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LNH.com propose une analyse en profondeur de chacune des 31 équipes pendant tout le mois de novembre. Aujourd'hui, les Ducks d'Anaheim.
Le virage jeunesse va bon train chez les Ducks d'Anaheim, mais durant l'entre-saison, le directeur général Bob Murray a très clairement fait savoir que l'excuse de la reconstruction n'allait pas être acceptée si son équipe offre à nouveau un mauvais rendement lors de la saison à venir.

Considérant la situation à Anaheim, il n'y a rien de très surprenant dans le fait que les Ducks aient raté les séries éliminatoires de la Coupe Stanley pour une deuxième saison consécutive. Ce sont plutôt les longs passages à vide et l'inconstance qui ont chicoté Murray.
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« Nous avons été beaucoup trop inconstants », a noté Murray, en juin dernier. « Nous jouions de bons matchs contre de bonnes équipes, puis nous ne nous présentions pas lors de la rencontre suivante. Pourquoi? […] Certaines choses vont changer. Je vais pousser très fort pour que ça change. Nous ne pouvons pas accepter l'inconstance comme nous l'avons fait. »
Ce seront sensiblement les mêmes joueurs qui devront élever leur jeu d'un cran, car les Ducks n'ont pas effectué de gros changements durant l'entre-saison, mis à part l'acquisition du défenseur Kevin Shattenkirk. Anaheim continue à miser sur un noyau de vétérans avec les Ryan Getzlaf, Adam Henrique, Cam Fowler et Hampus Lindholm, entre autres, mais ce sera ultimement l'émergence de sa relève qui lui permettra de passer au prochain niveau.
« Je pense que vous allez voir une amélioration chez nos jeunes joueurs, a ajouté Murray. Si nous voyons une amélioration chez nos jeunes - et c'est le moment qu'ils le démontrent - et que nous obtenons de la constance de la part de nos joueurs établis, je pense que nous pouvons nous battre pour une place en séries. Il n'y a aucune raison pour que ce ne soit pas le cas. »
Voici trois questions intimement liées aux succès des Ducks cette saison :

Les Ducks peuvent-ils relancer leur jeu de puissance?

Le manque d'offensive mine cruellement les performances des Ducks, qui ont pris le 29e rang de la LNH au chapitre de la moyenne de buts par match (2,56), la saison dernière.
L'une des façons de trouver le fond du filet plus souvent serait d'améliorer le rendement sur le jeu de puissance. La saison dernière, Anaheim a pris l'avant-dernier rang au chapitre de l'efficacité avec l'avantage d'un homme (14,7 pour cent), et il faut remonter à la saison 2016-17 pour voir les Ducks ne pas faire partie des 10 pires équipes à ce chapitre.
Murray a pris le taureau par les cornes durant l'entre-saison en faisant l'acquisition de Shattenkirk, un spécialiste de l'avantage numérique. Le défenseur de 31 ans a récolté 172 de ses 383 points en carrière en avantage numérique et il ne devrait pas avoir de difficulté à se hisser sur la première vague, car Cam Fowler n'a jamais été véritablement en mesure de s'imposer dans ce rôle. Le défenseur Christian Djoos évoluait même sur la première unité en fin de saison.
Shattenkirk ne règlera pas tout à lui seul, mais il insufflera un peu d'offensive à une équipe qui en a bien besoin, en plus d'apporter de l'expérience, car il vient de remporter la Coupe Stanley avec le Lightning de Tampa Bay.

Les jeunes joueurs parviendront-ils à s'imposer?

Il s'agit du nerf de la guerre pour les Ducks, qui vont vivre ou mourir avec le rendement de leurs jeunes joueurs. La saison dernière, on fondait beaucoup d'espoirs en des attaquants comme Sam Steel (22 ans; 22 points), Troy Terry (23; 15) et Max Jones (22; 12), mais ils n'ont pas été en mesure de livrer la marchandise. Terry et Jones ont même effectué de courts passages dans la Ligue américaine de hockey (LAH).
Bien entendu, la patience est de mise et il faut laisser aux jeunes le temps de se développer, mais les Ducks voudront certainement les voir progresser. Il s'agit d'un élément important, quand on considère que leur joueur de centre numéro un, Ryan Getzlaf, est sur le déclin. Certes, le vétéran de 35 ans peut encore apporter une contribution, comme en témoignent ses 42 points (13 buts, 29 passes) en 69 rencontres en 2019-20, mais il n'est plus le moteur offensif qu'il a déjà été et il devra éventuellement passer le flambeau à la relève.

À cet égard, le centre de 19 ans Trevor Zegras sera un espoir intrigant à suivre, lui qui est pressenti comme l'éventuel successeur de Getzlaf. Le neuvième choix au total du Repêchage 2019 de la LNH vient d'amasser plus d'un point par partie avec l'Université de Boston (36 points en 33 matchs) et il a accepté un contrat de recrue de trois ans, en mars dernier, pour faire le saut chez les professionnels. Il pourrait avoir un impact dès la saison prochaine.
« J'ai connu une bonne année en devenant plus fort et en me rapprochant d'être prêt à jouer dans la LNH », a dit Zegras après la signature de son entente. « C'est mon objectif. C'était la prochaine étape de ma carrière de passer des rangs juniors à une ligue d'hommes. Ç'a été bénéfique pour mon développement. »

Stolarz est-il la solution pour seconder Gibson?

La position de gardien a représenté un aspect positif pour les Ducks la saison dernière. John Gibson et son auxiliaire Ryan Miller n'ont pas présenté une fiche gagnante, mais quand on tient compte de l'équipe qu'ils avaient devant eux, on constate qu'ils sont parvenus à tirer leur épingle du jeu, notamment à forces égales, alors que John Gibson a conservé un pourcentage d'arrêts de ,913 et que Miller a montré un taux d'efficacité de ,922.

Le hic, c'est que Miller est devenu joueur autonome sans compensation et que l'option actuelle pour le remplacer est Anthony Stolarz. Ce dernier n'a que 26 rencontres d'expérience dans la LNH (6-7-4, moyenne de buts alloués de 2,99) et il représente donc un point d'interrogation pour seconder Gibson. En raison du plafond salarial qui demeure fixe à 81,5 millions $, il sera difficile de dénicher une meilleure option.
Alors que plusieurs équipes cherchent à aligner deux gardiens capables d'assumer beaucoup de responsabilités, Gibson pourrait se retrouver avec une charge de travail trop élevée si Stolarz ne parvient pas à s'imposer. Ça pourrait finir par affecter ses performances en cours de saison, donc il s'agit d'un dossier que la direction des Ducks va certainement surveiller de près.