MARTIN BADGE DUCHARME

Le Repêchage 2025 de la LNH Upper Deck se tiendra les 27 et 28 juin au Peacock Theater de Los Angeles. La première ronde se tiendra le 27 juin (19 h HE; ESPN, ESPN+, SN, TVAS) tandis que les rondes 2 à 7 auront lieu le 28 juin (12 h HE; NHLN, ESPN+, SN, SN1). LNH.com vous aide à vous préparer en vue de ce repêchage en vous offrant des profils des principaux espoirs admissibles à l'encan, grâce à des entrevues réalisées dans le cadre de la Séance d’évaluation des espoirs de la LNH (Combine) au KeyBank Center de Buffalo, qui s’est tenue du 1er au 7 juin.

L'entièreté de la couverture du LNH.com en vue du repêchage se trouve ici.

Pendant que les espoirs du repêchage 2025 développaient leurs habiletés durant l’été avec des camps de hockey AAA, des cliniques d’entraîneurs spécialisés et des programmes dignes de ceux que suivent les meilleurs joueurs de la LNH, Brady Martin avait une tout autre manière de s’entraîner : en travaillant à la ferme familiale.

Ce n’est pas que Martin n’aurait pas voulu suivre ce type de parcours lors de ses années de hockey mineur, mais ses parents n’avaient tout simplement pas le temps de le traîner un peu partout, et ils avaient besoin de ses bras sur leur immense ferme d’Elmira, dans le sud de l’Ontario. La priorité, c’était les 250 vaches, 4000 cochons et 60 000 poulets, sans oublier le travail au champ.

C’est ainsi que l’attaquant de 6 pi 0 po est devenu fort comme un bœuf, l’animal auquel il s’est comparé lorsque les Canadiens de Montréal lui ont posé cette question lors de leur rencontre avec le produit des Greyhounds de Sault-Sainte-Marie de la Ligue de hockey de l’Ontario.

« Et à un perroquet entre les sifflets, parce que j’aime picosser l’adversaire, a ajouté l’espoir. Je m’entraîne un peu, oui, mais c’est surtout du travail sur la ferme. Je n’ai pas vraiment commencé à faire de l’entraînement spécifique au hockey. J’imagine qu’on pourrait dire que j’ai la force des fermiers. C’est comme ça que j’ai grandi et que j’ai pris de la masse musculaire. »

Le travail sur la ferme depuis sa jeunesse n’a pas seulement permis à Martin de gagner du muscle, mais il lui a aussi permis de développer des valeurs et une éthique de travail qui ne vient peut-être pas aussi naturellement pour les jeunes de la ville, qui n’ont pas l’habitude de se lever à 6 h du matin pour aller traire les vaches et pelleter du fumier.

Martin a d’ailleurs invité son équipe sur la ferme cette saison afin de faire découvrir à ses coéquipiers cette réalité.

« Ils étaient sous le choc! » a-t-il raconté. « Quand on parle d’une ferme, les gens pensent à une petite étable, mais nous, c’est une très grosse opération.

« En grandissant, j’ai toujours eu des responsabilités et je devais être discipliné. Je pense que ça m’aide et ça paraît dans mon hockey. »

Un fils d’agriculteur qui quitte la ferme pour aller vivre son rêve de jouer au hockey. Plusieurs reconnaîtront ici le scénario du film Youngblood, un classique du cinéma sportif de 1986 avec Rob Lowe comme acteur principal. Martin se reconnaît-il dans cette histoire?

« Je ne connais pas ce film », a répondu l’attaquant, faisant prendre un coup de vieux à tous les journalistes qui, eux, avaient fait le parallèle.

Des épaules généreuses

Des coups, Martin en donne beaucoup. Énormément même. L’attaquant de 18 ans terrorise la Ligue de hockey de l’Ontario avec ses mises en échec, et plusieurs ont même utilisé le qualificatif « boule de démolition » pour parler de lui.

Oui, ses 72 points (33 buts, 39 passes) en 57 matchs ont laissé une bonne impression, mais c’est de la qualité de son jeu physique que les équipes lui ont parlé à la Séance d’évaluation des espoirs. Pourrait-il être repêché plus rapidement que ne le suggère son 11e rang sur la liste finale du Bureau central de dépistage (BCD) de la LNH? C’est bien possible. En plus d’avoir rencontré près d’une trentaine d’équipe cette semaine à Buffalo, Martin a aussi été invité à souper avec les quatre clubs qui repêcheront aux rangs 4 à 7 le 27 juin. En comparaison, Jake O’Brien, qui est classé troisième par le BCD, n’a été invité au restaurant que par une équipe.

« Ça représente beaucoup de steaks, parce que c’est ce que j’ai mangé chaque soir, a rigolé Martin. J’ai rencontré Boston, Philadelphie, l’Utah et Nashville.

« Quand on regarde les équipes qui sont en finale de la Coupe Stanley (Oilers d’Edmonton et Panthers de la Floride), leur façon de jouer, c’est similaire à ma façon de jouer. Donc je pense que c’est ce qui m’aide beaucoup. »

Oui, Martin peut faire mal avec ses épaules. Mais il peut faire tout aussi mal avec ses aptitudes offensives. Jack Nesbitt, qui évolue pour les Spitfires de Windsor de l’OHL, a pu le voir de près lors de leurs affrontements cette saison, mais aussi lors du Championnat du monde des moins de 18 ans, où les deux attaquants étaient réunis avec le Canada. Martin a terminé au deuxième rang des marqueurs de son équipe avec 11 points (trois buts, huit passes) en sept parties pour aider le Canada à remporter la médaille d’or.

« C’est le joueur le plus difficile à affronter (dans l'OHL). Il est un bourreau de travail. Il peut étamper n’importe quel gars, mais il est aussi capable de marquer », a souligné Nesbitt, qui apparaît au 15e rang chez les espoirs nord-américains classés par le BCD. « Il est un gars génial avec qui se tenir, il est même mon cochambreur cette semaine! »

Martin se compare aux attaquants Sam Bennett, des Panthers, Tom Wilson, des Capitals de Washington, et Matthew Knies, des Maple Leafs de Toronto, des « adeptes du jeu physique, mais aussi des joueurs capables de mettre la rondelle dans le filet. »

« Les Penguins n’ont pas aimé quand je leur ai dit que je ressemble à Wilson », a raconté Martin en riant, puisque l’attaquant évolue pour les rivaux de Pittsburgh. « Je pense que c’est de cette manière que le hockey devrait être joué. C’est comme ça qu’on gagne des championnats de nos jours. Ce ne sont pas toujours les joueurs les plus talentueux qui vont t’aider, mais ceux qui ont le plus de désir. »