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La fin de saison arrive à point nommé pour les Penguins de Pittsburgh. Mike Sullivan, depuis son entrée en fonction au mois de novembre, a réussi à revamper significativement l'alignement de l'équipe et semble aussi s'être permis d'apporter quelques retouches aux unités spéciales. Résultat, l'équipe progresse de manière continue depuis maintenant quatre mois.

À forces égales, un impact immédiat
Dès le mois de décembre, l'équipe se met à obtenir plus de tirs vers le filet adverse qu'elle n'en accorde à 5 contre 5, un renversement net de situation par rapport aux deux premiers mois de la saison. Plus intéressante encore, cette chute récente du nombre de tirs accordés. Les Penguins ont retranché, au mois de mars, près de 10 pour cent des tentatives de tirs accordés à l'adversaire, passant de 51 à 46 tirs concédés à l'heure.

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Pris sur une base mensuelle, les résultats d'une équipe sont toujours susceptibles d'être influencés par la qualité des adversaires affrontés. Dans le cas présent, la part des tirs obtenus en moyenne par les adversaires des Penguins chaque mois confirme l'impression laissée par les totaux bruts.
Si on accepte qu'une équipe moyenne doive afficher un taux de tirs obtenu de 51 pour cent contre des adversaires ayant collectivement obtenus 49 pour cent de ces mêmes tirs, on peut dès lors évaluer jusqu'à quel point elle a performé en deçà ou au-delà des attentes.
Les Penguins, depuis le mois de décembre, ne font pas qu'avoir l'avantage aux tirs. Ils dominent clairement, au-delà des attentes qu'on pourrait placer en une équipe moyenne.

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La clé du secret à forces égales est toute simple. On a enfin trouvé le moyen de construire, sous Mike Sullivan, un alignement capable de tenir son bout lorsque Sidney Crosby, Evgeni Malkin et Kristopher Letang ne sont pas sur la glace.
Ça n'est nulle part plus évident que du côté de la brigade défensive. Des six joueurs à avoir obtenu un temps de jeu significatif en l'absence des trois superstars des Penguins, seul Ben Lovejoy n'atteint pas la barre symbolique des 50 pour cent de tirs obtenus. Les transactions ont ici joué un rôle central : Trevor Daley et Justin Schultz ont tous deux été obtenus pour une bouchée de pain et offrent aux Penguins des performances plus qu'honorables.

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L'effort est plus subtil à l'attaque, où les nouveaux venus sous Sullivan n'ont pas un profil aussi connu. Oskar Sundqvist, Tom Kuhnhackl, Conor Sheary et Scott Wilson ne sont pas exactement des vedettes en puissance. Mais tous ont su, encore ici, offrir au club des minutes de qualité lorsqu'ils sont séparés de Crosby, Malkin et Letang.
Carl Hagelin arrive ici à point nommé. On l'a beaucoup vu aux côtés de Malkin, mais la blessure à ce dernier lui a donné l'occasion de se faire valoir. Séparé du numéro 71, il offre néanmoins d'excellentes performances, aidant son équipe à accaparer 54 pour cent des tirs lorsqu'il est sur la glace.

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En désavantage numérique, un impact plus tardif, mais massif
Mike Sullivan met un peu plus de temps à laisser sa marque sur les unités de désavantage numérique de l'équipe. Mais lorsqu'il y arrive, les résultats sont spectaculaires.
Ça n'est pas tous les jours qu'on voit un entraîneur réussir à réduire de plus de 20 pour cent le nombre de tirs accordés par son équipe en désavantage numérique.

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Ici, il y a un peu une question de personnel. Outre le départ de Rob Scuderi, on enlève du temps de jeu à Ben Lovejoy et Ian Cole. Une partie de ce choix s'explique tout simplement par le retour au jeu d'Olli Maatta (blessé à nouveau depuis). De plus, on donne à Brian Dumoulin et Trevor Dailey un rôle plus prépondérant.
Résultat, tous les défenseurs réguliers de l'équipe voient leur fiche s'améliorer drastiquement.

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Les mouvements sont aussi passablement importants dans le groupe d'attaquants. Pascal Dupuis (qui a dû prendre sa retraite) sort du portrait alors qu'on coupe de moitié le temps de jeu confié à Nick Bonino. Apparaissent désormais Kuhnhackl et, encore une fois, Hagelin, qui accaparent désormais 34 pour cent du temps de jeu passé par son club à 4 contre 5.
Hagelin ne fait pas que gober beaucoup de minutes, il affiche le meilleur score de l'équipe quant au nombre de tirs accordés à l'adversaire. Lorsqu'on parle d'une acquisition payante…

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Chez les attaquants comme chez les défenseurs, donc, on constate une baisse massive et systématique du nombre de tirs accordés. Si on voit que les joueurs moins efficaces (Lovejoy, Scuderi, Dupuis) sortent du portrait, l'ampleur du mouvement laisse entendre qu'il y a plus en jeu. Parions que l'entraîneur, qui fut en son temps un spécialiste de ce genre de situations, a su implanter certains changements au système de jeu pratiqué par les Penguins.
La porte s'ouvre-t-elle pour la bande à Crosby?
Le fait est que les Penguins ressemblent de plus en plus à une équipe capable de faire beaucoup de dommages lors des prochaines séries éliminatoires. Outre les Capitals de Washington, le Lightning de Tampa Bay semblait être l'équipe la plus susceptible de pousser jusqu'à la grande finale. Mais Anton Stralman](https://www.nhl.com/fr/news/c-279895816) vendredi soir change la donne. Si les Penguins sont amochés (Malkin ne revient pas avant la fin du mois d'avril, Olli Maatta semble encore une fois sur le carreau), il semble bien que, pour la première fois depuis le départ de Jordan Staal, on ait réussi à construire un fond d'alignement capable de tenir tête à l'adversaire. À voir aller Sidney Crosby ces jours-ci (18 points en 13 matchs en février, 17 en 12 ce mois-ci!), ça pourrait bien suffire.