SCF Marchand FLA Kane EDM split

Les deux hommes sont assez proches sur la photo prise il y a 44 ans : Perry Kane est le deuxième à partir de la gauche dans la rangée du haut, et Kevin Marchand le deuxième à partir de la gauche dans la rangée du milieu. Sur leur chandail est brodé le logo des Arrows de Dartmouth, l’équipe de la Metro Valley Junior Hockey League pour laquelle ils jouaient 1981, bien avant que l’un d’eux ne pense au tournant que prendrait leur vie, y compris à leurs enfants à venir.

Sept ans plus tard, Brad Marchand était né.

Trois ans après venait au monde Evander Kane.

Les chemins de Perry et de Kevin ne se sont plus vraiment croisés après cette année dans la même équipe de hockey. Marchand a élevé ses enfants à Halifax, tandis que Kane est parti à l’autre bout du pays, à Vancouver. Jusqu’à cette semaine, alors que les équipes de Brad et d’Evander, les Panthers de la Floride et les Oilers d’Edmonton, s’affrontent pour la Coupe Stanley. La finale s’est amorcée avec une victoire de 4-3 en prolongation des Oilers dans le match no 1 mercredi au Rogers Place.

« Nous avions une bonne équipe, robuste », a dit Kevin, qui avait 17 ou 18 ans à l’époque. « Nous devions travailler pour chaque point et chaque victoire. Mais Perry était un joueur très habile au sein de l’équipe. Il était très rapide et il avait de bonnes mains. Un peu comme son fils aujourd’hui. »

Les deux étaient des ailiers et rivalisaient souvent pour la même place dans la formation.

« Ils étaient de bons joueurs, similaires dans beaucoup d'aspects », a affirmé Blair Ross, qui a souvent évolué au centre de Kevin au sein de cette équipe. « Ils étaient de bons coéquipiers. Ils étaient très intelligents, sur la glace et à l’extérieur. Ils étaient très sérieux et réfléchis, et ils étaient respectés par tout le monde dans la ligue. Ils étaient patients, mais ils l’étaient parce qu’ils étaient deux durs qui savaient se contrôler. »

Un peu comme le sont les fils aujourd’hui.

« Quand je regarde Evander, ce que je vois chez lui que je voyais aussi chez Perry, c’est son intelligence et son coup de patin. Il avait aussi un très bon tir. Perry descendait à toute vitesse le long de l’aile et il décochait des tirs vifs avec les vieux bâtons Titan, a raconté Ross. Et je vois évidemment les talents de bagarreur de Perry. Evander est son digne fils. »

DAL@EDM: Hyman inscrit son deuxième but du match

Il se souvient de la patience de Perry, même quand il était la cible constante des adversaires. Mais il venait parfois un moment où c’en était assez.

Les deux pieds plantés dans la glace, comme le raconte Ross, « il pouvait distribuer 10 droites à toute vitesse. »

Quant à Kevin, « quand je regarde Brad, je vois le cœur et la passion de Kevin. Ils sont tous les deux des joueurs intelligents et ils n’ont pas peur d’aller dans les endroits difficiles. »

Kevin est d’accord.

« Nous sommes très semblables, a-t-il souligné. Je préfère traverser un joueur que le contourner. »

Debout à côté de Marchand sur la photo, il y a Rick Spriggs, un défenseur qui conduisait régulièrement Perry aux entraînements et aux matchs.

Il a qualifié Perry « d’athlète doué, extrêmement en forme. Il patinait comme le vent. Je ne sais pas d’où Evander tient sa grandeur, car ça ne lui vient pas de son père, à moins que son grand-père fût grand. Perry va lire ça et rire. »

Mais il a affirmé que quand il repense à cette équipe, aux joueurs qui la composaient et aux fils qui ont suivi bien plus tard, « mon souvenir est la qualité des individus que ces deux pères étaient à l’époque. Quant aux fils, leur éthique de travail, leurs qualités athlétiques et tous les éléments nécessaires pour pouvoir jouer à un haut niveau dans la meilleure ligue au monde en disent long sur l’éducation qu’ils ont reçue et sur le caractère de leur père. »

Ross a noté que Kevin est éventuellement devenu capitaine de l’équipe, comme Brad il y a deux saisons avec les Bruins de Boston.

Et si vous trouvez que jusqu’ici, cette histoire démontre parfaitement à quel point le hockey est un petit monde, attendez de lire ceci. Dans la première rangée, le deuxième à partir de la droite est l’entraîneur adjoint Donnie Matheson, qui est devenu entraîneur-chef la saison suivante.

Matheson, qui est décédé en 2008, est devenu dépisteur amateur avec les Bruins pendant 15 ans, et il couvrait le territoire des Maritimes. Il est l’un de ceux qui ont le plus milité pour la sélection de Brad au repêchage 2006.

Les Bruins l’avaient ciblé comme option en troisième ronde, mais les Sénateurs d’Ottawa détenaient ce choix en raison de la décision des Bruins d’embaucher le directeur général Peter Chiarelli. Les Bruins ont donc dû échanger des choix de quatrième et cinquième rondes pour s’avancer au 71e rang du repêchage.

C’est là qu’ils ont repêché Brad Marchand.

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« Donnie a été déterminant dans ce choix, a raconté Kevin. Il était mon entraîneur l’année où Perry et moi étions au sein de cette équipe, et l’année d’après aussi. C’est assez spécial. »

S’il n’avait jamais joué au sein de cette équipe, son fils aurait-il été un membre des Bruins?

« Nous ne le saurons jamais », a répondu Kevin.

Puisqu’Evander a principalement joué dans l’Association de l’Ouest et Brad dans l’Est, les deux n’ont pas souvent rivalisé l’un contre l’autre, surtout pas sur une aussi grande scène. C’est la raison pour laquelle il a fallu du temps avant de réaliser que les deux joueurs avaient un lien.

« C’était spécial quand j’ai appris qu’Evander était le fils de Perry et qu’il jouait dans la LNH, a dit Kevin. Il est tellement fort, comme son père. Je dirais qu’il est plus grand et plus costaud. Mais Perry était un athlète très fort. »

Perry n’est pas le seul Kane avec qui Marchand a partagé la glace. Il a également joué avec Leonard Kane, le frère de Perry, qui a plus tard été intronisé au Temple de la renommée de Hockey-balle Canada.

Les deux ont fait bonne impression.

« Chaque fois que je vois Evander jouer, je pense toujours à Perry, a mentionné Kevin.

Les deux viennent d’une petite communauté, où la communauté du hockey est encore plus petite.

Ce qui rend tout ça exceptionnel pour ceux qui ont partagé la glace avec eux.

« Le monde du hockey n’est pas grand, et d’avoir deux pères dont les fils jouent en finale de la Coupe Stanley est unique. Nous ne venons pas d’un endroit populeux de la planète, je peux vous l’affirmer. […] Beaucoup de joueurs qui ont percé ont des racines chez nous. Il y a deux très bons joueurs de hockey en finale, et ils ne viennent pas de Cole Harbour », a lancé Spriggs, avec une petite pointe à la ville voisine de Cole Harbour, qui a vu grandir Sidney Crosby et Nathan MacKinnon.

Ça fait déjà plusieurs années que Kevin et Perry ne se sont pas croisés. Suffisamment longtemps pour que Kevin, qui est à Edmonton pour les deux premiers matchs de la finale, demande si Perry assistera aux matchs à Edmonton.

« J’adorerais le revoir, a dit Kevin. Nous allons nous rencontrer à l’aréna. »

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