Laval Rocket badge Marcotte

Notre chroniqueur Anthony Marcotte nous parle de l’actualité chez le Rocket de Laval ainsi que dans l’ensemble de la Ligue américaine de hockey (LAH). Il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l’antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde.

Depuis le jour 1 de la saison, l’entraîneur du Rocket de Laval, Pascal Vincent, n’hésite pas à parler de préparation aux séries éliminatoires. Pour lui, l’objectif est de jouer des matchs afin que son équipe soit la plus difficile à affronter quand ça comptera vraiment, au printemps. C’est avec cette mentalité que Vincent a accepté le mandat de diriger le club-école des Canadiens cette année.

Clairement, il s’agit d’une recette à succès puisque le Rocket trône au sommet de la Ligue américaine avec 17 matchs à disputer à sa saison. Pour la première fois, les Lavallois ont une réelle chance de remporter le trophée Macgregor Kilpatrick, remis à la meilleure équipe de la saison régulière.

La dernière fois qu’un club-école des Canadiens a remporté le championnat de saison du circuit, c’était en 2003 alors que Montréal se partageait les Bulldogs de Hamilton avec les Oilers d’Edmonton. Claude Julien avait amorcé la saison comme entraîneur-chef et mené l’équipe à une mirobolante fiche de 33-6-3-3, avant d’obtenir la promotion comme pilote des Canadiens en janvier.

Au sein de son alignement, on retrouvait des espoirs importants qui allaient devenir de bons joueurs dans la LNH comme Michael Ryder, Tomas Plekanec, Mike Komisarek, Marc-André Bergeron, François Beauchemin et Mathieu Garon.

Pourtant, dans le vestiaire actuel du Rocket, personne ne semble se satisfaire de ce rendement bien au-delà des attentes de tout le monde en début de saison. L’équipe souhaite arriver en pleine confiance en séries et y connaître du succès. Et peut-être même se rendre jusqu’au bout, ce que n’avaient pas fait les Bulldogs de 2003, s’inclinant dans un match no 7 en grande finale contre les Aeros de Houston.

« Je ne connaissais même pas le nom du trophée (de la saison régulière) avant que tu me le dises, a lancé en riant Alex Barré-Boulet, ce week-end. Je te dirais qu’on n’en parle même pas dans le vestiaire. On y va au jour le jour. Ce n’est pas parce que ça va bien pendant la saison que ça va nécessairement arriver en séries. On veut juste compléter la saison sur une bonne note et jouer notre plus gros hockey quand ça compte. »

De son côté, Pascal Vincent pointe le leadership de sa troupe pour expliquer pourquoi les mauvaises séquences de son club ont été de courte durée cette saison. On peut noter une seule mauvaise période de six revers en sept matchs du 27 novembre au 14 décembre, mais le club l’a rapidement oubliée en gagnant huit de ses 11 matchs suivants. Présentement, le Rocket vogue sur une séquence de cinq victoires consécutives et n’a subi la défaite qu’à cinq reprises en temps réglementaire depuis le tournant de l’année 2025.

« Je te dirais que nos vétérans ont cette capacité de garder tout le groupe dans le bon état d’esprit, a expliqué Vincent. On ne se réjouit pas trop des victoires, et on ne tombe jamais trop bas quand on perd. Nos vétérans montrent le chemin au plus jeune. Que ce soit (Laurent) Dauphin, (Tyler) Wotherspoon, (Lucas) Condotta… Je pourrais en nommer plusieurs.

« Quand on en gagne une, on réussit à passer rapidement à la prochaine. Je pense que c’est la bonne attitude à avoir pour bien se préparer pour les séries. »

Le Rocket est aussi une équipe excitante qui garde le meilleur pour la fin. Il a orchestré neuf remontées victorieuses en troisième période depuis le début de la saison, incluant ses deux derniers gains importants face à Rochester, vendredi et samedi. La troupe de Pascal Vincent domine aussi outrageusement ses rivaux au chapitre des buts marqués en troisième période (66-50). Un ratio de +16 supérieur aux deux premières périodes qui se chiffrent à +5 dans les deux cas.

Si on enlevait les 18 points de classement que n’aurait pas l’équipe sans ces neuf remontées, le Rocket ne serait même pas dans le portrait des séries dans sa section présentement.

« Il n’y a aucun sentiment d’abandon dans cette équipe », mentionnait Tyler Wotherspoon, un vétéran de 671 matchs en carrière dans la LAH, vendredi. « On sait qu’un seul but peut nous transporter avec l’appui de notre foule extraordinaire. J’ai déjà été dans le vestiaire adverse quand ça se produit et je peux vous dire que ce n’est pas le fun! Quand tu sens le tapis se glisser sous tes pieds, tu ne joues pas de la même manière. On sait que si on met de la pression, on finira par en profiter. »

Les Lavallois continuent de gagner des matchs avec régularité malgré plusieurs absents importants en raison de blessures, tout en modérant les présences sur la glace de David Reinbacher dans son processus de remise en forme. Les défenseurs Noel Hoefenmayer et Gustav Lindström devraient être les prochains à revenir au jeu, suivis par Filip Mesar qui a recommencé à patiner. Pas de nouvelles concernant Brandon Gignac, qui n’a joué que 15 matchs cette année en raison d’une blessure récurrente à un genou. On nage en plein mystère concernant un retour ou non de sa part cette saison.

Avec autant de retours potentiels de la liste des blessés, il ne faut donc pas s’attendre à beaucoup de changements d’ici la date limite des transferts de la LAH, vendredi.

Le directeur général des Canadiens, Kent Hughes, a par ailleurs confirmé lors de son bilan de la dernière période des transactions que l’attaquant Oliver Kapanen – 12 matchs au compteur en début de saison à Montréal – allait probablement rejoindre le Rocket en vue des séries éliminatoires à la conclusion de sa saison avec le club de Timra dans la Ligue élite de Suède (SHL). Les séries éliminatoires dans ce circuit débutent le week-end prochain.

Le Rocket aura l’occasion de creuser son écart au sommet du classement général cette semaine alors qu’il affrontera deux des pires formations du circuit. Les Islanders de Bridgeport (32e) débarquent en ville mercredi soir, alors que le Rocket visitera les Comets à Utica (28e) pour un programme double, vendredi et samedi.