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MONTRÉAL – L’air de Philadelphie a manifestement fait du bien à Trevor Zegras.

Cinq mois après la transaction qui l’a fait passer des Ducks d’Anaheim aux Flyers, le créatif attaquant est débarqué au Centre Bell, mardi, au sommet des pointeurs de sa nouvelle équipe. Après deux saisons plus difficiles en Californie, il semble que son nouvel environnement soit taillé sur mesure pour lui.

L’identité des Flyers est définie, et les exigences du nouvel entraîneur Rick Tocchet sont claires.

« J’essaie simplement de travailler le plus fort possible, a dit celui qui a quatre buts et 13 points à sa fiche en 12 matchs. J’arrive dans une nouvelle équipe, dans une nouvelle ville, qui est bâtie sur le dur labeur et sur le sens de la compétition. Si je ne fais pas les bonnes choses, on va le voir immédiatement. »

Pour l’instant, il fait exactement ce qu’on lui demande. Souvent critiqué pour son manque d’ardeur au travail, son côté plus étincelant et sa personnalité forte, le jeune homme de 24 ans semble vouloir saisir la chance qu’il a de mettre tout ça derrière lui. Sans pour autant masquer son identité.

« Trevor a acheté le plan dès le premier jour, a vanté le pilote. Il a rapidement compris notre façon de jouer et nos concepts. Il pose des questions, il est impliqué dans le vestiaire et il met le tout en application. Les résultats sont là parce qu’il n’est pas qu’un joueur créatif. Il écoute et il respecte notre façon de jouer.

« Quand tu fais ça, les bonnes choses se produisent. »

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Depuis son arrivée à Philadelphie, ceux qui le côtoient soulignent qu’il a retrouvé le côté jovial qu’il avait à ses débuts avec les Ducks. Il n’a d’ailleurs pas hésité à blaguer avec les journalistes montréalais, ce qu’il avait l’habitude de faire dans ses (plus) jeunes années.

« Je me suis toujours senti de la même façon, a-t-il répondu, évitant de se mettre les pieds dans les plats. J’ai maintenant joué assez longtemps pour savoir qu’il y a des hauts et des bas, et j’ai appris à surfer dans l’entre-deux. J’ai une meilleure compréhension du déroulement d’une saison, et je me sens un peu mieux. »

Le capitaine Sean Couturier l’a aussi rapidement pris sous son aile. Les deux joueurs ont d’ailleurs discuté pendant plusieurs minutes après l’entraînement matinal, mardi.

« Il a une belle personnalité, a amorcé le vétéran de 32 ans. Il aime venir à l’aréna et il a toujours un sourire dans la face. Tous les gars aiment être autour de lui. […] Sa personnalité l’a aidé à s’adapter. Il sait qu’il est bon, mais il continue de travailler sur sa game; il demande des conseils ici et là. On est heureux de l’avoir. »

Pour Zegras, la présence et le soutien de Couturier sont comme de l’or en barre.

« Il est bien meilleur au hockey qu’au poker, a rigolé le jeune homme. Plus sérieusement, il a 14 saisons d’expérience. Il a tout vécu. Il peut m’aider en zone défensive, sur les mises au jeu, sur la façon de bien récupérer, ce qu’il faut faire dans l’avion. C’est spécial de compter sur un gars comme lui. »

Une petite rivalité

Après les retrouvailles en coulisses avec son bon ami Cole Caufield en matinée, Zegras passera aux choses sérieuses lorsque la rondelle tombera. Les deux anciens du Programme de développement de USA Hockey connaissent des départs canon, et ils tenteront de poursuivre sur leur lancée respective.

« C’est bon de voir son début de saison, a dit le petit attaquant des Canadiens, qui a inscrit 10 buts en 12 matchs. Il aime le hockey et il se retrouve à un bon endroit. […] Il a transporté son jeu à un autre niveau. Comme ami, je m’en réjouis. Comme rival, je chercherai à le réduire au silence. »

Ça tombe bien, parce que de l’autre côté, Zegras croit savoir comment s’y prendre pour freiner son vieux complice.

« Il faut se mettre dans toutes ses lignes de tir et ne pas se rendre en prolongation, a-t-il ricané. Cole a toujours été un joueur des grandes occasions. Vous voyez les buts, mais vous ne voyez pas tout son travail. Il est tellement un bon coéquipier. J’espère qu’il continuera sa bonne saison, seulement pas ce soir. »