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Le but en or de Sidney Crosby, marqué en grande finale des Jeux olympiques de Vancouver, en 2010, est le plus vieux souvenir que Jaccob Slavin garde de la rivalité entre les hockeyeurs canadiens et américains.

Quinze ans plus tard, Crosby se dresse encore sur le chemin des États-Unis, alors que les deux nations voisines s’affronteront dans le cadre du dernier duel montréalais de la Confrontation des 4 nations, samedi (20 h HE; ABC, ESPN+, SN, TVAS).

Et encore une fois, Crosby devrait être partie prenante du plan de match américain. Car mercredi, le vétéran de l’équipe canadienne a marqué les esprits avec une sortie inspirée et une récolte de trois aides dans une victoire de 4-3 contre la Suède, en lever de rideau de la compétition.

Mais l’entraîneur-chef des États-Unis, Mike Sullivan, l’a bien exprimé vendredi. Si le Canada n’était qu’une équipe à menace unique, il y aurait de quoi se tirer d’affaire.

« Contre les Canadiens, cependant, on ne peut pas se concentrer sur un seul aspect. Ils ont des menaces partout, à toutes les positions », dit-il.

Sullivan répondait alors à une question d’un journaliste portant sur l’avantage numérique de l’unifolié, et sur une première unité qui, en plus de compter sur Crosby, propose à ses adversaires Connor McDavid, Nathan MacKinnon, Sam Reinhart et Cale Makar. Un casse-tête, s’il en est.

« Il y a du talent de pointe et plusieurs outils sur cet avantage numérique », concède Slavin, l’un des piliers de l’infériorité numérique des Américains jeudi, dans une victoire de 6-1 contre la Finlande. « Il faudra garder leurs joueurs en périphérie, ce sera la clé pour les limiter. Il faut aussi rester fidèles à la structure que nous avons établie pour notre infériorité numérique, ne pas tricher. »

Puis, si les Américains veulent éviter de se retrouver dans une telle situation critique, « il faudra gérer nos émotions et ne pas commettre d’infractions stupides », poursuit Slavin.

Comme le souligne à sa manière le défenseur des Hurricanes de la Caroline, la discipline – autant à l’égard des punitions qu’à la mise en place de la structure – sera effectivement primordiale contre le Canada. Les Américains ne veulent pas se laisser duper par une bonne sortie face aux Finlandais, où ils n’ont accordé qu’un but et 21 tirs à leurs adversaires.

« Ce n’était que notre premier match ensemble hier, rappelle Slavin. Il y a toujours moyen de s’améliorer, surtout dans un contexte comme celui-ci, où plusieurs joueurs doivent opérer sous de nouveaux systèmes de jeu. Il y a encore moyen d’être plus efficaces et de mieux travailler en équipe. »

Si menaçants soient-ils, les Canadiens ont eu besoin de la prolongation afin de vaincre les Suédois au compte de 4-3, mercredi, en lever de rideau. Après avoir marqué deux buts en première période, la troupe de Jon Cooper n’en a inscrit qu’un lors des 40 dernières minutes du temps réglementaire. N’y a-t-il pas là des leçons à tirer de ce premier échantillon?

« Les Canadiens ont montré leur vitesse et leurs habiletés en première période. Ce n’était pas une surprise pour personne, au vu de leur formation, souligne l’arrière américain Charlie McAvoy. Mais les Suédois leur ont rendu l’accès à la zone neutre difficile par la suite, leur ont limité le temps et l’espace. Ce sera, à nous aussi, notre objectif, car ils ont des joueurs qui peuvent entrer à une vitesse folle en zone offensive s’ils ont de l’élan. »

Contrôler la hauteur du moment

« Ce sera probablement le plus grand match de ma carrière jusqu’à maintenant. J’ai très hâte. Il y a un lourd passé qui mène à cette rencontre. Ce match est plus grand que nous, qui serons sur la glace. Ça implique tant de gens qui attendent ce match de pied ferme. J’ai hâte de vivre un tel événement. »

Brady Tkachuk résumait de belle manière, après la victoire des siens jeudi, les implications de ce duel Canada/États-Unis. Non seulement les Américains devront neutraliser au possible leurs rivaux, mais ils devront surtout le faire dans un environnement et un contexte que plusieurs n’ont jamais vécu auparavant.

Le défi est d’autant plus grand.

« Tout le monde comprend l’ampleur de ce match, mais il faudra savoir gérer nos émotions », soutient McAvoy.

« On ne peut pas se faire hypnotiser par leur talent, mais c’est aussi vrai de leur côté, ajoute-t-il. Nous avons plusieurs joueurs habiles et plusieurs grandes vedettes, nous aussi. Il faudra simplement savoir défendre en unité de cinq. »

S’ils y parviennent, les Américains se donneront une chance de décrocher leur deuxième victoire en autant de matchs et de se donner, du même coup, une belle option sur la grande finale disputée le 20 février sur leurs terres, à Boston.

« Ce sera assurément plaisant, conclut Slavin. Nous avons très hâte! »