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Samuel Bolduc a eu le luxe d'amorcer sa carrière dans la LHJMQ au sein d'une formation qui a atteint la Finale de la Coupe du Président pour une deuxième année de suite. Dans un rôle de soutien, le défenseur a lentement pu s'adapter à un nouveau calibre de jeu.

Mais quelques mois après la défaite de l'Armada en finale, le portrait de l'équipe a changé du tout au tout : l'organisation n'a pu échapper au cycle de reconstruction qui suit habituellement quelques campagnes couronnées de succès.
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Depuis la date limite des transactions dans la LHJMQ, Bolduc est le seul défenseur qui n'est pas une recrue à la ligne bleue de l'Armada. Il est ainsi devenu le nouveau quart-arrière de l'équipe.
« Il a fallu que j'élève mon jeu d'un cran pour compenser pour la perte des autres vétérans, a-t-il indiqué. Bruce (Richardson) n'arrête pas de me dire que je dois être un modèle pour tous les jeunes qui s'en viennent. Il me dit que c'est mon groupe de défenseurs et que je dois leur montrer leur chemin; leur montrer ce que ça signifie d'être un joueur de l'Armada. »
Il ne manque assurément pas d'occasions pour le faire. L'imposant patineur de 6 pieds 4 pouces et 210 livres affronte les meilleurs trios adverses soir après soir, se retrouve sur la première vague du jeu de puissance et sur la première unité du désavantage numérique.
Difficile de demander mieux - surtout que tous les yeux sont tournés vers lui à son année d'admissibilité au repêchage. Auteur de huit buts, dont quatre avec l'avantage d'un homme, et 25 aides en 60 rencontres, le Lavallois de 18 ans affiche un différentiel de moins-28.
Cette dernière statistique n'est pas très alléchante, mais il ne faut pas oublier que l'Armada occupe le 15e rang de la Ligue avec une fiche de 23-38-2. Pas facile de se démarquer défensivement.
« Au niveau de son développement, c'est exceptionnel pour lui d'avoir toutes ces responsabilités, a fait valoir l'entraîneur Bruce Richardson. Ça lui permet de se pousser et d'en donner un peu plus.
« Souvent, les gars qu'il affronte sur le premier trio adverse sont plus forts, plus matures et ont une meilleure vitesse. Ils se rapprochent plus souvent de la LNH. Pour Samuel, c'est quelque chose d'important à expérimenter s'il veut réussir à être repêché et à jouer au prochain niveau un jour. »
Les défenseurs de son gabarit qui ont un coup de patin aussi fluide et qui sont en mesure de transporter la rondelle pour assurer la transition en attaque ne courent pas les rues et c'est ce qui le rend attrayant pour les équipes de la LNH.
Mais si Bolduc s'est retrouvé au 87e rang sur la liste de mi-saison du Bureau central de dépistage de la LNH, c'est surtout parce qu'il a été en mesure de s'acquitter de ses nouvelles responsabilités avec un certain succès.
« Ma confiance a augmenté d'année en année et je dirais que ça paraît plus cette saison, a-t-il commenté. Je transporte davantage la rondelle, je la garde plus longtemps et c'est ce qui m'aide beaucoup dans mon jeu.
« J'ai toujours aimé le faire, mais j'ai un peu laissé tomber cet aspect l'an dernier parce que j'avais moins besoin de le faire et que j'étais moins sous les projecteurs avec l'équipe que nous avions. Cette année, j'ai plus de place et je m'en sers. »
Laisser la timidité au vestiaire
Bolduc est loin d'avoir la personnalité la plus extravertie dans le vestiaire de l'Armada et sa timidité est flagrante en entrevue - un aspect du métier de joueur de hockey dont il se passerait bien, de son propre aveu.
On l'imagine mal servir un discours-fleuve à ses coéquipiers, mais il est en mesure de mener par l'exemple lorsqu'il pose le pied sur la patinoire. Il doit seulement apprendre à le faire avec constance.
« Parfois, son jeu peut ressembler à sa personnalité, a expliqué Richardson. On ne sent pas l'urgence dans son jeu, il joue beaucoup avec son talent et ses habiletés. C'est une des choses qu'on veut qu'il améliore. Il doit jouer avec plus de conviction pour devenir encore plus une menace.
« Il va s'en sortir dans le junior, mais pas chez les professionnels. Il ne faut toutefois pas oublier qu'il n'a que 18 ans et que c'est une progression. »