Stamkos panel

Que vaut Steven Stamkos? L'attaquant et capitaine du Lightning de Tampa Bay n'est pas un joueur complet à l'image de Jonathan Toews ou encore Anze Kopitar. Contrairement à ces deux autres centres, on ne l'a jamais utilisé en désavantage numérique. Mais ça ne veut pas dire qu'il n'est qu'un pur buteur. Si c'est par les buts marqués qu'on a remarqué Stamkos ces dernières saisons, l'ensemble de son œuvre dépasse tout de même ce seul aspect de son jeu.
Depuis son arrivée dans la LNH, Steven Stamkos a un impact massif sur les taux de conversion de son équipe. Tireur prolifique et opportuniste, on a souvent considéré qu'il était à son mieux lorsqu'on le jumelait à un bon fabricant de jeu. De fait, c'est un élément qu'on ressort encore et encore, Stamkos n'aurait jamais été aussi bon que ces saisons où on le voyait accompagné de Martin St-Louis.

Les données ne coïncident pas tout à fait avec cette observation. Lorsqu'on détache le regard de telle ou telle séquence de 20 matchs et qu'on observe l'ensemble de l'œuvre, l'impact de St-Louis est bien moins clair qu'on pourrait le croire.

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Ça n'est pas pour dire que l'association St-Louis-Stamkos n'a pas été fructueuse. En avantage numérique, la production accentuée de tirs vers le filet est manifeste et les taux de conversion de l'équipe sont largement supérieurs à ce que l'équipe arrive à faire sans son capitaine. Cette capacité à pousser vaille que vaille les taux de réussite au-delà des taux ordinaires de la ligue est remarquable et en partie attribuable au fait que Stamkos, on l'a dit, n'est pas qu'un tireur habile, il est aussi prolixe.
En avantage numérique, il compense la perte de St-Louis par une appropriation des tirs tentés par son équipe qui approche les seuils atteints par Alex Ovechkin, soit 35 pour cent des tentatives. Même si l'équipe tire moins souvent avec Stamkos sans St-Louis, le fait de confier une tentative sur trois à un tireur qui est aussi manifestement supérieur à la moyenne permet de garder les taux de buts obtenus par heure jouée à un taux plus que raisonnable.

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Cette capacité qu'a, globalement, Stamkos à conserver ses performances sans St-Louis est la chose qui doit, plus que toute autre, rassurer des acheteurs potentiels. Steven Stamkos n'était pas un passager. Les taux de tirs et de buts obtenus restent extrêmement élevés dans toutes les situations.

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Autre élément important, qui nous ramène au premier tableau : l'apport de St-Louis, considérable en avantage numérique, était loin d'être aussi évident à 5-contre-5. Sans St-Louis, Stamkos permet à son équipe d'obtenir 58 pour cent des tentatives de tirs parce qu'il a à la fois un impact massif sur la production de tirs (8 de plus à l'heure jouée en sa présence) et en défensive (6 de moins à l'heure jouée).
On hésite parfois à qualifier Stamkos de joueur complet parce qu'il ne joue pas en désavantage numérique et parce que, centre au physique chenu et aux habiletés manifestes, on lui réserve ce préjugé qu'on garde aussi pour un joueur comme Erik Karlsson. S'il n'est pas physique et qu'il ne joue pas en désavantage numérique, c'est forcément qu'il est faible en défensive.
Les données nous indiquent que c'est pure foutaise. Stamkos, parce qu'il aide son équipe à garder la rondelle du bon côté de la patinoire et parce qu'il dope les taux de réussite en accaparant une quantité remarquable de tirs, est un véritable centre complet, doublé d'un buteur d'exception. Il n'est jamais aisé pour une équipe de sortir un salaire aussi immense que 11 millions $ par saison, mais pour un joueur comme Stamkos, à la base, la chose se justifie par cette exceptionnelle combinaison. Autre élément à ne pas négliger : arrivant à ce gros contrat à l'âge de 25 ans, il sera en fait appelé à justifier son monstrueux salaire alors qu'il jouera pour l'essentiel encore ses meilleures années. On ne peut en dire autant de joueurs qui signent de plantureux contrats à l'âge de 28, 29 ou encore 30 ans.