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Chaque mercredi pendant la saison 2018-19, LNH.com s'entretient avec un intervenant du monde du hockey pour discuter de leur opinion sur l'état de ce sport, de leur vie et de leur carrière, en plus de revenir sur l'actualité.
Cette semaine, cinq questions avec Pascal Rhéaume.

Pascal Rhéaume est l'un de ceux qui ont dû trimer dur pour atteindre la LNH et s'y tailler un poste.
Après une carrière qui s'est étendue de 1993 à 2010 chez les professionnels et qui lui a permis de mettre la main sur la Coupe Stanley en 2003 avec les Devils et sur la Coupe Calder (LAH) en 1995 avec Albany, l'ancien attaquant s'est transporté derrière le banc.
Et il n'a pas mis de temps à faire la transition. À sa dernière saison, dans la défunte IHL, il occupait le poste de joueur-entraîneur. Il n'a jamais arrêté depuis ce temps, se promenant entre la LHJMQ, la LHJAAAQ et la Ligue américaine, et il occupe depuis cette année le poste d'entraîneur-chef des Foreurs de Val-d'Or.
Celui qui a amassé 91 points, dont 39 buts, en 318 rencontres dans la LNH avec les Devils, les Blues de St. Louis, les Blackhawks de Chicago, les Thrashers d'Atlanta, les Rangers de New York et les Coyotes de l'Arizona transmet désormais son expérience à la prochaine génération.
Voici cinq questions avec Pascal Rhéaume :
Tu as été entraîneur adjoint dans la Ligue américaine et dans la LHJMQ avec le Phoenix de Sherbrooke, comment se passe la transition au poste d'entraîneur-chef à Val-d'Or?
« Ça se passe bien. C'est sûr que les attentes n'étaient pas élevées quand je suis arrivé. Je savais que ça allait être une année qui allait être très difficile, mais c'est un beau défi. Je savais que j'arrivais avec une équipe jeune, avec un mélange de vétérans. Je savais à quoi m'attendre, mais c'est sûr que c'est plus difficile présentement parce que ça nous a pris quand même sept matchs avant de signer notre première victoire. C'est sûr que de commencer une saison avec une nouvelle philosophie, de nouveaux règlements, c'est toujours un beau défi. »
Les victoires ne viennent pas facilement. Est-ce qu'il y a un travail mental à faire pour garder le moral à niveau dans le vestiaire?
« Je pense que les trois quarts du travail, c'est le mental. Il faut trouver des façons de gagner. C'est sûr qu'il y a des matchs qu'on va perdre en jouant bien, mais au moins il faut avancer. On voit de belles choses. Notre but c'est d'améliorer nos jeunes pour le futur. On a de bons vétérans qui sont capables de nous aider, c'est juste qu'il faut que tout le monde embarque. La grosse partie de notre travail cette année, c'est le mental. J'haïs perdre et personne n'aime perdre, mais il faut s'attendre à ce que ce soit difficile. Le but c'est de développer, mais aussi d'amener une culture gagnante. »
Tu n'as jamais vraiment quitté le monde du hockey, même que la transition s'est faite en tant que joueur-entraîneur dans l'IHL. Est-ce qu'on peut dire que le hockey fait partie de toi?
« J'imagine que c'est en moi. J'ai réussi dans la Ligue nationale, mais ce n'était pas parce que j'avais des mains incroyables. Je pense que j'ai réussi plus avec mon cœur, avec ma tête et en travaillant. À la fin de ma carrière, j'ai travaillé pendant un peu plus d'un an derrière un bureau comme gérant d'opérations dans un aréna et je me suis aperçu que ce n'était pas pour moi.
« C'est drôle parce que l'entraîneur de mon gars qui a 16 ans et qui joue dans le midget AAA a déjà dit qu'il allait finir par être entraîneur. C'est dans la famille, mon père était entraîneur dans le temps. J'ai toujours aimé aider les jeunes et la transition s'est faite super vite parce que j'étais joueur-entraîneur à ma dernière saison. Quand j'ai pris ma retraite, les Voltigeurs se cherchaient un adjoint et j'habitais à 45 minutes de là. C'était un bon timing. »
« J'aime être sur la glace et aider les jeunes, surtout que pour réussir, je n'avais pas le choix de porter attention aux détails, sinon je n'aurais pas pu m'y rendre. »
Tu as gagné la Coupe Stanley avec les Devils en 2003. Martin Brodeur vient d'être intronisé au Temple de la renommée, comment c'était de jouer devant une légende?
« C'était spécial. C'est l'un des rares gardiens qui ne laissait pas transparaître s'il jouait ou pas dans sa préparation de match. Souvent, les gardiens sont dans leur bulle et ils ne parlent pas de la journée. Martin était relaxe avant les matchs et jasait avec les gars comme si de rien n'était. Ç'a été le meilleur gardien.
« Sauf que c'est probablement aussi le gardien qui travaillait le plus fort dans les entraînements. Je me souviens qu'il faisait trois arrêts s'il le fallait. Tu voyais que les résultats qu'il avait sur la patinoire, ce n'était pas un hasard. À un certain moment, il a développé une confiance énorme. Quand t'as confiance en ton gardien, tu pars avec les devants.
« C'était le fun de le côtoyer et de faire partie de ces joueurs-là; les Niedermayer, les Stevens et Brodeur, tu fais « wow! ». J'ai même un cadre sur mesure à la maison avec les noms des trois et j'ai fait mettre le mien comme si j'étais un partisan, mais j'ai vraiment joué avec eux. C'est assez spécial. »
Tu as aussi joué avec Ilya Kovalchuk à son arrivée avec les Thrashers d'Atlanta, est-ce que ça t'impressionne de voir un gars de son âge rivaliser avec les jeunes loups de la Ligue?
« Quand j'ai joué avec lui, il avait 18 ans. Il mesurait 6 pieds 2 pouces et pesait 235 livres. C'était un jeune dans un corps d'homme. Il était dominant. Moi, à 18 ans, je jouais encore dans le junior majeur alors je me disais qu'il n'était pas dans la même classe que les autres. Je ne suis pas surpris qu'il joue encore.
« C'est l'un des talents exceptionnels dans le hockey. Il faut penser à ça: les jeunes qui ont 18 ou 19 ans et qui sont dans la LNH, ce sont des joueurs spéciaux. Ce sont des supervedettes. Déjà dans le junior entre 16 et 20 ans, il y a une grosse marche, mais ces gars se retrouvent avec des hommes de 30 ou 35 ans et ils dominent.
« Je savais que s'il demeurait sérieux, il pourrait jouer longtemps. »