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BOSTON – S’il s’agit bel et bien de sa dernière saison dans l’uniforme des Terriers de l’Université de Boston, Cole Hutson veut qu’elle en soit une mémorable. Et pour les bonnes raisons.

« Je veux quitter cet endroit avec une étiquette de gagnant, a assuré l’espoir des Capitals de Washington en entrevue avec LNH.com. Je veux être reconnu comme un gagnant et je veux être le plus compétitif tous les jours. Je ne sais pas quand je vais quitter cet endroit, mais je veux y laisser ma marque. »

En disant cela, le petit défenseur a le feu dans les yeux. Il est déterminé, certes. Mais il vient surtout de subir une cuisante défaite face à Michigan State, une autre équipe aspirante. Même si ce n’est pas le moment idéal, Hutson se prête au jeu après avoir retrouvé ses esprits sur un vélo stationnaire.

Ç’a beau n’être qu’une défaite à la deuxième fin de semaine d’activités, l’arrière américain la prend de façon personnelle. Chaque fois qu’il quitte la glace sans la victoire, c’est comme si la plaie de la défaite de 6-2 subie face à Western Michigan en finale du Frozen Four, au printemps dernier, se réouvrait.

« Ce dernier match m’a brisé le cœur, a-t-il laissé tomber. Je vais penser à ce match tous les jours pour le reste de ma vie. On était si près et on n’a pas accompli le travail. Je ne suis pas trop sûr de ce qui nous attend, cette saison, mais j’espère pouvoir y retourner et connaître un dénouement différent. »

Les Terriers misent sur une équipe compétitive, mais ils auront besoin d’un Hutson en grande forme pour renverser la vapeur de ce mauvais début de saison (3-5-1). Si les choses fonctionnent bien au chapitre individuel (trois buts, 13 points en neuf matchs), il faudra un coup de barre collectif.

Le dynamique défenseur peut être l’une des clés à cette énigme. Après tout, c’est surtout grâce à lui si les siens ont effectué une poussée en deuxième moitié de saison pour se frayer un chemin jusqu’en finale, l’an dernier.

Il avait connu des débuts décents, récoltant quatre buts et 14 points à ses 16 premiers matchs dans la NCAA. C’est toutefois à son retour du Championnat mondial junior, où il est devenu le premier défenseur à terminer au sommet du classement des pointeurs (11), qu’il a véritablement pris son envol.

À ses 23 derniers matchs, il a ouvert la machine en amassant dix buts et 34 points pour se hisser au deuxième rang des pointeurs du club, derrière son frère aîné Quinn.

« Ce n’était qu’une question de confiance, a observé son entraîneur Jay Pandolfo. Après le Mondial junior, il est revenu avec nous et il était un joueur complètement différent. Il a terminé la saison de façon impressionnante. Je crois qu’il était libéré de la pression qu’il se mettait sur les épaules en première moitié. »

« Le CMJ a changé l’allure de ma saison, a renchéri Hutson. Tout le monde sait que je n’ai pas connu le départ que je voulais, l’an dernier. Je suis allé gagner l’or et je suis revenu avec la confiance dans le tapis. »

Comme Lane, à sa façon

C’est ici qu’entre en jeu l’éléphant dans la pièce : son frère Lane, le prolifique défenseur des Canadiens de Montréal. Les deux ont souvent été comparés en raison de leurs qualités très similaires.

Quand Lane a gradué chez les professionnels, Cole est arrivé avec les Terriers. Le plus vieux avait flirté avec les 50 points à ses deux campagnes à l’Université de Boston et la liste de ses honneurs individuels serait trop longue à détailler en quelques lignes. Bref, la barre avait été placée bien haut.

« Je crois que Cole a pris plus de temps à se mettre en marche parce qu’il voulait respecter les attentes et faire comme son frère, a avancé Pandolfo. Il n’avait pas à faire ça. C’était sa première année. Il se frustrait beaucoup et écopait de mauvaises punitions. Ça affectait son jeu en général. »

Ce n’est peut-être donc pas un grand hasard si les choses ont débloqué après qu’il eut éclipsé le total de points de son frère au Mondial junior. Il a terminé sa première saison avec le même nombre de points (48) que Lane à cette étape de sa carrière. Rien pour freiner les comparaisons entre les deux.

« Lane est un méchant bon joueur, il m’a laissé de grands souliers à chausser, a conclu Cole. J’essayais peut-être un peu trop d’être comme lui et de le remplacer. J’ai compris un peu plus tard que je devais simplement jouer comme je sais le faire pour que ça fonctionne. »

C’est une leçon qui le servira bien pour cette saison, et pour la suite de sa carrière. Parce qu’il n’a assurément pas fini d’entendre parler de son frère.