolongation, le capitaine a obtenu une passe sur le but égalisateur, celui d’Ekholm, en troisième période.

Les Oilers ont donc effacé un retard de 3-1 pour gagner ce premier match de la finale. Et ils n’auront plus à douter des effets d’un mauvais départ. L’an dernier, ils avaient perdu les trois premiers matchs contre les Panthers avant de pousser cette finale jusqu’à la limite.

Panthers vs Oilers | Match no 1, finale de la Coupe Stanley | Résumé

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 33:02

C’est le temps de jeu du défenseur des Panthers, Aaron Ekblad. Il a été le joueur le plus utilisé chez les deux équipes dans ce premier marathon.

Une foule nerveuse

On s’attendait à une ambiance de carnaval à Edmonton pour le premier match de cette finale revanche. On a toutefois eu droit à une foule nerveuse et réactive plutôt que proactive. À certains moments de la rencontre, surtout quand les Panthers ont pris deux buts d’avance, le silence s’est installé au Rogers Place.

Le but de Leon Draisaitl après 66 secondes de jeu aurait dû mettre le feu aux poudres, mais même malgré cette avance hâtive, les amateurs ont semblé hésitants. Peut-être connaissent-ils trop bien les Panthers et leur tendance à ne jamais lâcher le morceau.

Les partisans ont réussi à racheter leur lent départ en se rangeant à fond derrière leurs favoris durant la prolongation qu’ils ont largement dominée.

L’art de se racheter

Stuart Skinner n’a pas connu le début de série le plus rassurant du point de vue statistique devant la cage des Oilers. Sans nécessairement mal paraître, il a cédé trois fois sur les huit premiers tirs.

Le gardien a cependant permis aux siens de demeurer dans le match au deuxième engagement quand les Panthers ont pris sa cage d’assaut. Il n’a rien pu faire sur le premier lancer de la période, celui de Sam Bennett, et il a ensuite repoussé les 16 rondelles suivantes avant de retraiter au vestiaire.

« Je savais que les Panthers étaient pour rebondir en deuxième période puisque nous avions réussi à les contenir en première période, a mentionné Skinner dans le vestiaire des Oilers. Ils ont une très bonne équipe. J’ai fait mon boulot en réussissant de bons arrêts. J’ai donné une chance à mon équipe de gagner. C’est ça le plus important. »

Skinner a été parfait pour le reste de la rencontre, repoussant 29 tirs au total. On retiendra son arrêt de la mitaine aux dépens d’Evan Rodrigues en tout début de prolongation.

Des montagnes russes

Les Panthers ont connu des difficultés au premier tiers, mais ils s’en sont tout de même sortis avec les devants. Ils ont été dominés 14-7 au chapitre des tirs, et ont encaissé le premier but après seulement 66 secondes de jouées. Ils n’ont toutefois eu besoin que de deux tirs pour remettre les pendules à l’heure.

Bennett et Marchand ont effacé le déficit et donné les devants à la formation floridienne dans un intervalle de 1:41. Les visiteurs ont ensuite retrouvé leur aplomb en deuxième, bombardant la cage de Stuart Skinner de 17 tirs pendant que les Oilers n’en avaient que huit sur Bobrovsky.

Le vent a de nouveau changé de côté en troisième, alors que les Oilers ont eu l’avantage 14-2 aux tirs. La période de prolongation a quant à elle été plus égale au chapitre des tirs. Vraiment un drôle de match.

- Avec la collaboration de Guillaume Lepage, journaliste principal LNH.com