Guillaume Richard a bien eu le temps de se projeter dans l’avenir et d’imaginer le moment où il parviendrait enfin à signer son premier contrat professionnel avec les Blue Jackets de Columbus.
Ç’aura pris tout près de quatre ans depuis sa sélection au quatrième tour, en 2021. Des années formatrices passées à Providence College, dans la NCAA, où il a investi temps et efforts dans son développement comme joueur de hockey, et dans ses études en finances, pour lesquelles il obtiendra son diplôme en mai.
« Quand je suis arrivé là-bas, je ne savais pas exactement combien d’années j’allais y passer », a expliqué le défenseur en entrevue téléphonique avec LNH.com, trois jours après avoir paraphé son contrat de recrue. « Ç’a été un long processus, mais j’ai tellement vécu de belles années que ç’a finalement passé très vite.
« Après deux saisons, on trouvait qu’il me manquait un petit quelque chose. Après trois saisons, on s’est dit qu’une dernière me permettrait de me renforcir encore plus et de terminer mes études. »
Richard a donc fait preuve de patience. Les Blue Jackets aussi.
C’est le luxe qu’offre le parcours américain. Une équipe de la LNH détient les droits des espoirs évoluant dans la NCAA pendant quatre ans, tandis qu’elle n’a que deux ans pour prendre une décision quant à l’avenir d’un espoir qui joue dans la Ligue canadienne de hockey (LCH).
Pour l’arrière originaire de Cap-Santé, ces deux années supplémentaires ont fait toute la différence.
« Chaque joueur a un parcours différent, a-t-il amorcé. Pour moi, la voie américaine a été vraiment bénéfique. Ç’a m’a donné deux années de plus pour me développer et devenir plus fort physiquement, plus lourd. Je suis arrivé à Providence à 175 livres et j’en sors à 192. Je me sens plus prêt pour le prochain niveau.
« Les collèges américains, c’est aussi l’expérience d’une vie. Je ne regrette rien de mon parcours. »
Richard a rejoint le club-école des Blue Jackets en début de semaine, à Cleveland. Il a pris part à quelques entraînements, mais ne sait toujours pas s’il aura l’occasion d’enfiler l’uniforme d’ici la fin de la saison. Les Monsters sont impliqués dans une chaude lutte pour une place en séries.
Il ne s’en fait pas avec ça. Il voit ces premiers pas chez les professionnels comme une autre occasion de démontrer à l’état-major des Blue Jackets qu’ils ont bien fait d’investir en lui pendant toutes ces années, et de l’avoir récompensé avec une première entente.
« Une de mes plus grandes qualités, ç’a toujours été la constance, a-t-il fait valoir. J’ai toujours été un joueur que les entraîneurs peuvent envoyer dans n’importe quelle situation en sachant exactement ce que je vais leur donner. C’est important de bâtir cette confiance, et c’est ce que je veux faire ici. »
La fiabilité avant tout
Richard n’est pas le genre de défenseur qui vous éblouira avec ses statistiques offensives – il a conclu sa dernière campagne avec deux buts et 14 points en 37 matchs. Il est toutefois un modèle de fiabilité défensive qui n’hésite pas à se sacrifier pour le bien de l’équipe.
C’est exactement ça qui a retenu l’attention de l’organisation à son année d’admissibilité au repêchage, et à travers ses années à Providence, où ils l’ont épaulé étroitement.
« Ça fait longtemps qu’on le suit et qu’on travaille avec lui, a commenté Rick Nash, le directeur des opérations hockey des Jackets, à la radio de l’équipe. Chaque fois qu’on l’a vu jouer, il avait le même niveau d’effort. Il sacrifie son corps pour bloquer des tirs, il se salit le nez pour défendre et il fait les bons jeux.
« On aime son parcours à l’extérieur de la patinoire aussi. Rien ne lui a jamais été donné. Il a travaillé pour obtenir tout ce qu’il a désormais. Ç’a été un long processus, mais nous sommes excités pour la suite. »
Le principal intéressé sait que ce contrat n’est qu’une autre étape vers la réalisation de son rêve. Il devra à nouveau tout donner pour gravir les dernières marches qui le séparent de son premier match dans la LNH.
« Ça me fait prendre conscience que je suis encore plus près du rêve, a-t-il conclu. Ça me donne espoir qu’il va peut-être se réaliser dans le futur. Mais ce n’est pas encore fait. Il reste encore beaucoup de travail. »


















