AN-Toronto-Lepage

MONTRÉAL - Les Maple Leafs ont lancé un avertissement au reste de la Ligue alors qu'ils étaient de passage au Centre Bell avec une formation presque complète mercredi : la discipline sera de mise contre eux cette saison.
Ils n'ont peut-être marqué que deux fois en six occasions en avantage numérique - bon pour un respectable taux de réussite de 33 pour cent - mais ils ont démontré que les unités spéciales adverses n'auront pas le loisir de cligner des yeux trop souvent s'ils espèrent s'en tirer sans accorder de but.

« Ils vont brûler beaucoup d'équipes cette saison », a confirmé l'entraîneur des Canadiens Claude Julien après la défaite de 5-3 des siens.
Bien vu.
Pour la première fois du calendrier préparatoire, Mike Babcock a pu déployer l'artillerie lourde, la même qui risque d'être employée majoritairement au cours de la campagne.
Sur la première vague - ou plutôt le premier tsunami - il a envoyé Nazem Kadri, John Tavares, Mitch Marner à l'attaque avec Auston Matthews et Morgan Reilly à la ligne bleue. Ses trois premiers centres, son meilleur ailier et son meilleur défenseur. Pas de place pour la rigolade.
« J'espère que nous allons rendre l'adversaire craintif, a lancé Tavares. Je ne crois pas que nous allons sur la patinoire en pensant à faire peur à l'adversaire, nous voulons simplement nous concentrer sur ce que nous avons à faire pour obtenir les résultats que nous voulons.
« Si cela met de la pression sur l'autre équipe et que ça les force à jouer sur les talons, alors c'est tant mieux pour nous. »
Quand venait le temps de changer, Patrick Marleau et Jake Gardiner étaient les premiers à prendre la relève. Pas piqué des vers non plus.
À la première occasion en fin de première période, Kadri a réussi à marquer à l'aide d'un tir des poignets précis, quelques instants après avoir vu Tavares être frustré par Price à l'embouchure du filet et après que Matthews eut raté son tir devant une cage béante.

En tout début de deuxième, les Leafs ont remis ça lorsque Marner a servi une sublime passe à Matthews, qui n'a eu qu'à mettre la touche finale. À ce moment, même si la formation torontoise n'était pas nécessairement la meilleure, elle menait 2-1 et n'a plus regardé derrière.

TOR@MTL: Matthews touche le haut du filet en AN

C'est là toute la différence que peuvent faire des unités spéciales efficaces.
« Nous n'avons pas connu un bon départ, mais les unités spéciales nous ont gardés dans le match, a expliqué Tavares. Tu ne veux te fier là-dessus trop souvent, mais parfois, ça peut t'aider jusqu'à ce que l'équipe trouve son rythme.
« Nous avons créé beaucoup de mouvement et nous avons obtenu de bonnes occasions. Nous avons beaucoup d'habiletés, c'est seulement une question de faire notre travail et d'exécuter les jeux avec de la vitesse. Il faut développer une certaine chimie et espérer que nos habiletés ressortent naturellement. »
Place à l'amélioration
Toute cette puissance offensive s'annonce prometteuse pour la saison à venir à Toronto, mais les joueurs sont bien conscients que le talent ne fait pas foi de tout. Les Maple Leafs s'en sont bien tirés face à des Canadiens plus travaillants et plus affamés, mercredi, mais ce n'était qu'un match préparatoire.
Les choses risquent de se corser en saison régulière alors que leurs adversaires se prépareront assurément de manière consciencieuse pour limiter les dégâts.
« Ça nous permet d'être optimistes, a reconnu Matthews. Mais si nous ne faisons pas les bonnes choses et que nous ne jouons pas de la bonne manière, toute cette puissance offensive est inutile. Nous avons du pain sur la planche. »
Babcock est reconnu pour être un pilote dur à satisfaire et il avait visiblement observé les mêmes lacunes que son jeune poulain.
« L'avantage numérique a bien fait surtout quand il a été exécuté de la bonne manière, a-t-il prévenu. Ce ne fut pas le cas lorsque tout le monde s'est mis à faire sa petite affaire. Nous sommes bons et nous avons le talent. Maintenant, nous avons apprendre à jouer de la bonne façon. »