Laine 4 nations badge Chaumont

MONTRÉAL – Patrik Laine a lancé quelques phrases à Nikolas Matinpalo, son voisin de lutrin dans la salle de conférence au Centre Bell. La barrière de la langue nous a empêchés de saisir l’intégralité du message, mais le défenseur des Sénateurs d’Ottawa qui jouera le rôle de septième arrière avec la Finlande à la Confrontation des 4 nations a trouvé son coéquipier bien drôle.

Matinpalo se retrouvait plus que dans l’ombre en cette journée consacrée aux médias. Dans le cas de Laine, c’était une autre histoire. Dans sa position de joueur local comme membre des Canadiens de Montréal, l’ailier détournait déjà les réflecteurs en sa direction.

Les collègues journalistes qui ont voyagé de la Finlande en assez grand nombre avaient également hâte de lui parler.

Sous les couleurs de la Finlande, Laine espère maintenant regagner sa superbe confiance de ses premiers moments avec le CH.

« Oui, j’aimerais rebondir, a dit Laine qui alternait de l’anglais au finnois lors de sa mêlée de presse. Quand tu te retrouves sur la glace plus souvent, ça peut aider. Dans mes dernières semaines, j’avais un temps de jeu plus limité. J’aurai la chance de jouer plus souvent avec la Finlande. Ça m’aidera. C’est toujours plus difficile de trouver ton rythme quand tu joues moins. »

Avec son franc-parler habituel, Laine a envoyé une petite flèche à Martin St-Louis et au CH. À l’image du Tricolore, le numéro 92 traversait une période creuse avant la pause pour ce tournoi. Il n’a pas écrit son nom sur la feuille de pointage à ses huit derniers matchs et il n’a pas marqué à ses dix derniers matchs.

St-Louis a également considérablement réduit son temps de jeu lors des dernières semaines. Dans six de ses sept derniers matchs, Laine a joué moins de 15 minutes. Et il a joué moins de 12 minutes à trois reprises lors des cinq dernières sorties. Il s’est retrouvé à l’aile droite du quatrième trio avec Jake Evans et Joel Armia face aux Devils et au Lightning pour les deux dernières rencontres avant la pause.

Relancé sur son mécontentement avec son utilisation dernièrement à Montréal, Laine a cherché à corriger le tir.

« Est-ce que j’aimerais être sur la glace plus souvent? Absolument. Qui n’aimerait pas jouer beaucoup? Mais je n’aime pas trop entrer dans les détails. Quand tu joues dix minutes, c’est un changement quand tu as l’habitude d’un plus gros temps de jeu. Tu es moins dans le rythme. Malgré cela, c’est à moi de trouver des solutions. Je n’ai pas joué comme je le désirais à mes derniers matchs.

« Je comprends les raisons derrière mon plus faible temps de jeu. J’ai besoin de me regarder dans le miroir. Je devrai travailler encore plus fort. Parfois, c’est difficile. Ce tournoi pourrait m’aider à regagner ma confiance. »

Une première en neuf ans

À l’entraînement mardi matin, à deux jours du premier match de la Finlande contre les États-Unis, Laine a patiné à l’aile droite du deuxième trio avec Sebastian Aho et Roope Hintz. Antti Pennanen, l’entraîneur en chef de la Finlande, offrira donc un rôle important à Laine.

« On sait qu’il connaît des difficultés récemment, mais on lui a parlé hier et il est très motivé de jouer pour l’équipe nationale, a affirmé Pennanen. Chaque fois qu’il porte le chandail de la Finlande, il fait très bien. Il jouera avec Aho et Hintz, ils peuvent patiner avec la rondelle et faire des jeux à haute vitesse. »

Laine, qui a marqué 12 buts en 28 matchs cette saison avec le Tricolore, défendra les couleurs de la Finlande pour une première fois depuis la Coupe du monde de 2016.

« C’est toujours bien de porter ce chandail, a-t-il mentionné. Je n’ai pas eu cette chance depuis longtemps. C’est toujours spécial. Je jouerai avec de vieux amis, d’anciens coéquipiers sur la scène internationale. »

Laine Finland photo

Aho était aussi heureux de renouer avec Laine. Au mois de janvier 2016, les deux attaquants avaient contribué à la conquête de la médaille d’or de la Finlande au Championnat mondial junior. Jesse Puljujarvi complétait un trio avec Aho et Laine.

« Patrik est un excellent joueur, a dit Aho. Il jouera sur mon trio alors on va tenter de tout faire pour aider l’équipe. On va essayer de retrouver la chimie que nous avions au Mondial junior. Ça fait longtemps, mais je suis sûr qu’on peut rétablir la connexion. On aura beaucoup de rencontres pour travailler sur cette chimie. Ça fait un bout, mais c’est sûr que ça aide d’avoir déjà de l’expérience ensemble. »

Sur papier, la Finlande représente le maillon faible de cette Confrontation des 4 nations. Pour mêler les cartes avec une défensive très poreuse, elle aura besoin de se tourner vers un jeu collectif impeccable.

Laine a décrit l’identité finlandaise.

« Nous avons un style ultra-défensif, a-t-il affirmé. Nous finissions par endormir l’autre équipe. Nous ne donnerons pas beaucoup de chances à nos rivaux. C’est surtout cela. Nous jouons bien en unité de cinq. Je ne dirais pas que nous sommes uniquement défensifs, mais nous gardons toujours un pied d’alerte. Il y aura des pointages assez bas. »

« Si nous gagnons, j’aime ce style de jeu, a-t-il poursuivi. Si nous perdons, je trouverai ça moins agréable. Dans le passé, nous avons connu du succès avec cette formule. Pourquoi changer? »