Matvei Michkov PHI

VOORHEES, N.J. -- Matvei Michkov comprenait qu'il y aurait des hauts et des bas pendant sa saison recrue avec les Flyers de Philadelphie.

À 19 ans, il devait déménager dans un nouveau pays, apprendre une nouvelle langue et s'acclimater à une nouvelle culture. Tout cela alors qu’on espère à Philadelphie qu’il devienne la vedette que la ville n’a pas eue depuis l'arrivée d'Eric Lindros en 1992.

« C'était très difficile au début parce que je ne pouvais aucunement parler anglais », a admis Michkov par le biais d'un interprète. « En général, ça devient plus facile de jour en jour. Pas seulement la langue, mais le style de vie, aussi. »

Michkov, qui a eu 20 ans le 9 décembre, semble s'y adapter à merveille.

À l'approche du match des Flyers contre les Devils du New Jersey, dimanche (13 h HE; TVAS, TNT, truTV, MAX), il occupe le deuxième rang parmi toutes les recrues de la LNH avec 46 points (19 buts, 27 passes), faisant ainsi sa place parmi les favoris pour remporter le trophée Calder, remis annuellement à la recrue de l'année dans la LNH.

Michkov fait encore mieux depuis la pause de la Confrontation des 4 nations, lui qui a l'air revigoré grâce à une récolte de 10 points (trois buts, sept passes) en six parties. Il joue en moyenne 16:39, dont 17:01 contre le Kraken de Seattle, samedi.

C'est tout le contraire de son rendement pendant les 10 matchs précédant la pause avec trois points (deux buts, une passe). Il semblait épuisé. Il a joué moins de 10 minutes dans deux de ces matchs, bien au-dessous de sa moyenne de 16:06 cette saison.

« Le repos était important, a expliqué Michkov. J'en avais besoin. Je me suis reposé un peu, je suis revenu avec l'esprit clair et j'ai commencé à faire ce que je peux. Je commençais à gagner un peu de confiance et à effectuer des jeux un peu plus simples. »

Ses coéquipiers ont remarqué l'amélioration.

« Il s'agit du côté mental, majoritairement… il a l'air rafraîchi. Il m'a dit qu'il se sent rafraîchi mentalement, et c'était bon pour lui de prendre une pause », a affirmé le capitaine des Flyers Sean Couturier, qui joue au sein d'un trio avec Michkov et Owen Tippett depuis que l'équipe est revenue de la pause des 4 nations le mois dernier. « Je suppose qu'il n'est pas habitué à jouer tant de séries de deux matchs en autant de jours, à gérer un calendrier tellement condensé, surtout cette saison. Alors je crois que cette pause lui a vraiment profité. Il joue bien depuis. »

Michkov impressionne également à l’extérieur de la patinoire alors qu'il continue à s'ajuster à la vie en Amérique du Nord.

« Je commence à comprendre les gars et ils commencent à me comprendre, aussi, a-t-il dit. Je parle beaucoup avec Tippett et "Coots" afin d’établir une chimie sur la glace. »

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Couturier a noté que Michkov commence à parler davantage dans le vestiaire et sur le banc pendant les matchs.

« Je pensais que c'était beaucoup plus difficile, pour moi personnellement, au début de la saison en raison de la langue, a avoué Couturier. Nous n'étions pas toujours certains s'il nous comprenait. Je crois maintenant qu'il commence à nous comprendre davantage. Il commence à s'ouvrir et à offrir ses opinions. Tu peux comprendre de quoi il parle… tu peux le taquiner, tu peux passer de bonnes conversations avec lui. Ce n'est plus "oui, oui, oui", et que tu ne sais pas s'il te comprend vraiment.

« Il tente de te comprendre. S'il ne te comprend pas, il tentera de s'assurer de te comprendre, que ce soit dans une conversation ou une blague. Il devient plus à l'aise en offrant ses remarques et en montrant son désir d'apprendre. »

Cette communication applique également dans son rapport avec l'entraîneur John Tortorella.

Durant le camp d'entraînement, le directeur général Daniel Brière avait lancé qu’il n’avait « aucun doute qu'il y aura des étincelles de temps en temps », et ce fut certainement le cas, alors que Michkov a été retranché lors de deux matchs au début du mois de novembre et a vu son temps de glace être réduit dans d'autres parties.

Mais Michkov améliore son anglais, ce qui fait que Tortorella et lui ont également amélioré leur capacité à discuter des problèmes qui émergent pendant des matchs ou lors des séances d'évaluation vidéo.

« Je comprends l'entraîneur, je comprends ce qu'il demande et ce dont il parle, et cela m'aide à plusieurs égards, a dit Michkov. La chose la plus importante, c'est que je le comprends, et je pense que si j'offre mon opinion, il la comprend. »

Tortorella a indiqué que Michkov a fait tant de progrès qu'il n'a plus besoin de compter autant sur l'aide de l'entraîneur de patinage de puissance Slava Kuznetsov, qui campe aussi le rôle d'interprète.

« Je viens de rencontrer l'équipe, et je pouvais m’adresser à lui devant l'équipe comme je le fais avec tous les autres joueurs, a remarqué Tortorella. Il y a certaines situations où je veux vérifier, parce que je ne suis pas certain qu'il me comprend, et dans ces moments je me tourne vers Slava. Mais nous ne pouvons pas toujours compter sur un interprète. Au final, il faut que la communication soit constante alors que nous progressons. Tout se déroule bien à cet égard. »

Michkov commence également à se sentir plus à l'aise dans la région de Philadelphie, où il partage une maison avec sa mère Maria et son frère Prokhor.

Il est même parvenu à rapporter un peu de la culture russe au complexe d'entraînement des Flyers.

« Maman et les chefs que nous avons dans l'équipe, ils cuisinent beaucoup de bons plats », a noté Michkov.

Michkov admet qu'il est encore loin d'être un joueur complet, mais Tortorella et ses coéquipiers chez les Flyers disent que la compétitivité et le désir d’apprendre de Michkov, ce qui inclut sa volonté d'améliorer son jeu sans la rondelle, forment une base solide qui lui permettra de connaître plus de succès dans l'avenir.

« Il lui reste beaucoup de travail à faire, même s'il est un excellent joueur offensif, pour qu'il comprenne le jeu dans l'ensemble, a affirmé Couturier. Mais ça avance, et il s'améliore. Il apprend, et il veut apprendre. C'est la chose importante – il pose des questions ici et là pour s'assurer qu'il fait la bonne chose. C'est plaisant à voir, un jeune homme qui veut s'améliorer.

« Et c’est d’autant plus excitant à voir pour l'avenir des Flyers. Il en fait grandement partie, et j'espère que nous pourrons jouer ensemble pendant longtemps. »