Juraj Slafkovsky, qui a été le premier choix au total du Repêchage de la LNH 2022 par les Canadiens de Montréal, a accepté de partager mensuellement avec LNH.com les dessous de sa vie de hockeyeur professionnel. Pour une troisième année déjà, il discute de sa saison sur la glace, mais aussi de ses expériences à l'extérieur de la patinoire.
Bonjour à vous tous,
Je vous parle pour une dernière fois cette saison. C’est l’heure du bilan aujourd’hui. Je rencontrais Kent Hughes, Jeff Gorton et Martin St-Louis en plus de faire un brin de jasette avec les journalistes dans le vestiaire de l’équipe à Brossard.
Mercredi soir, je ressentais de vives émotions après l’élimination en cinq matchs contre les Capitals. Deux jours plus tard, la poussière retombe un peu. Si la défaite fait toujours mal, j’ai un peu plus de recul pour analyser ce que nous venons de vivre.
Je le disais depuis le premier jour de la saison. Nous avions comme objectif de participer aux séries. À l’extérieur de notre vestiaire, il n’y avait personne pour croire en nous. Mais nous avons déjoué les plans. Nous avions assez de bons joueurs et nous formions une assez bonne équipe pour atteindre les séries. Nous savons maintenant à quoi nous attendre dans le futur.
S’il y a une chose que j’ai réalisée avec ce parcours de cinq matchs en séries, c’est que tous les détails ont de l’importance. Des jeux qui restent invisibles à la télévision font une différence. Un simple dégagement, un hors-jeu, une mauvaise couverture défensive ou une punition peuvent changer le sort d’un match. Je pourrais en parler pendant de nombreuses minutes, mais je perdrais votre attention!
Je savais que le hockey des séries était plus intense. C’est réellement le cas. Tu atteins un autre niveau en séries. J’entendais des histoires de coéquipiers plus vieux et je m’attendais à découvrir un autre monde. J’ai maintenant cette expérience. C’était seulement cinq matchs, mais c’est assez pour comprendre bien des choses.
Oui, nous avons perdu en cinq matchs contre les Capitals. Malgré l’élimination, je suis très fier de notre équipe. Nous n’avons jamais abandonné, nous avons remonté au classement après la pause des 4 nations pour finalement obtenir notre qualification.
À mes yeux, ce n’est que le début pour nous. Techniquement, nous restons une équipe en reconstruction. Mais quand tu obtiens une présence en séries à la troisième année seulement d’une reconstruction, c’est le signe que cette équipe se dirige dans le bon chemin.
De ce parcours en séries, je garderai aussi les images de la foule du Centre Bell pour les matchs 3 et 4 contre les Capitals. Je n’oublierai pas cette ambiance. Mais je voudrai m’assurer de revivre cette folie encore plus longtemps et encore plus souvent. L’an prochain, j’espère que nous jouerons bien plus que deux matchs en séries à Montréal.
Pour ma part, je regarderai mon troisième match dans cette série contre les Caps comme une rencontre baromètre. J’avais joué exactement le type de match que je désire jouer. J’avais marqué un but, mais Nick (Suzuki) et Cole (Caufield) avaient aussi marqué dans ce gain de 6-3. J’ai besoin de frôler la perfection pour chacune de mes touches avec la rondelle. Dans ce match, j’avais ce sentiment.
J’aurais aimé obtenir plus de points (18 buts, 33 passes, 51 points en 78 matchs) à ma troisième saison dans la LNH. Malgré cela, je dirais que j’ai grandi encore comme joueur de hockey. Je sens que je deviens plus un ailier complet. J’aurai toutefois besoin de connaître un meilleur début de saison l’an prochain. Je dois finir par réaliser que la saison s’ouvre au mois d’octobre, pas au mois de février!
De Demidov à Savard
Il y a beaucoup de talent au sein du CH. C’est aussi rassurant de constater que le noyau de notre équipe reste jeune. Suzy (Suzuki) a montré le chemin à suivre toute l’année, mais Lane (Hutson) a aussi changé l’image de notre formation. Je l’ai déjà écrit, mais je le trouve formidable comme défenseur.
Pour les dernières semaines de la saison, nous avons aussi ajouté un autre joyau avec Ivan Demidov. Il a des habilités rares et un coffre d’outils remplis. Ça reste maintenant entre ses mains. Il aura besoin de bien se préparer pour la prochaine saison. Même si tu as tout le talent du monde, tu dois toujours travailler fort. C’est comme ça pour tout le monde.
Si j’avais un conseil pour Ivan, je lui dirais de ne pas écouter les commentaires d’un peu tout le monde. Il doit juste se concentrer sur lui-même. Ce n’est pas toujours facile de bloquer les distractions, surtout dans une ville comme Montréal. Je peux me placer dans ses souliers. Je connais la réalité d’un jeune joueur qui doit gérer les attentes avec le CH.
Je n’ai pas le choix de glisser quelques mots au sujet de Savy (David Savard). Je trouve ça triste de le voir partir à la retraite. David était un coéquipier génial avec un très grand cœur. Je pouvais toujours lui parler. Il jouait dans la LNH depuis toujours. J’ai aimé lui poser des questions et partager du temps avec lui. J’ai joué trois ans avec lui et j’aurais aimé poursuivre la route à ses côtés.