TORONTO – Il faut avoir de la chance, ces jours-ci, pour soutirer aux joueurs des Maple Leafs de Toronto une réponse sur leurs déboires du passé.
C’est pourtant la grosse histoire qui fait jaser dans la Ville Reine.
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L’équipe est parvenue, non sans peine, à battre les Sénateurs d’Ottawa et à accéder au deuxième tour des séries éliminatoires pour la deuxième fois seulement en neuf saisons. C’est-à-dire depuis l’assemblage du fameux noyau offensif formé par Auston Matthews, Mitch Marner et William Nylander.
On avance même que la malédiction serait chose du passé – les Leafs avaient une fiche de 1-13 dans les matchs où ils avaient l’occasion d’éliminer un adversaire avant la victoire contre les Sénateurs. Maintenant qu’ils ont franchi cette étape, on parle d’une équipe, d’un noyau, qui a réussi à vaincre ses vieux démons.
Chose certaine, et on l’a constaté aux quatre coins du vestiaire, l’accent est mis sur le présent et sur la série qui s’amorce lundi (20 h HE; TVAS, CBC, SN, ESPN) contre les Panthers de la Floride, les champions en titre de la Coupe Stanley.
« Je suis seulement ici depuis deux saisons alors je ne peux pas parler des autres années », a répondu le défenseur Simon Benoit, qui a vécu l’élimination au premier tour face aux Bruins de Boston, l’an dernier. « Depuis que je suis ici, je pense que les gars ont fait du bon travail pour ignorer les bruits de l’extérieur.
« On a appris que les seules personnes auxquelles on peut faire confiance, ce sont celles qui sont dans cette chambre. Le reste, on ne peut pas le contrôler. »
Et dans l’environnement de cette équipe, ça ne prend pas grand-chose pour que le bruit devienne assourdissant. Comme lorsqu’elle a bousillé ses deux premières occasions d’en finir avec ses rivaux ottaviens, la semaine dernière. Ils étaient plusieurs à la voir s’écrouler sous la pression une fois de plus.
Ça ne s’est pas amélioré quand les Leafs ont perdu une avance de deux buts dans le sixième match contre les Sénateurs, à Ottawa. Mais s’ils voulaient faire la preuve que les choses étaient différentes, désormais, ils y sont parvenus en reprenant les devants 101 secondes après le but égalisateur des Sénateurs.
« J’ai bien aimé ce que j’ai vu sur le banc à ce moment-là », a commenté l’entraîneur Craig Berube, un des artisans de ce changement de mentalité. « Je n’ai rien eu à dire. Ils se sont parlé et ils ont répliqué en revenant directement à notre manière de jouer. C’est là qu’on est allés chercher le but gagnant.
« On a beaucoup parlé de l’importance de rester calmes. Pas seulement pendant les matchs, mais entre ceux-ci. Il y aura des victoires, des défaites et du bruit. Il faut savoir ignorer ça. Il va y avoir d’autres moments où les choses n’iront pas comme nous le voulons, et il faudra garder notre calme. »
Contre les Panthers, tout indique que les Leafs en auront plein les bras. La troupe de Paul Maurice vient d’écraser le Lightning de Tampa Bay, que plusieurs voyaient déjà en finale, en cinq petits matchs. Tout ça grâce à du jeu physique, intense et hargneux qui a tenu l’infirmerie adverse occupée.
« Je pense que l’affrontement contre les Sénateurs nous a aidés à nous préparer aux Panthers, a lancé le gardien Anthony Stolarz. Ils pratiquent un système similaire, et ils jouent dur. C’est bien d’avoir eu un petit échauffement avant d’affronter les rois de la montagne. »
Un autre étalon de mesure
Même s’il est carrément exagéré de parler d’un simple « échauffement » au premier tour, Stolarz touche un bon point. Les Panthers (43,40) et les Sénateurs (42,23) dominent en séries au chapitre des mises en échec distribuées par tranche de 60 minutes.
On peut donc dire que les Maple Leafs savent à quoi s’attendre à ce chapitre. Et ils sont prêts à répliquer.
« Je pense que tout le monde va devoir s’impliquer physiquement, même ceux qui ne sont pas habitués à le faire », a dit Benoit, le meneur des siens pour les mises en échec (204) cette saison. « Contre eux, c’est important d'apporter de la robustesse et de ne pas reculer. Il faut en profiter et jouer avec de la hargne. »
C’est aussi dans cet aspect qu’on pourra voir si, en plus de la force mentale, les Maple Leafs ont réellement une identité différente. S’ils font moins dans la dentelle, plus dans l’intensité. Ils ont réussi le premier test contre les Sénateurs, mais tout ça est derrière eux, désormais. Ils passent à l’autre étape.
« Tout ce qui s’est passé en première ronde, c’est fini, a conclu Benoit. On n’y pense plus. C’est du passé. La deuxième ronde, c’est une autre saison. On se concentre sur le match de demain. »


















