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Avant le début de la série entre les Sharks et les Golden Knights, je m'attendais à ce que le trio de Jonathan Marchessault, William Karlsson et Reilly Smith soit le moteur offensif de la troupe de Gerard Gallant, mais il semble que le trio des nouvelles acquisitions de George McPhee est en train de prendre les choses en main.

L'unité formée de Paul Statsny, Max Pacioretty et Mark Stone - le trio 1B, comme j'aime l'appeler - fait la différence pour l'instant face aux Sharks. Les trois complices ont totalisé pas moins de 22 points en trois matchs et ont fait extrêmement mal aux Sharks en touchant la cible dans la première minute de chaque période du match no 3, dimanche.

C'est en grande partie grâce à eux que les Knights ont les devants 2-1 dans cette série.

Plus la série avance, plus le plan de match de Gallant était clair : être intense en échec-avant et diriger le plus de lancers possible au filet. Stone a inscrit le premier but du match dès la 16e seconde et les visiteurs ont dû jouer du hockey de rattrapage à partir de ce moment.
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Faut-il rappeler que le fait d'inscrire le premier but est très payant en séries? Ce n'est pas ce que vous diront les équipes qui ne l'inscrivent pas, mais c'est la réalité. Ça te donne l'avantage et ça installe le doute dans la tête de l'adversaire.

Le succès que ces nouvelles acquisitions connaissent jusqu'à maintenant vient justifier toutes les décisions prises par McPhee au cours de la saison morte. C'est aussi un exemple pour toutes les autres équipes de la LNH; c'est beau d'avoir un plan, mais tu peux le changer en cours de route.

Il est clair que le plan de McPhee n'était pas de participer à la Finale de la Coupe Stanley à la première année d'existence de l'équipe, ni d'accorder un généreux contrat à Stastny et encore moins de sacrifier plusieurs jeunes espoirs et des choix au repêchage pour acquérir Max Pacioretty et Mark Stone à sa deuxième saison.

Mais le plan fonctionne en accéléré à Vegas. Le DG a compris que quand la fenêtre s'ouvre, tu dois sauter dedans à pieds joints. Il s'est magasiné un trio complet et leur importance est énorme.

Il aurait pu attendre le développement de ses jeunes espoirs, mais il n'y a absolument rien de garanti dans ce domaine. Et qui dit que lorsque ces jeunes arriveront à maturité, que ton gardien sera en pleine possession de ses moyens ou que tes gros canons seront en santé?

D'ailleurs, ça ne plaira sûrement pas aux amateurs du Tricolore, mais je dois avouer que Pacioretty me surprend beaucoup par la manière dont il s'implique et dont il produit depuis le début des séries. Il a souvent été critiqué parce qu'il se faisait discret dans les moments importants à Montréal, mais j'ai l'impression que le style de jeu de l'Association de l'Ouest lui convient davantage.

C'est un peu moins rapide, c'est plus physique et il y a davantage de temps et d'espace. C'est payant pour lui. Même si je suis convaincu qu'il s'ennuie de Montréal, je suis certain qu'il se pince chaque jour quand il regarde ses deux compagnons de trio.

Un autre qui doit se pincer régulièrement, c'est Gerard Gallant en regardant ses deux premiers trios. On le voit, la défensive des Sharks en arrache face à la force de frappe des Golden Knights. C'est plus difficile pour Erik Karlsson et pour Brent Burns et c'est tout un casse-tête pour Peter DeBoer. S'il choisit d'envoyer ses meilleurs arrières contre le trio de Marchessault, celui de Stastny peut lui faire mal et vice-versa.

Rien n'est cependant terminé et les Sharks ont une assez bonne équipe pour revenir dans la série, mais cet énorme monstre à deux têtes représente tout un défi.

L'apport du quatrième trio

Si les deux trios de pointe mènent l'équipe offensivement, il ne faut pas non plus oublier de rendre hommage aux employés de soutien des Golden Knights qui fatiguent toujours plus l'adversaire avec son échec-avant et son jeu très physique.

Le trio de Ryan Reaves, William Carrier et Pierre-Édouard Bellemare travaille sans relâche et frappe tout ce qui bouge. Parfois, le jeu physique ne rapporte pas immédiatement, mais dans une série qui peut se rendre à sept matchs, c'est fatigant à la longue - surtout contre un gars comme Reaves.

C'est important d'avoir des joueurs qui ont des rôles prédéfinis et le quatrième trio connaît bien sa mission et il la remplit à merveille. Les joueurs des Sharks n'aiment pas ça et ça finit par donner de l'espace aux joueurs vedettes qui peuvent ensuite s'exprimer. Burns en a eu plein les bottines et Karlsson avait l'air d'un défenseur qui a hâte de retourner jouer dans l'Est où le style de jeu est un peu moins robuste.

Seul bémol, les joueurs ne doivent pas se laisser emporter par l'émotion et frapper selon les règles de l'art. C'est vrai qu'en séries, tu frappes pour faire mal à l'adversaire, mais plusieurs joueurs jouent sur la limite depuis le début du tournoi printanier.
On aime le jeu physique et c'est ce qui ajoute à l'intensité des séries, mais il ne faut pas que les coups à la tête deviennent une habitude.
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