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Martin Biron a connu une carrière de 15 saisons dans la LNH et il a signé 230 victoires en 508 matchs, connaissant notamment deux saisons de 30 gains et plus. Il a également atteint la finale de l'Association de l'Est avec les Flyers de Philadelphie en 2008. Le gardien natif de Lac-St-Charles a été sélectionné au 16e rang au total du repêchage 1995 par les Sabres de Buffalo. Il a évolué avec les Sabres, les Flyers, les Islanders de New York et les Rangers de New York. Martin a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com chaque semaine afin de discuter de l'univers des gardiens et d'analyser l'actualité de la LNH.

Les Sharks de San Jose ont beau trôner au sommet de la section Pacifique, tout n'est pas rose dans le nord de la Californie. On peut même dire qu'ils sont chanceux d'évoluer dans une section plus faible - les Canucks de Vancouver sont au troisième rang et sont sous la barre des ,500 - parce que le portrait pourrait être fort différent.
Il y a quelques points alarmants de leur côté, et le rendement du gardien no 1 Martin Jones en fait partie.
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En 16 départs, il montre une fiche de 9-5-2, une moyenne de buts alloués de 3,01 et un taux d'efficacité de ,891. Il a connu une très bonne première saison avec les Sharks, mais depuis qu'ils ont atteint la Finale de la Coupe Stanley en 2016, ses statistiques sont en baisse. Son nombre de victoires, sa moyenne et son taux d'efficacité sont tous en dégringolade.
Ce n'est pas un gardien de but qui fait peur aux équipes adverses. C'est le cas quand tu joues contre les Predators de Nashville et Pekka Rinne, contre les Blue Jackets de Columbus et Sergei Bobrovsky et même contre les Rangers de New York et Henrik Lundqvist. Contre les Sharks, Jones ne fait même pas partie de l'équation. Et c'est lui qui ne livre pas la marchandise.
La situation est fort problématique parce qu'il est sous contrat jusqu'en 2023-24 à 5,75 millions $ par année et qu'il serait très difficile à échanger étant donné la situation salariale de l'équipe. Tout ce que les Sharks peuvent faire, c'est se fermer les yeux et espérer que Jones retrouve ses repères.
On a vu des gardiens être capables de changer le cours de leur carrière. Devan Dubnyk est un exemple parfait, mais il faut vraiment un changement d'attitude et de philosophie. Parfois, ça passe par un changement d'entraîneur des gardiens. C'est ce que Dubnyk a fait en travaillant avec Sean Burke après son passage dans l'organisation des Canadiens de Montréal et c'est une solution que je n'écarterais pas dans le cas de Jones.
Mais tout ne repose pas seulement sur les épaules du gardien. L'avantage numérique des Sharks affiche une efficacité de 18,6% et est au 19e rang dans la LNH. Avec tout le talent qu'ils ont, on pourrait penser que cette unité dominerait le reste de la Ligue, mais présentement, ça ne fonctionne pas.
Les Sharks ont un groupe de défenseurs qui est censé être très offensif. Brent Burns a de bons chiffres, mais Erik Karlsson devrait donner encore plus de munitions à l'attaque. Il a commencé lentement et je me demande s'il est vraiment remis à 100 pour cent de la blessure qu'il a subie avec les Sénateurs d'Ottawa il y a deux ans.
Peut-être qu'il se sent bien, mais il a peut-être encore certaines limites parce qu'il devrait dominer. Il n'a pas la responsabilité d'affronter le premier trio adverse parce que Burns et Marc-Édouard Vlasic s'en chargent. C'est la situation idéale pour lui de générer de l'attaque, mais il n'est pas capable d'en profiter.

NSH@SJS: Jones vole un but à Smith en 3e période

Quand les Sharks ont fait cet échange avec les Sénateurs, je m'attendais à ce qu'ils s'entendent à long terme avec lui, mais je commence à me poser des questions. Est-ce que c'est le bon fit pour les Sharks? Est-ce que les demandes de Karlsson vont être trop élevées pour le rendement qu'il offre?
Le directeur général Doug Wilson n'a pas peur d'amener des joueurs et de les laisser partir. Je me souviens qu'il avait fait l'acquisition de Brian Campbell des Sabres de Buffalo à la date limite des transactions et qu'il avait décidé de le laisser aller après la saison parce que la compatibilité n'était pas au rendez-vous.
C'est un dossier à suivre.
Hitchcock à la rescousse de Talbot?
Je suis surpris que les Oilers d'Edmonton se soient tournés vers Ken Hitchcock alors que des gars comme Alain Vigneault et Joel Quenneville sont disponibles, mais je crois que ça pourrait être le bon choix.
Quand je suis arrivé avec les Flyers de Philadelphie en mars 2007, Hitchcock avait été congédié en début de saison, mais je sentais qu'il avait encore une influence dans le vestiaire. Il a un système de jeu vraiment strict, surtout du côté défensif. Après les matchs, ce n'était pas rare d'entendre les joueurs dire que Hitch n'aurait pas aimé notre manière de jouer ce jour-là même s'il n'était plus notre entraîneur.
Hitch mange du hockey, il étudie la LNH, les équipes et les joueurs… C'est comme s'il détenait la bible du hockey. Je sais qu'il va avoir 67 ans et qu'il a peut-être une vieille mentalité, mais les Oilers ont eu la chance avec Todd McLellan et d'autres entraîneurs dans le passé.

Les Oilers n'ont aucune structure défensive et Hitchcock va venir serrer la vis sur cet aspect. Ça pourrait aider Cam Talbot qui n'est plus le même depuis son excellente première saison à Edmonton. J'ai des doutes à son égard - les chiffres ne mentent pas - mais s'il peut avoir un peu d'aide en défensive, c'est certain que ça ne peut pas lui nuire.
Occasion rêvée pour Domingue
La blessure à Andrei Vasilevskiy est une chance en or qui se présente à Louis Domingue à sa première saison complète avec le Lightning de Tampa Bay.
À Tampa, il a retrouvé Frantz Jean, l'entraîneur des gardiens avec qui il travaillait dans le junior. Il peut continuer d'évoluer avec un entraîneur avec lequel il se sent à l'aise et on le voit dans son rendement jusqu'à maintenant cette saison. C'est sûr que son taux d'efficacité (,898) et sa moyenne (3,46) ne sont pas très alléchants, mais il doit signer des victoires en attendant le retour de Vasilevskiy et c'est ce qu'il fait.

D'un point de vue personnel, c'est sa chance de montrer au Lightning et aux autres équipes de la LNH ce qu'il peut faire en jouant régulièrement avec une bonne équipe sur une période de quatre à six semaines.
Je me souviens qu'en 2005-06, quand Ryan Miller s'est blessé avec les Sabres, j'ai remporté 13 départs d'affilée et ça m'avait donné la chance d'aboutir avec les Flyers comme partant, un an et demi plus tard. J'avais eu la chance de prouver à la LNH que j'étais un gardien qui pouvait jouer plusieurs matchs et c'est ce que Domingue a l'occasion de faire.
Le secret de Marchessault
J'ai récemment vu Jonathan Marchessault à l'œuvre pour la deuxième fois de la saison et j'ai vraiment été impressionné par son intelligence et son sens du jeu. C'est un buteur dominant et je crois qu'il va encore une fois franchir la marque des 30 buts cette saison.
Un petit détail que j'ai remarqué chez lui, c'est qu'il joue avec un très long bâton. Il n'y a pas beaucoup de joueurs de petite taille qui jouent avec d'aussi longs bâtons. J'ai eu la chance de le côtoyer cet été lorsqu'on a tourné les capsules des confrontations pour RDS et j'avais été très impressionné par ça.
Il m'avait dit qu'il avait pris la décision d'ajouter un ou deux pouces à son outil de travail quand il a vu que Mats Zuccarello le faisait à l'époque où ils se sont côtoyés à Hartford.

Du point de vue d'un gardien, ça complique les choses. Quand le joueur a une plus longue portée, c'est difficile de faire face seulement à la rondelle plutôt qu'au joueur. S'il arrive en échappée, il a la rondelle vraiment loin du corps et il se donne un angle en attendant de voir si le gardien va bouger en premier.
Plus il se rapproche du but, plus la vision est différente pour le gardien et c'est là que ça peut avantager l'attaquant.
\Propos recueillis par Guillaume Lepage, Journaliste LNH.com*