Lafleur Bossy Gretzky Cup 2

Le meilleur pointeur de tous les temps chez les Canadiens de Montréal avait pris sa retraite depuis environ quatre ans, mais pour Guy Lafleur, l'attrait de jouer avec Wayne Gretzky était indéniable.
En août 1988, une semaine après que les Kings de Los Angeles eurent surpris le monde du hockey en faisant l'acquisition de Gretzky des Oilers d'Edmonton, Lafleur a entretenu l'idée d'enfiler ses patins à nouveau, cette fois à titre de coéquipier de « La Merveille ».
Cela ne s'est pas concrétisé, et Lafleur a finalement accepté un contrat d'un an et une année d'option avec les Rangers de New York avant de terminer sa carrière avec deux autres saisons avec les Nordiques de Québec. Mais l'idée de jouer avec Gretzky, son coéquipier avec le Canada à la Coupe Canada 1981, a exercé un fort attrait sur Lafleur et les Kings.

Les dernières secousses se faisaient toujours ressentir aux quatre coins de la ligue, une semaine après la transaction conclue le 9 août et qui a fait passer Gretzky à Los Angeles, où le centre a presque à lui seul popularisé le hockey dans le sud de la Californie en plus de jeter les bases de la future expansion de la LNH dans cette région et ailleurs.
La poussière n'était pas encore totalement retombée, mais Rogatien Vachon, qui était alors directeur général des Kings, discutait discrètement avec Lafleur au sujet d'un contrat qui l'amènerait à Los Angeles.
« Nous sommes passés très près », a récemment affirmé Vachon, aujourd'hui âgé de 72 ans. « C'était une question de savoir jusqu'où nous voulions aller.

Vachon Lafleur action

« Guy était à la retraite (depuis trois saisons) et nous ne savions pas à quel point il allait être en forme à son retour, ou à quel point il aurait perdu de sa vitesse. C'était un petit pari que nous étions intéressés à tenter, alors je pense que cela valait la peine de tâter le terrain et l'attirer ici. Il était un joueur très plaisant à regarder, très excitant, mais ça ne s'est pas concrétisé. »
Lafleur a indiqué que les Kings lui avaient offert un contrat d'un an seulement, soit un an de moins que ce qu'il recherchait, surtout s'il devait déménager de l'autre côté du continent. Néanmoins…
« Je songeais à la chance qui m'était offerte d'aller à Los Angeles, et de jouer avec Gretzky, si ce n'était pas sur son trio, au moins dans son équipe », a raconté Lafleur, 66 ans, qui s'est entendu avec les Rangers le 19 août 1988, 31 jours avant son 37e anniversaire. « Nous étions de bons amis, et il était un joueur de hockey tellement extraordinaire. »

Lafleur Gretzky Cup 1

Les deux joueurs ont évolué sur le même trio que Gilbert Perreault des Sabres de Buffalo au début de la Coupe Canada 1981, un rêve devenu réalité pour Lafleur jusqu'à ce que Perreault se fracture la cheville au cours du quatrième match du tournoi à la ronde à la suite d'une collision avec Gretzky.
« Je ne veux rien enlever à Steve Shutt, Jacques Lemaire, Peter Mahovlich ou Pierre Larouche », a noté Lafleur en parlant de quatre de ses coéquipiers avec les Canadiens dans les années 1970, « mais ce fut très spécial de jouer avec Wayne et Gilbert pendant un moment. »
Avant d'ajouter en riant :
« Nous nous sommes assis tous les trois, et nous nous demandions qui allait transporter la rondelle. Wayne a dit "Je vais me tenir entre la ligne bleue et la ligne rouge". J'ai donc dit à Gilbert, "Dirige-toi derrière le filet, et j'arriverai derrière toi". Nous n'avions même pas besoin de nous chercher. C'était irréel. Ç'aurait été incroyable de jouer avec eux pendant toute ma carrière. »

Lafleur Gretzky Cup 2

Évidemment, Lafleur ne s'est pas trop mal débrouillé avec les différents joueurs avec qui il a évolué. L'un des joueurs les plus excitants, charismatiques et créatifs de sa génération, celui qui a été intronisé au Temple de la renommée du hockey a récolté 1246 points (518 buts, 728 passes) avec les Canadiens avant de prendre sa retraite au début de la saison 1984-85, sa 14e dans la LNH, toutes passées avec Montréal. Et il se souvient avoir souvent battu Vachon après que les Canadiens eurent échangé le gardien aux Kings au début de la saison 1971-72, chose que le directeur général de Los Angeles ne retenait pas contre lui des années plus tard.
« Imaginez Guy Lafleur à l'aile droite et Wayne au centre, a mentionné Vachon. Et quelqu'un d'autre - n'importe qui - à gauche. »
Lafleur avait une suggestion à ce chapitre.
« Rogie aurait pu embaucher Gilbert Perreault pour compléter notre trio », a-t-il blagué.