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MONTRÉAL -Julien Gauthier commençait à avoir fait le tour du jardin dans la Ligue américaine.

À sa troisième saison avec les Checkers de Charlotte, le club-école des Hurricanes de la Caroline, l'attaquant québécois avait déjà touché la cible à 26 occasions en 44 matchs et tout indiquait qu'il avait bel et bien retrouvé sa touche de marqueur, qui a toujours été sa marque de commerce.
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Malgré ces succès et tous les signes qui démontraient qu'il était prêt à passer au prochain niveau, les portes de la grande ligue demeuraient fermées en Caroline. Les Rangers ont flairé la bonne affaire en faisant son acquisition, la semaine dernière, et lui offrent déjà la chance de prouver ce qu'il est en mesure de faire.
« Ils m'ont dit que ça faisait un petit bout qu'ils avaient l'œil sur moi », a expliqué le choix de premier tour en 2016 (21e au total), à quelques heures du premier match de sa carrière face aux Canadiens de Montréal, son équipe d'enfance, au Centre Bell jeudi (19 h (HE); RDS, TSN2).
« Je n'ai pas vraiment eu de chance en Caroline. Même si je marquais beaucoup de buts et que je dominais dans la LAH, je n'ai pas eu l'occasion de me prouver. Je me demandais pourquoi. Je comprends que c'est une business et qu'il n'y avait pas beaucoup de place à l'attaque, mais je suis content qu'ils m'aient libéré. »
Le sens du mot libération est assez fort. Mais quand on regarde la situation dans laquelle il se trouvait, on comprend qu'il s'applique à la perfection.
En trois saisons chez les professionnels, il n'a obtenu que cinq matchs d'audition - tous cette année - et a vu les portes se refermer devant lui à quelques reprises; notamment avec l'émergence d'Andrei Svechnikov et l'acquisition de Nino Niederreiter, deux ailiers droits qui se sont établis en Caroline, l'an dernier.
Il avait du plaisir à dominer au niveau inférieur, mais à 22 ans, sa carrière commençait à tourner en rond.
« Je sentais que j'avais fait le tour, a-t-il indiqué. Je marquais avec constance et je voyais que le jeu se déroulait vraiment plus au ralenti qu'à mes débuts. Je voulais avoir une vraie chance et le fait de venir ici et d'embarquer tout de suite avec les Rangers, c'est quelque chose de gros. »
Il disputera jeudi son cinquième match consécutif avec la troupe de David Quinn, qui l'utilise à la droite du quatrième trio en compagnie de Brendan Lemieux et de Greg McKegg.

« Il possède un très bon tir et il est facile à diriger, a fait valoir le pilote. C'est un petit échantillon, mais on peut voir pourquoi il connaît la carrière qu'il a en ce moment et pourquoi tout le monde le tenait en haute estime. Nous sommes très excités de l'avoir avec nous. »
Son temps de jeu est plutôt limité pour l'instant - il n'a jamais joué plus de 7:40 - et il n'est pas utilisé dans un rôle auquel il est habitué, mais il joue dans la LNH. C'est au moins ça de gagner.
« La LNH, c'est une hiérarchie, a-t-il fait valoir. Tu ne peux pas arriver et jouer 15 ou 20 minutes par match. Je dois apprendre à jouer comme il le faut. Ça ne serait pas mieux de jouer beaucoup et de faire des erreurs parce que je ne suis pas dans la bonne chaise. J'apprends tranquillement et ma progression est très bonne.
« Les Rangers construisent autour des jeunes, et quand c'est le cas, tu sais que tu es là pour rester. Les vétérans nous aident beaucoup. On pousse pour une place en séries et on veut continuer d'avancer. »
L'influence de Kreider
Un de ces vétérans, c'est Chris Kreider. À 28 ans, le rapide patineur vient de parapher un nouveau contrat de sept ans avec la formation qui l'a repêché en 2009. C'est donc dire que Gauthier pourra compter sur son aide pour de longues années si son aventure new-yorkaise se poursuit au terme de son contrat, la saison prochaine.
À 6 pieds 4 pouces et 227 livres, le Québécois peut facilement prendre exemple sur son coéquipier de 6 pieds 3 pouces et 217 livres pour éventuellement connaître du succès dans la LNH.
« C'est un gros bonhomme, a rigolé Kreider. Il patine incroyablement bien. Il a réussi à faire reculer la défensive adverse à quelques reprises depuis qu'il est ici et il est toujours une menace offensive. Il semble avoir une bonne chimie avec ses compagnons de trio et c'est une bonne acquisition pour nous.
« Il y a assurément des choses que nous pouvons faire de la même façon qui vont nous permettre d'être efficaces sur la patinoire, a confié Kreider. Si nous continuons de travailler sur ces choses ensemble, je crois qu'on peut tous les deux amener notre jeu à un autre niveau. »